Immunité, trail et course à pied
C’est une grande question qui s’est retrouvée au coeur des philosophies mises en place pendant le confinement.
En France, pendant le confinement on a fortement limité les activités physiques.
A contrario, en Belgique, elles étaient recommandées, tant qu’elle étaient raisonnables, pratiquées seul (ou avec une personne vivant sous notre toit) et qu’on les commençait de chez nous.
Covid : faire du sport ne protège pas contre le coronavirus….
Alors, l’activité sportive peut-elle jouer un rôle dans notre immunité, et donc contre le coronavirus ?
C’est la question que s’est posée la Libre Belgique dans un article complet et de bonne qualité. Analyse.
Le premier constat qui a mené à ce rapprochement fut que « la prévalence des formes sévères du Covid-19 est nettement plus importante chez les personnes obèses, hypertendues, diabétiques de type 2 ». Il est donc ici très important de rappeler que faire du sport ne protège pas du coronavirus, mais plus de ses formes potentiellement graves.
… mais faire du sport protège contre les formes graves du Covid !
Une fois ce préambule posé, deux professeurs de l’Université Catholique de Louvain (Marc Francaux et Louise Deldicque) se sont demandés si un bon niveau d’activité physique peut avoir un effet protecteur sur le développement du covid 19. Et même si leurs hypothèses devront être vérifiées sur d’autres bases de données, ils ont proposé un modèle qui montrait le rôle que produit l’activité physique sur les effets anti-inflammatoires. Autrement dit, à partir du moment où l’activité physique « offre des bienfaits » sur « toute une série de pathologies », est-ce que ça peut être le cas pour le Covid 19 ?
Sur la base de données existantes, voici ce dit l’étude : “On sait que ce sont ces populations-là qui sont les plus fragiles et qui présentent le plus de symptômes une fois infectées. Sur base de la littérature, notamment sur les décès en hôpitaux et en maisons de repos, nous avons bel et bien pu faire le lien entre les bienfaits de l’activité physique sur les phénomènes inflammatoires et ce que certaines personnes plus fragiles allaient développer comme symptômes”.
Pour le dire autrement, et comme je le disais plus haut, il ne s’agit pas ici de penser qu’on attrapera moins le covid, mais qu’on pourra mieux le gérer. En revanche, si l’hypothèse se confirme, il est possible de se dire que les sportifs réguliers sont bien protégés des processus inflammatoires, notamment d’un point de vue pulmonaire, et vont donc pouvoir mieux réagir face à l’infection.
En soi, c’est une bonne nouvelle, car en l’absence de vaccin et de traitement, il faut faire feu de tout bois et jouer avec toutes les alternatives qui s’offrent à nous.
Là où l’étude est intéressante, c’est qu’elle appréhende le sport d’un point de vue non seulement préventif (comme on l’a toujours fait), mais aussi curatif (et là c’est assez novateur). Comme l’explique Louise Deldicque, « L’idée est en effet de voir si, une fois l’infection présente avec la flambée inflammatoire, on peut, de par une activité physique pendant que le virus agit, réduire ces symptômes inflammatoires (…) Le but est-il de pouvoir dépister ces personnes le plus vite possible et, en cas de test positif, envisager l’activité physique pendant la phase d’incubation qui précède l’apparition des symptômes. Mais, très clairement, nous misons plus sur l’activité physique dans l’aspect prévention primaire avant d’être infecté par le virus, avant la prévention secondaire. Même si cela pourrait être un traitement possible parmi d’autres. »
Ici, ça en vient à poser une question corollaire, et qu’on s’est tous posés ; à partir du moment où l’on est asymptomatiques, ou qu’on a peu de symptômes, est-ce que la pratique du sport n’est pas plus dangereuse ? C’est un peu dans cette optique qu’on conseillait de faire du sport en endurance fondamentale, et de ne pas aller chercher dans nos réserves en faisant des sorties ultra longues ou des grosses sessions de fractionné. Là dessus, les chercheurs incitent à la prudence, d’une part car on ne voit pas encore assez loin (et que si ça le permet pour certaines maladies, ce n’est pas le cas pour toutes), et d’autre part car pour en être sûr, il faut pouvoir tester beaucoup plus massivement.
Tout cela devra faire l’objet de recherches supplémentaires, mais ça constitue une nouvelle potentiellement excellente ! A suivre !
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