Macron sauvera-t-il le Mont Blanc ?
Le président Macron est attendu sur le massif du Mont Blanc afin d’annoncer des mesures destinées à endiguer son érosion (notamment la Mer de Glace) et à améliorer la qualité de l’air des vallées qui l’entourent. Au delà des mesure d’ordre purement technique et écologique, ce qui nous intéresse principalement dans les décisions à venir, c’est tout ce qui fera écho à ce que le maire de Saint Gervais dénonce depuis des années. Et plusieurs indices laissent à penser qu’il sera entendu.
En effet, le maire a salué « un président de la République volontaire » dont il attend qu’il « prenne des mesures pour dire clairement ce qu’il veut faire de ce site naturel ». Quand le maire dit ça, on pense d’office aux incivilités diverses et variées qui, à terme, contribuent à tuer le Mont Banc.
Ainsi, à l’occasion d’une interview donnée à France Info, le maire de Saint Gervais a déclaré à propos du Mont Blanc que selon lui, « il faut faire en sorte qu’on ne puisse plus y faire que du ski et de l’alpinisme ». Sur le fond, je suis d’accord ; sur la forme, je serais curieux de savoir s’il intègre le trail et la randonnée dans l’alpinisme. Pour être honnête, le contraire m’étonnerait.
Il s’attend à pouvoir bénéficier d’un arsenal dissuasif plus important (donner des amendes de 1500 euros plutôt que 38 euros actuellement. Forcément, on réfléchira un peu plus avant d’aller faire le kakou sur les sentiers).
Dans la lignée de ce qui a été mis en place pour lutter contre le camping sauvage, il souhaiterait pouvoir bénéficier de plus de gendarmes, notamment pour poursuivre le développement des brigades blanches (y’a pas à dire, j’ai toujours du mal avec ce nom), déjà là pour vérifier que les alpinistes qui restent plusieurs jours ont bien réservé un refuge, et aussi pour conseiller. Et pour cause, je cite, « Le Mont Blanc n’est pas du tout un parc d’attraction (…), c’est une affaire d’alpiniste, (…) pas quelque chose qu’on achète dans une agence de voyage ».
En disant cela, Jean Marc Peillex dit tout, et il met le doigt où ça fait mal, à savoir que des personnes estiment avoir le droit de faire le Mont Blanc alors qu’elles n’ont pas le quart du niveau requis, mais seulement parce qu’elles ont allongé les euros nécessaires. Et je dois bien avouer que pour ce genre de personnes, j’ai bien du mal à m’émouvoir s’ils ont une fin malheureuse sur le plus haut sommet d’Europe.
Ces cons-ommateurs, le maire ne les connaît que trop bien : « Maintenant, on a une part de touristes qu’on ne revoit jamais. Ils font le Mont-Blanc, et puis l’année d’après le marathon de New York et le Kilimandjaro ensuite avant d’enchaîner sur l’Everest. On est sur un mode « je consomme ». Donc les mesures du président, c’est justement pour encadrer ces consommateurs. Si on ne leur dit pas que c’est interdit, ils s’autorisent tout. »
Ces imbéciles jouent avec les règlements en partant de l’idée que tout ce qui n’est pas interdit est autorisé, sans réfléchir a minima. C’est excessivement énervant, on est d’accord…