Kilian Jornet se livre au JDD
Le JDD a fait une interview de Kilian Jornet. Si l’on connaissait déjà plus ou moins le programme 2020 de Kilian Jornet (Pierra Menta, Pikes Peak et un objectif sur route), on en apprend néanmoins un peu plus en parallèle. Par exemple, on était partis sur le fait qu’il ferait une grosse course sur route en fin d’année, mais il parle plutôt de « quelques courses ». Ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
Kilian Jornet, se limiter à ce qui fait sens
Dans l’évolution de sa carrière, Kilian veut continuer de fonctionner au plaisir. Il compte, dit-il, se limiter « aux choses qui ont du sens ». Un peu à l’image de ce que disait François D’Haene, on s’aperçoit que si l’on va au bout de ses limites physiques et mentales, on a intérêt à savoir pourquoi on le fait, sinon, on va au casse-pipe. C’est la raison pour laquelle, quel que soit notre niveau, on doit savoir fondamentalement pourquoi on fait de l’ultra.
Kilian Jornet, ce qu’a changé la paternité
C’est quelque chose que j’ai trouvé assez drôle. Quand le journaliste lui demande si la paternité a changé quelque chose dans sa pratique du sport, Kilian répond que non, mais plus dans sa vie quotidienne. Il est plus prudent quand il conduit en voiture, mais il continue à prendre autant de risques qu’avant en haute montagne. Après, je suis sûr que statistiquement, on meurt plus en voiture qu’en haute montagne, donc ce n’est pas incohérent.
Kilian Jornet, l’utilité des records
Interrogé sur son rapport aux records, Kilian dit que ce n’est pas pour lui une finalité, juste un moyen pour progresser. Ce qui est assez cohérent, car si battre un record peut motiver à se faire violence pendant une préparation, quand on prend le départ, on ne sait jamais si les choses se passeront comme prévu.
Kilian Jornet, et après ?
Toujours avide de nouvelles découvertes, à l’occasion d’une question, Kilian fait un peu le tour des activités qu’il testerait bien à l’occasion. Il cite notamment du parapente en solo, du base-jump, mais surtout, Kilian Jornet insiste sur le plat et sur la route. Comme il le dit, « je suis curieux de voir ce que je peux faire sur le plat. Et c’est justement parce que je suis nul que ça m’intéresse. Je n’ai aucune idée du chrono que je pourrais faire en marathon. Peut-être même que je suis incapable d’en finir un ».
Bon, là, on est tout à fait dans de la fausse modestie ; d’une part, je suis assez convaincu que Kilian a une conception de la nullité qui n’est pas la nôtre, et finir un marathon, alors peut-être qu’il s’y ennuiera, mais nulle doute qu’il y arrivera les doigts dans le nez.
En soi, j’avoue avoir assez hâte de le voir sur du bitume et sur du plat, et de surcroît, j’aimerais beaucoup le voir s’affronter avec Jim Walmsley (car pour le moment, Kilian a un avantage sur l’ultra, Jim en a très léger en skyrunning, mais vraiment très très léger ; le bitume serait une façon sympa de les départager).