Dopage : un nouveau scandale en Espagne dans les mondes pro et amateur
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Ces derniers mois, voire ces dernières années, les principales affaires de dopage avaient eu lieu au Kenya (il suffit de se remémorer récemment l’histoire de cet athlète qui s’est enfui pour échapper à un contrôle en prétextant un besoin urgent). Mais ce serait assez injuste de ne pas se souvenir que des scandales, il y en a eu un certain nombre sur les autres continents (l’affaire Puerto en Espagne il y a une quinzaine d’années avait été particulièrement savoureuse). Et il semblerait bien qu’on soit potentiellement, de nouveau en Espagne, face à une potentielle affaire de dopage de grande ampleur. Et pour cause, selon EL Pais, un vaste trafic d’EPO a été démantelé.
Des traileurs vétérans espagnols seraient dopés, on attend les noms
Je disais au-dessus que c’était de grande ampleur car parmi les clients identifiés au sein de ce trafic (qui seraient plus ou moins au nombre de 260), on trouve des cyclistes, des coureurs de cross country, mais aussi, et surtout, des traileurs. Selon le journal espagnol, ils seraient surtout issus de la catégorie vétérans. 850 doses auraient été saisies (ce qui laisse craindre que leur majorité ne concerne le monde amateur).
On ne sait pas encore de qui il s’agit, mais nul doute qu’on devrait bientôt le savoir (un site espagnol ayant annoncé qu’il donnerait les noms bientôt). Il semblerait déjà que deux coureurs connus nationalement seraient impliqués. J’espère juste qu’aucun des espagnols qui a gagné à l’UTMB cette année ne sera impliqué. Je me dis que la victoire de Capell était tellement belle, tant d’un point de vue physique, que technique, que mental, que stratégique, qu’elle ne peut pas être due à du dopage. En attendant que les noms soient balancés, je croise les doigts pour que celui du vainqueur de l’UTWT ne sorte pas.
Un manque d’harmonisation…. en Espagne, la consommation de produits dopants n’est pas considérée comme un délit
Le cœur du problème est le manque d’harmonisation entre les états. On a souvent vu ça en rugby (notamment où la créatine est autorisée dans l’hémisphère sud et pas dans l’hémisphère nord), et on le voit désormais ici. En effet, en Espagne, la consommation de produits dopants n’est pas considérée comme un délit. Il n’empêche que la Guardia Civil est bien décidée à transmettre les informations aux fédérations (une suspension à vie sera bien plus grave pour les athlètes qu’une condamnation au tribunal).
Le dopage fait aussi des ravages chez les amateurs
Le dopage dans le monde professionnel est excessivement énervant, décevant, et tout ce que vous voulez. Il obéit néanmoins (et je le déplore) à une certaine logique de résultats. EN revanche, là où l’énervement laisse place à la gravité, c’est de voir les ravages que ça peut faire chez les amateurs. C’est probablement par là qu’il sera important de commencer si on veut se saisir du problème du dopage. Et pour cause, s’attaquer au dopage chez les pros est une question d’image et d’exemplarité, mais s’attaquer au dopage chez les amateurs relève plus de la santé publique.