Le dernier homme debout
Ce week-end avait lieu la première édition du Dernier Homme Debout dans le Morvan. Elle a été remportée par le local (Autun) GUillaume Berthier. Sa performance fut assez énorme, car c’est la première fois (sur cinq éditions en France et en Belgique) qu’un participant l’emporte en courant 24h (soit presque 173km). Ils ont été cinq à finir, mais c’est Guillaume Berthier (prof d’anglais de son état) qui s’est imposé dans le dernier tour (histoire de vous donner un ordre d’idée, il a fait sa dernière boucle de 7.5km en 32 minutes…). Monstrueux !
Si je vous parle de course type « dernier homme debout », ce qui viendra à la bouche de la majorité d’entre nous sera la Barkley. Pourtant, c’est un peu erroné que de penser ça. Car il y a une distance à parcourir (5 boucles) dans un délai imparti (60 heures). Cependant, le nombre tellement peu élevé de finishers a tendance à irrémédiablement faire penser à une course type « dernier homme debout ».
Définition : trois types de courses à pied
Dans le monde de la course et du trail, nous avons trois grands types d’épreuves.
1- Celles qui se mesurent par la distance,
2- celles qui se mesurent par la durée,
3- et enfin celles qui, un peu entre les deux, consacrent celui qui tiendra le plus longtemps sur une boucle.
Les premières sont les plus connues, celles auxquelles plus de 95% d’entre nous participent. Celle où François d’Haene, Kilian Jornet et Jim Walmsley explosent tout.
Les deuxièmes sont moins connues, à l’exception des formats type « 24h00 », où il faut courir le plus longtemps possible (à l’exception d’Erik Clavery, je dois bien confesser que je connais peu d’autres champions de France de cette discipline).
Définition d’une course de type “le dernier homme debout”
Et enfin, les « derniers hommes debout ». En général, on y prend une boucle avec un temps maximum pour la passer, et les coureurs enchaînent les boucles jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Elles commencent à se multiplier tout doucement, avec trois éditions rien que sur le premier trimestre 2020 ; une première en Vendée, une deuxième dans le Morvan, et une troisième en Belgique, plus précisément dans la province de Namur.
Y’en a-t-il une plus difficile ? Il semble que oui…
J’ai envie de dire que ça dépend des capacités mentales de chacun. De mon point de vue (et uniquement du mien), je dirais que la moins difficile semble être celles qui se tiennent dans le temps. Car on sait que de toute façon, quoi qu’on fasse en distance, au bout d’un certain temps, c’est fini.
Ensuite, celles qui se tiennent en distance. Car on a beau ne pas savoir combien de temps on va y rester, mais on sait qu’après avoir accompli un certain nombre de kilomètres, on en sera venus à bout. On a la connaissance kilométrique, mais pas le temporel. Ça demande donc un peu plus de mental.
Intérêt des courses du type “dernier homme debout”
Enfin, les courses type « Dernier homme debout » me semblent être les plus difficiles, à tout du moins d’un point de vue mental. Et pour cause, la difficulté ne réside pas tant dans le parcours que dans le temps imparti pour y arriver (enfin, entendons-nous bien, ça reste quand même hyper hard), mais surtout dans l’incertitude. Car
D’une part, on ne sait pas quand on va finir et, d’autre part, la difficulté de la course sera essentiellement liée au niveau et à l’état de forme de nos adversaires du jour.