Jim Walmsley et les françaises sur le toit du monde
Mondiaux de course en montagne : absence des stars de la discipline
Ce week-end avaient lieu en Patagonie des championnats du monde de course en montagne (mais que ces appellations sont idiotes…). La majorité des stars de la discipline ayant déjà fini leur saison (Kilian Jornet avec le GTWS, Pau Cappell après l’UTMB, Xavier Thévenard après l’UTMB, Davide Magnini après le GTWS) ou préparant un autre événement (François d’Haene avec l’Ultra Trail de Cape Town), c’était un boulevard qui s’offrait à Jim Walmsley. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’américain n’a pas déçu et a prouvé qu’il était redoutable sur du court.
Les traileurs élites se spécialisent dans le court
On se rend compte cette année que les deux premiers du classement ITRA (à savoir Kilian Jornet et Jim Walmsley, qui se tiennent dans un mouchoir de poche) sont vainqueurs de championnats dédiées à du trail court.
Cette mise en exergue du court sur le long m’attriste un peu, car finalement, on dirait que l’athlétisme s’est déplacé dans des montagnes et que ce qui fait la spécificité du trail (notamment la gestion de course en longue distance) a tendance à être mise de côté, du moins pour le moment. Peut-être parce que la majorité des stars a les commissions dans les filets à l’idée de s’affronter sur du long, ou n’a plus la maturité nécessaire pour gérer un effort très long et préfère se faire plus mal, mais moins longtemps (bref, l’école américaine du trail, quoi).
Mondiaux de course en montagne : Jim Walmsley champion du monde 2019
Sur le 42km, il a pris les devants dès les premiers kilomètres, mais ce n’est pas pour autant qu’il a fait cavalier seul. En effet, l’italien Francesco Puppi a chèrement vendu sa peau et aura collé aux basques de Jim pendant toute l’épreuve (avec un écart variant entre 15 et 40 secondes). Jim Walmsley l’emporte finalement en 3h12 et 16 secondes ; Puppi le suit en 3h13 et 4 secondes. Plus loin, c’est l’espagnol Oriol Cordona qui arrache la médaille de bronze en 3h20. L’anglais Jonathan Albon (champion du monde de trail en juin dernier) échoue au pied au podium, pour finir en 3h22.
Notons que par équipe, c’est l’Espagne qui est championne, devant les USA et l’Italie.
Mondiaux de course en montagne 2019 : les Français pas au niveau
Malheureusement, côté français, les résultats sont un peu mi-figue mi-raisin. Chez les hommes, on n’imaginait pas qu’il serait possible d’aller chercher une médaille sur le long (forcément, quand nos meilleurs s’en foutent, c’est plus compliqué). La plus belle performance est à mettre au crédit de Nicolas Martin. Parti prudemment, le français a su se montrer patient pour remonter ses adversaires et finir en 9ème position (on dirait que Ludovic Pommeret a lancé la mode des remontadas, cette année). Manu Meyssat finit 12ème, Thomas Cardin 33ème et Sylvain Cachard 63ème.
Mondiaux de course en montagne 2019 : les Françaises ont assuré
En revanche, chez les filles, c’est pas mal du tout. En effet, on retrouve deux françaises sur le podium. Blandine L’Hirondel et Adeline Roche ont longtemps mené la danse, plus précisément jusqu’au 30ème km. C’est à ce moment que Cristina Simion, athlète roumaine relativement peu connue sur la scène internationale (elle vient de l’athlétisme et pointe à 33’20 au 10km et à 1h15 sur semi), a décidé de faire parler la poudre (et ses qualités de vitesse) pour finalement s’imposer en 3h49 et 57 secondes. Adeline Roche arrivera deux minutes plus tard et Blandine L’Hirondel 11 secondes après sa compatriote. Notons qu’avec sa douzième place, Sarah Vieuille offre la médaille d’or par équipe aux françaises !
Sur le court, notons la médaille d’argent d’Elise Poncet, et le titre de championnes du monde par équipe pour nos françaises. Chez les hommes, Alex Fine finit 5ème, échouant à 4 misérables secondes du podium. Julien Rancon finit 14ème à moins de deux minutes de son compatriote.