A quoi bon battre des records qui ne servent à rien ?
Ce week-end, Ugo va tenter de battre un record du monde ; et pas n’importe lequel… Il va essayer de battre celui du maximum de dénivelé positif et de dénivelé négatif en 24h. Il est à noter que celui-ci est actuellement détenu par Christophe Nonorgue, avec 13695m.
Il démarre samedi à 9h00 de Méry (en savoie) sur un aller retour de plus ou moins un kilomètre et demi pour 417 de dénivelé. S’il veut y parvenir, il devra monter et descendre 33 fois au moins. Pour rappel, au printemps dernier, Benoît Girondel avait réalisé 12870m.
Loin de moi l’idée de remettre en doute les capacités physiques d’Ugo pour y arriver. C’est plus sur l’intérêt de la chose.
A quoi bon essayer de battre un record dont beaucoup de gens se foutront et que, dès lors, peu de personnes iront essayer de battre (plus par manque d’intérêt que par manque de niveau, évidemment) ? Pour moi, un record n’a d’intérêt que s’il est suffisamment challengeant pour que plein de personnes puissent vouloir le battre. Là, voir combien de marches d’escalier on peut monter et descendre en une journée… ma foi… En 2017, l’autrichien Josef Toddling a battu le record de la plus longue distance parcourue traîné par un cheval avec le corps en feu ; c’est bien la preuve que pour avoir le quart d’heure de gloire théorisé par Warhol, certains sont prêts à tout, même à monter et descendre pendant deux tours d’horloge sur le même sentier de moins de deux bornes.
C’est peut-être bêtement sémantique, mais j’aurais trouvé plus de sens si on avait vendu ça comme le fait de réaliser une certaine distance (en dénivelé positif et négatif) dans un délai imparti. D’ailleurs, si le record n’a rien d’officiel, ce n’est peut-être pas tout à fait par hasard.
Les différentes fédérations ont multiplié les compétitions, les challenges, les championnats (pour rappel, on a en parallèle les championnats du monde de trail, mais aussi les championnats du monde de course en montagne) afin de générer un maximum de blé d’une part, mais pour satisfaire un maximum d’égos et d’offrir au plus grand nombre possible un peu de gloire (même éphémère) d’autre part…. ça n’a visiblement pas suffi. Descartes disait non sans ironie que le bon sens était la chose au monde la mieux partagée. Visiblement pas autant que l’appel du « moi je ».
Je vois déjà venir les critiques des belles âmes qui me diront que je dois juste me taire parce que je ne serais pas capable de faire ça. Alors effectivement, je n’ai pas le niveau pour essayer de battre ce record, mais pour reprendre les mots de notre défunt, ça m’en touche sans faire bouger l’autre.