On peut-être un bon athlète sans manger de viande ou autre dérivé… la preuve avec Régis Mangeot qui va parcourir 750 km entre Paris et Toulouse) pour défendre le véganisme et la cause animale. INTERVIEW D’UN ATHLÈTE QUI COURT POUR SES CONVICTIONS.
tout savoir sur le défi de Régis Mangeot
UTRAIL : Depuis quand es-tu vegan ?
Est-ce que tu faisais déjà du sport avant d’être vegan ? Quand tu as changé de mode d’alimentation n’as tu pas été fatigué ?
Régis Mangeot : Avant d’être végane, je pratiquais déjà la course à pied et j’avais fait une fois les 100km de Millau.
En 2006, d’abord pour des raisons éthiques, je suis devenu végétarien puis végétalien environ 4 à 5 ans plus tard. Comme beaucoup, j’ai pris conscience du problème dans notre relation aux autres espèces animales en voyant des images, en faisant des recherches. Le spécisme (discrimination fondée sur le critère de l’espèce) est apparu comme une pensée, des actes à bannir, de manière évidente.
La transition s’est faite naturellement et n’a pas entraîné de fatigue. L’alimentation végétale n’amène pas de carences particulières et de fatigue supplémentaire, pas plus qu’une alimentation « omnivore » dès lors que l’on varie ses apports (suffisamment de minéraux, de vitamines). Manger du cassoulet à chaque repas, tous les jours, n’est pas meilleur qu’une alimentation végétale. Il n’y a pas photo !
Le mode de vie végane peut paraître exclusif mais en réalité, il ouvre la porte à des saveurs et à des expériences intéressantes. On découvre ainsi que la récupération est bien meilleure après le sport car les végétaux permettent de ramener le corps à un équilibre acido-basique. Les produits carnés, les laitages, entraînent une acidité qui s’ajoute à celle produite par le corps lors de l’effort. Cet abus d’acidité entraîne fréquemment des blessures à répétition.
UTRAIL : Est-ce que tu consommes des superfood, si oui, lesquelles ?
Régis Mangeot : Je prends régulièrement de la spiruline. En France, elle est considérée comme « superfood » alors qu’elle est un aliment selon l’OMS. Dans certains pays, elle constitue une base essentielle. Il faut bien sûr la prendre d’excellente qualité. Les producteurs français ont un cahier des charges très strict et leur production est d’excellente qualité. Se méfier des productions estampillées BIO car la spiruline ne peut pas être bio. Cela cache souvent une production qui vient d’Asie et qui ne respecte pas forcément les standards de qualité.
UTRAIL : De manière plus générale, peux-tu nous dire rapidement comment sont composés tes repas ?
Régis Mangeot : Je favorise les produits les moins transformés, beaucoup de cru mais je n’oublie pas le côté plaisir.
– Petit déjeuner : chia, fruits rouges, lait de coco, protéine de riz germé nature ou de pois, beurre d’amande par exemple. J’ajoute de temps à autre du sucre de coco. C’est excellent.
– Midi : avocat, salade le midi. Noix, noisettes.
Chocolat noir minimum 90% et noisettes, noix dans la journée. J’avoue que j’adore.
– Soir : une belle salade : ex : concombre, tomates, olives, tofu, lait de coco et parfois un peu de riz cuit.
Lorsque je cours, j’utilise souvent des barres crues (Raw Bite, Roo bar, etc…). C’est très bon au goût et permet d’apporter une source de glucides de très bonne qualité en variant les plaisirs car il y a de nombreux parfums. Il m’arrive aussi d’en déguster hors entrainement, c’est très agréable. Sans oublier de boire de l’eau pour s’hydrater.
UTRAIL : Est-ce que tu te complémentes en protéines ? Si non, pourquoi.
Régis Mangeot : En période de charge, avec des entrainements multiples et longs (j’ai fait dernièrement des séances de 50, 60 et 70 km), je prends de la protéine (riz germé et/ou pois). Une dose par jour en plus du reste (tofu) afin de garder mes muscles en parfait état. Je n’en prends pas plus.
Lorsque je suis en période moins chargée, je ne prends pas forcément de protéine.
UTRAIL : Est-ce que tu fais du trail ? Si oui lesquels ?
Régis Mangeot : Je suis plutôt un coureur sur route avec des courses longues (distance et durée) comme les 6 jours de France, 100 km, Ultra trace de St-Jacques, etc…. J’ai couru la SaintéLyon trois fois mais c’est plutôt routes et chemins que véritablement trail. J’aime le côté bitume, le côté chemin.
J’avoue que certaines courses me font rêver tout de même, comme l’UTMB. C’est un grand classique !
Chaque chose en son temps. Je n’exclus rien.