Aurélien Sanchez avait déjà marqué l’histoire en devenant le premier Français à finir — et à gagner — la terrifiante Barkley en 2023.
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Deux ans plus tard, Aurélien Sanchez revient là où tout a commencé, dans l’Aude, avec un défi qui dépasse la performance pure. Après avoir fait trembler les sentiers les plus hostiles de la planète, il a voulu rendre hommage à sa terre, à ses montagnes, à ses châteaux cathares. Et il vient de réussir l’un des exploits les plus symboliques du trail français moderne.
Aurélien Sanchez revient sur ses terres pour un défi jamais vu
L’idée était simple à écrire, impossible à réaliser pour la plupart des coureurs. Aurélien Sanchez voulait relier les huit forteresses royales du Languedoc, ces châteaux cathares perchés comme des sentinelles au-dessus de l’histoire. Il entendait le faire en mode minimaliste, sans montre GPS, sans téléphone, sans assistance moderne. Juste une carte et une boussole, comme un messager d’autrefois courant de rempart en rempart.
Pourquoi Aurélien Sanchez a voulu relier les huit forteresses cathares
Ce projet n’était pas seulement une aventure sportive. Il portait un message. Les forteresses royales du Languedoc sont candidates au patrimoine mondial de l’UNESCO. En les reliant à pied sur 240 km et 8000 m D+, Sanchez voulait montrer leur force, leur beauté, leur importance culturelle. Son exploit est devenu un plaidoyer en mouvement.
Comment Aurélien Sanchez a préparé un défi en semi-autonomie totale
Il a longuement étudié les cartes, repéré les cols, mémorisé les lignes de crête. Il ne disposait que d’un seul ravitaillement, à mi-parcours, à Quéribus. Pour tout le reste, il devait avancer avec ce qu’il portait, ce qu’il prévoyait, ce qu’il improvisait. Une démarche à l’ancienne, qui rappelle ce qu’était le trail avant la technologie : un art de lire la montagne, de sentir la direction, de survivre aux éléments.
Aurélien Sanchez face aux 240 km et aux 8000 m D+ du pays cathare
Le parcours avait tout pour briser un coureur ordinaire. Des crêtes déchiquetées, des pentes raides, des sentiers pierreux et un enchaînement de monuments qui imposent respect et endurance. Les conditions météo n’ont rien arrangé : pluie continue, vent violent, brouillard épais, froid mordant. Aurélien Sanchez a avancé malgré tout, guidé par l’instinct et la volonté.
L’enchaînement Montségur – Puilaurens – Peyrepertuse – Quéribus
Parti du château de Montségur, il a plongé vers Puilaurens, traversé les crêtes de Peyrepertuse puis rejoint Quéribus, où l’unique ravitaillement l’attendait. Les kilomètres s’enchaînaient, mais aussi les symboles : chaque forteresse cochée représentait un chapitre d’histoire rattrapé en courant.
La traversée des crêtes sous la pluie, le vent et le brouillard
La seconde moitié du parcours fut un combat contre les éléments. Le brouillard réduisait la visibilité à quelques mètres. Le vent rabattait la pluie dans les yeux. Le froid durcissait les muscles. Mais Sanchez avançait, presque mécanique, en équilibre entre lucidité et instinct. Un coureur perdu dans le décor cathare, mais jamais égaré dans son objectif.
Aurélien Sanchez réussit l’exploit en 41 heures et entre dans l’histoire du trail
Il termine son périple en 41 heures, au château de Lastours. Un temps qui dit tout de la difficulté, de la densité, de la solitude du défi. Surtout, un temps qui révèle la dimension humaine du projet : courir juste, courir vrai, courir en hommage.
L’ouverture exceptionnelle des remparts de Carcassonne pour Aurélien Sanchez
Moment unique : le passage de Carcassonne. Les remparts ont été ouverts spécialement pour lui, pour qu’il puisse traverser la cité médiévale de nuit, comme un voyageur revenu plusieurs siècles en arrière. Une image forte, presque irréelle, qui restera comme l’un des moments clés de son aventure.
Un exploit pensé pour soutenir la candidature UNESCO des forteresses
Chaque pas était un soutien. Chaque montée une déclaration. Chaque forteresse atteinte un message adressé à l’UNESCO. Par son geste, Sanchez a offert à son territoire une visibilité exceptionnelle, loin des discours institutionnels, avec l’authenticité brute du trail.
Après les forteresses, Aurélien Sanchez vise désormais le Pacific Crest Trail
L’exploit cathare ne marque pas une fin, mais un tremplin. L’ultra-traileur regarde déjà vers un nouveau géant.
Un projet de 4240 km et 122000 m D+ aux États-Unis
En juin 2026, il prévoit de s’élancer sur le Pacific Crest Trail, ce ruban mythique de 4240 km qui traverse l’Ouest américain du Mexique au Canada. Un défi démesuré, encore plus long et plus engagé que les précédents.
Pourquoi Aurélien Sanchez veut renouer avec les défis longue distance
Ce qui attire Sanchez, ce n’est pas l’arrivée, mais le voyage. Ses défis ressemblent à des explorations intérieures autant qu’à des traversées géographiques. Les forteresses cathares reliaient les pierres. Le Pacific Crest Trail reliera les montagnes.
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