chasse – Georges Vianney-Liaud, chasseur, a été reconnu coupable d’avoir tué Samuel Rinaudo d’une balle en pleine poitrine. Selon le jugement rendu, il avait invoqué un ricochet, mais a écopé de prison ferme.
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C’était il y a dix ans. Aujourd’hui, il a purgé sa peine et peut théoriquement reprendre la chasse, la durée d’interdiction étant expirée. Samuel Rinaudo, âgé de seulement vingt ans, est mort sur le coup. Lui, il a pris pepétuité.
Le tir venait d’en bas. Samuel était à découvert, sur un chemin fréquenté.
Samuel marchait tranquillement sur un sentier forestier bien connu des randonneurs. Le tir provenait de l’aval, à environ 60 mètres. Selon les éléments du dossier, la victime se trouvait sur un sentier dégagé et visible. Et pourtant, la balle est partie. Et elle a touché un cœur.
Le chasseur a expliqué qu’il visait un chevreuil. Il a soutenu que le tir était « fichant », c’est-à-dire dirigé vers un talus. Et que le projectile aurait dévié. Un ricochet.
Un ricochet peut tuer. Ce n’est pas une fiction.
Georges Vianney-Liaud, âgé de 64 ans, a tué Samuel Rinaudo, âgé de seulement 20 ans, alors qu’il faisait une randonnée dans le massif de Belledonne. C’était le 10 octobre 2015, sur la piste forestière du chemin du Priou, au-dessus de Freydières. Samuel, étudiant en géographie à Grenoble, marchait avec un ami. Ils venaient à peine de commencer leur sortie.
Soudain, une balle les atteint depuis l’aval. Samuel s’écroule. L’examen légal montrera que le projectile, reçu dans la région du cœur, ne lui a laissé aucune chance, le tuant quasiment instantanément.
Le chasseur a parlé d’un ricochet
Georges Vianney-Liaud a toujours nié toute faute. Pour se défendre, il a déclaré avoir tiré sur un chevreuil, dans un tir qu’il jugeait “fichant”, c’est-à-dire dirigé vers le sol. Selon lui, la balle aurait ricoché sur un obstacle (un talus, une pierre, un arbre ?) avant de remonter et de frapper le jeune homme.
Selon les expertises évoquées à l’audience, cette version a été jugée improbable, sans toutefois être totalement réfutée. Mais elle montre à quel point les ricochets sont une réalité, et non un simple alibi théorique.
⚫ Pourquoi les ricochets tuent ?
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Ce n’est pas un cas isolé : c’est un rappel
À chaque fois qu’on évoque les ricochets dans les débats sur la chasse, certains répondent que ce sont des cas rares, improbables ou impossibles.
Cet accident dramatique prouve le contraire.
Samuel Rinaudo marchait sur une piste forestière fréquentée, dans un secteur connu pour sa popularité chez les randonneurs. Il était visible, à découvert, non dissimulé. Et pourtant, une balle a dévié de sa trajectoire initiale — ou a été mal dirigée — pour l’atteindre au thorax.
Un débat sur la sécurité partagée
Certains représentants du monde de la chasse rétorquent souvent que ceux qui redoutent les tirs n’ont qu’à éviter les zones de chasse. Une position qui interroge sur le partage équitable des espaces naturels.
De nombreuses voix demandent aujourd’hui la fin de la “chasse plaisir” et la mise en place de jours sans chasse pour sécuriser la pratique de la randonnée et du trail.
Ce drame aurait pu être évité.
Sur les terrains partagés entre chasseurs et randonneurs, la moindre erreur se paie cher. Tirer sans certitude, dans un angle risqué, en s’appuyant sur une “habitude” ou une “croyance” en la trajectoire d’une balle, est une prise de risque grave.
Rien ne ramènera Samuel. Mais chaque accident de ce type doit être un rappel collectif : les ricochets ne sont pas une excuse. Ce sont un danger mortel.






