Dopage
Information révélée par le site SPE15 et l’AFLD – Claude Guillaume sanctionné 4 ans pour avoir fermé les yeux sur la participation d’une athlète suspendue : un tournant juridique pour le sport français.
dopage – Le 28 avril 2025, l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a franchi une étape inédite dans sa politique de lutte contre les tricheurs : Claude Guillaume, entraîneur historique de l’athlétisme français, a été suspendu quatre ans pour complicité de violation de suspension provisoire. C’est la première fois qu’un entraîneur tombe en France pour complicité dans une affaire de dopage. Son nom est désormais inscrit sur les listes de suspensions de l’Athletics Integrity Unit, et l’affaire secoue le monde du running sur route comme du trail.
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Ce que l’AFLD reproche à Claude Guillaume
Claude Guillaume n’a pas été sanctionné pour avoir dopé un athlète. Ce n’est pas une affaire de seringues, de cachets ni de pharmacie de l’ombre. Non, c’est plus insidieux : il lui est reproché d’avoir accueilli et inscrit une athlète suspendue à plusieurs compétitions en France.
Joyce Kiplimo, marathonienne kenyane, contrôlée positive en avril 2019 aux anabolisants, était alors sous le coup d’une suspension provisoire. Pourtant, entre 2019 et 2021, elle a couru et gagné sur les routes françaises : Marvejols-Mende, Maroilles, Sedan-Charleville, Lens… et même participé à une tentative de record du monde sur 50 km au Castellet. C’est Claude Guillaume lui-même qui l’inscrivait, alors qu’elle était encore licenciée dans son club, Running 41.
Une défense qui ne convainc plus
Malgré les preuves, Claude Guillaume est resté fidèle à ses protégés, dénonçant une machination et évoquant des manipulations médicales. Il avait affirmé à plusieurs reprises :
« Je n’ai jamais utilisé ou incité à utiliser des produits dopants. »
Mais l’AFLD ne le poursuit pas pour avoir dopé. Elle lui reproche d’avoir sciemment laissé une athlète suspendue concourir — ce qui est juridiquement une complicité.
Le cadre juridique : une évolution majeure
La suspension s’appuie sur l’article L.232‑24 du Code du sport, qui punit aussi les entraîneurs pour complicité de violation des règles antidopage. Depuis 2018, les personnels d’encadrement peuvent être poursuivis même sans usage direct de produits interdits.
Ce cas entre dans une nouvelle logique : sanctionner les systèmes, pas seulement les individus dopés. En inscrivant Kiplimo, Guillaume a contribué à une fraude collective : primes, podiums, et prestige volés à des athlètes propres.
Il s’agit donc d’un “abus de confiance collectif” envers les organisateurs, les fédérations et le public.
Le centre de stages au Kenya dans le viseur
Joyce Kiplimo et Claude Guillaume avaient cofondé le JC Training Center au Kenya, un lieu de stage privé ayant accueilli notamment Morhad Amdouni. Bien qu’il s’agisse d’une structure non officielle, la question de sa légitimité se pose : deux personnes suspendues peuvent-elles continuer à entraîner des athlètes français dans un tel lieu ?
À ce jour, aucune restriction officielle ne touche le JC Training Center, mais la logique voudrait que la FFA (Fédération Française d’Athlétisme) et l’AFLD réexaminent les relations entre les structures privées à l’étranger et les athlètes licenciés en France.
Une affaire qui couvait depuis longtemps
Ce n’est pas la première fois que Running 41 est éclaboussé : en 2018, Lazarus Too, autre athlète kényan du club, avait remporté le marathon de Tours alors qu’il était suspendu. Déjà, Claude Guillaume avait plaidé l’erreur administrative. Mais en 2025, après la récidive Kiplimo et la longue tolérance, la justice sportive ne laisse plus passer.
Un électrochoc pour le trail et le running
Ce cas envoie un message clair aux clubs, entraîneurs et structures indépendantes :
Fermer les yeux, c’est déjà tricher.
Dans le monde du trail, où les contrôles sont encore rares, cette jurisprudence pourrait marquer un tournant. Les centres de stage (notamment à l’étranger), les clubs amateurs, et les organisateurs devront redoubler de vigilance quant à la légalité des participations.
Implications juridiques à retenir
Nouvelle jurisprudence : un entraîneur peut être suspendu même sans dopage avéré, par simple complicité passive.
Clubs et coachs responsables : tout encadrant a l’obligation de vérifier la situation disciplinaire de ses athlètes.
Structures de stages à surveiller : même privées, elles peuvent devenir des zones grises favorisant des contournements du droit sportif.
Claude Guillaume suspendu jusqu’en 2029
Sa suspension, actée le 28 avril 2025, court jusqu’en avril 2029. Il lui est interdit d’exercer dans toute structure ou événement officiel relevant du sport français.
Résumé
Claude Guillaume, entraîneur historique du club Running 41 et figure de l’athlétisme français, a été suspendu quatre ans par l’AFLD pour complicité de violation de suspension provisoire. Il est accusé d’avoir permis à Joyce Kiplimo, marathonienne kényane suspendue pour dopage, de participer à plusieurs courses en France entre 2019 et 2021. Il l’avait même licenciée dans son club et cofondé avec elle un centre d’entraînement au Kenya, le JC Training Center.
C’est la première fois qu’un entraîneur est sanctionné en France pour complicité passive dans une affaire de dopage, sans avoir lui-même administré de produits interdits. Cette affaire crée une onde de choc : elle marque un tournant juridique et impose désormais aux entraîneurs, clubs et organisateurs un devoir de vigilance renforcé. L’ombre des structures privées, notamment à l’étranger, comme les centres de stage au Kenya, est aussi pointée du doigt.
FAQ
1. Pourquoi cette suspension fait-elle autant de bruit ?
Parce que c’est une première en France. Jamais un entraîneur n’avait été suspendu pour complicité dans une affaire de dopage, sans avoir lui-même utilisé ou fourni de produits interdits. L’AFLD franchit ici une étape importante : elle ne cible plus seulement les tricheurs directs, mais aussi ceux qui les encadrent, les protègent ou les laissent faire.
2. Claude Guillaume est-il accusé de dopage ?
Non. Il n’est pas accusé d’avoir administré ou prescrit des produits dopants. Il est sanctionné pour avoir fermé les yeux, voire facilité, la participation d’une athlète suspendue, Joyce Kiplimo, à plusieurs compétitions. C’est une complicité passive, mais elle est désormais réprimée aussi sévèrement que le dopage actif.
3. Quelle est la base juridique de cette sanction ?
L’article L.232‑24 du Code du sport permet de sanctionner toute personne qui contribue, même indirectement, à une infraction aux règles antidopage. Cela inclut les entraîneurs, soignants, dirigeants, agents… La sanction est ici de 4 ans, comme pour un cas grave de dopage.
4. Pourquoi l’AFLD frappe aussi fort ?
Cette affaire incarne ce que l’AFLD veut désormais combattre : les réseaux de protection autour des tricheurs. Claude Guillaume avait inscrit lui-même Kiplimo à des courses, l’avait licenciée dans son club, et avait cofondé un centre d’entraînement avec elle. Il ne pouvait ignorer sa suspension.
5. Est-ce que cela remet en cause d’autres centres d’entraînement ?
Oui, indirectement. Le JC Training Center au Kenya, cofondé par Guillaume et Kiplimo, a accueilli des athlètes français alors que tous deux étaient suspendus. Cela pose un sérieux problème éthique et peut amener les fédérations à reconsidérer la légitimité des stages dans certaines structures privées à l’étranger.
6. Et pour les autres entraîneurs, clubs et structures ?
C’est un avertissement très clair. Un coach ne peut plus se contenter de dire « je ne savais pas ». Il a un devoir de vigilance sur la situation disciplinaire de ses athlètes. Les clubs, organisateurs et responsables devront vérifier qu’aucun athlète suspendu ne s’inscrit en douce, même par procuration.
7. Quelle est la portée pour le monde du trail et de la course à pied ?
Même si l’affaire concerne des marathons sur route, elle crée un précédent pour le trail. Peu contrôlé jusqu’ici, le monde du trail pourrait connaître à son tour des sanctions contre des entraîneurs ou des organisateurs négligents, notamment dans des contextes de stages à l’étranger ou d’athlètes venus hors Europe.
8. Claude Guillaume peut-il continuer à coacher ?
Officiellement, non. Il est suspendu de toute activité dans le domaine du sport jusqu’en 2029, dans tout cadre officiel. En revanche, rien ne l’empêche – pour l’instant – de continuer à encadrer dans une structure privée non affiliée, ce qui pose un vide juridique inquiétant.
9. Faut-il s’attendre à d’autres sanctions similaires ?
Probablement. Cette affaire ouvre une nouvelle ère. Si d’autres entraîneurs, dirigeants ou agents ont facilité, toléré ou couvert des pratiques dopantes, ils pourront désormais être poursuivis au même titre que les athlètes eux-mêmes.
10. Pourquoi parle-t-on d’onde de choc ?
Parce qu’avec cette sanction, l’impunité autour des dopés s’effondre. Cela envoie un message à tous les acteurs du sport : protéger un tricheur, c’est tricher aussi. Et dans un monde comme celui du trail ou du running amateur, encore très peu contrôlé, cela pourrait bien tout changer.
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