Pourquoi l’UTMJ fascine-t-il autant ?
Ce week end a eu lieu la première édition de l’Ultra Trail des Montagnes du Jura avec de bons résultats. Et s’il faut bien reconnaître que l’actualité trail est un peu pauvre en ce moment, les réseaux sociaux n’ont parlé que de ça. En comparaison, on en a beaucoup plus parlé que des 100 miles du sud de la France qui ont eu lieu le week end dernier, et où Benoît Girondel et Antoine Guillon ont fait parler la poudre. Alors, qu’est-ce qui peut expliquer un tel engouement ?
1- excellente communication
Une première en grandes pompes qui a pu se tenir
C’était, pardonnez-moi l’expression, assez couillu d’organiser (et de réussir à maintenir cela) un ultra en 2020 pour la première fois. On aurait pu craindre une frilosité de la part des préfectures (surtout quand on se souvient combien le Grand Est a dégusté lors de la première vague du covid), et il n’en a rien été. Je ne sais pas si ça a été du bluff de la part de l’organisation, mais à aucun moment je n’ai eu la sensation qu’il pourrait ne pas avoir lieu. Niveau communication, ils ont vraiment bien géré.
2- une première édition
Une grande première
Du fait que c’était une première, il y avait forcément un peu de curiosité, une attention particulière ; peut-être les organisateurs étaient attendus au tournant.
3- la distance
De plus, une des distances faisait directement partie des plus longues en France, à savoir le 180km. De mémoire, à part la PTL et le plus gros format du GRP, je ne vois pas d’autre trail qui chiffre autant (n’hésitez pas à nous dire s’il y en a).
4- des conditions météo dantesques
Une édition dantesque
Au-delà du fait que ce trail a pu se tenir, il s’est déroulé dans des conditions assez extrêmes, ce qui lui confère une certaine dramaturgie. Entre la pluie sur une grosse partie du parcours, de la neige (jusqu’à 10cm !) sur les sommets, il y a fort à parier que les participants s’en souviendront longtemps.
5- un parisien sur le podium
Si la victoire est revenue au suisse Fabrice Fauser (en 24h53), c’est la deuxième place qui a connu un écho assez retentissant, puisqu’elle est revenue à Alexandre Boucheix (alias Casquette Verte). Le parisien a fini à 1h06 du vainqueur ; il confirme ainsi sa bonne forme du moment, mais aussi qu’il est particulièrement à l’aise sur cette partie du territoire (il y a un peu plus d’un mois, il a déjà fait un podium sur l’Ultra01). Et forcément, quand un parisien vient mettre la misère aux locaux (de surcroît avec du dénivelé), ça fait grincer des dents et, fatalement, ça me fait un peu plaisir.
6- Peu d’offre dans la région
Quand on pense aux trails du grand Est, on aura en tête l’Ardennes Mega Trail, le marathon du Grand Ballon, l’Infernal Trail des Vosges… En revanche, dans la partie jurassienne de la région, l’offre est moins pléthorique. Car à part l’UTTJ et l’Ultra01, le Jura est sevré d’événements à mon avis. Et c’est dommage, car ce coin est très largement sous-côté.
On parlera souvent des Alpes et de Pyrénées, mais moins de l’Auvergne et du Jura, qui ont un énorme potentiel. Les organisateurs l’ont bien compris et ont décidé d’attirer un maximum de trailers en proposant des distances pour tous les goûts (19km, 38km, 72km, 110km et 180km). Un coup de génie qui n’est en fait qu’un juste retour des choses.