La Transmartinique, c’est l’une des épreuves les plus dures du calendrier trail en Outre-mer.
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134 kilomètres, plus de 5 000 mètres de dénivelé positif, un départ à Grand’Rivière au nord de l’île, et une arrivée au bout du monde, à Sainte-Anne. Le tout dans un climat tropical étouffant, sur des sentiers qui n’ont rien à envier à la jungle amazonienne. Pas étonnant que cette course ait acquis une réputation aussi solide que ses pierres volcaniques : entre chaleur, boue, humidité et racines traîtresses, elle ne laisse que peu de marge à l’improvisation.
La Transmartinique 2025, une édition sous les projecteurs
Si tout le monde parle de la Transmartinique cette année, c’est parce qu’elle concentre tous les regards : d’abord parce que Mathieu Blanchard, l’une des têtes d’affiche, devait y faire son retour après la Transat Café L’Or. Mais le traileur a jeté l’éponge au dernier moment, victime d’une infection bactérienne, sur un corps déjà affaibli par une côte cassée. Ensuite parce que le niveau est relevé, avec des coureurs de Guadeloupe, de France hexagonale et d’Amérique du Nord, dans un contexte météo particulièrement difficile. Enfin, parce que la course est désormais suivie en direct, contrôle par contrôle, avec des temps de passage mis à jour en ligne, permettant à toute la communauté trail de vibrer.
Transmartinique 2025 en direct
Cédric Chavet en tête de bout en bout
À l’avant de la course, un nom fait l’unanimité : Cédric Chavet. Le traileur expérimenté, membre du Team Globetrailers, porte le dossard 133 et domine la Transmartinique depuis le kilomètre 0. À 50 ans, il prouve une fois de plus que l’endurance ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Premier au passage du km 12, du km 27, du km 54… puis encore à Gentil Roche Carré (km 70), il creuse l’écart progressivement.
À 09 h 56 ce vendredi matin, il passe ce point-clé avec une avance de 7 minutes sur Thibaut Jonval, et près de 25 minutes sur Antoine Guillon. Sa vitesse moyenne est impressionnante : 8,33 km/h entre les km 54 et 70, dans une section pourtant réputée cassante. Mieux encore : il est resté régulier toute la nuit, sans baisse de régime significative. Un signe ? Peut-être. Un avertissement à la concurrence ? Assurément.
Une revanche après une année chaotique
Ce serait une victoire hautement symbolique. Car si Cédric Chavet enchaîne les podiums depuis deux décennies, son année 2025 a été marquée par des abandons sur certaines des courses les plus emblématiques : UTMB, Diagonale des Fous, Menorca, etc. Seul vrai coup d’éclat : une victoire nette à l’Ultra Sierra Nevada, en Andalousie, où il s’est imposé en patron dans des conditions extrêmes. Revenir gagner ici, en Martinique, sur une épreuve qu’il n’a jamais encore accrochée à son palmarès, serait un signal fort. Le message d’un vétéran encore affamé.
Transmartinique en direct, Il reste encore plus de 60 km.
Et tout peut arriver dans cette jungle imprévisible. Déshydratation, crampes, entorses, arrêts prolongés… La Transmartinique n’est pas connue pour pardonner la moindre erreur. Mais si Cédric Chavet maintient ce rythme, cette lucidité, cette gestion au cordeau, il pourrait bien aller chercher ce qui lui échappe depuis plusieurs saisons : un très grand ultra en Outre-mer. Et pourquoi pas un retour en grâce, sur une île qui l’attendait.
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