trail annulé
Des sentiers brûlés dans le Colorado. Des coureurs évacués sous l’orage en Haute-Savoie. Des épreuves neutralisées en plein été pour éviter l’insolation. Ce n’est plus une exception, c’est devenu la norme. France, États-Unis : les trails s’annulent ou se dégradent à cause des effets directs du réchauffement climatique. Ce qui était autrefois une rareté est devenu une angoisse récurrente pour les organisateurs comme pour les participants.
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Chaussures Trail Hoka Challenger 7
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États-Unis : quand le ciel devient irrespirable
Le 16 juillet 2025, la quatrième manche du Summit Trail Running Series dans le Colorado a été reportée à cause d’un air trop pollué. En cause : cinq incendies actifs à l’ouest de l’État. La fumée et les particules fines ont recouvert les Rocheuses d’un voile toxique. Impossible de courir sans danger pour les poumons. Ce n’est pas une première : en Californie, plusieurs courses ont été annulées en 2023 et 2024 pour les mêmes raisons. Même les très populaires Western States 100 ou Lake Sonoma 50 ont dû réviser leurs protocoles de sécurité.
France : annulations, neutralisations, évacuations
En France, la canicule de juin 2022 avait déjà provoqué l’annulation du Grand Trail du Saint-Jacques. En 2023, le Trail du Haut-Giffre avait tourné au cauchemar, avec des coureurs piégés de nuit sous un orage soudain. En 2024, plusieurs courses de juillet ont été écourtées, déplacées ou tout simplement rayées du calendrier à cause des températures extrêmes dépassant les 35°C. Et en 2025, la tendance s’aggrave : la Diagonale des Fous, pourtant mythique, commence à poser question sur sa date et ses risques liés à l’humidité et à la chaleur tropicale.
Les risques pour la santé des coureurs
Respirer un air saturé de particules fines (PM2.5) augmente les risques cardiovasculaires et respiratoires. Courir dans de telles conditions peut provoquer toux, douleurs thoraciques, arythmies cardiaques, voire des lésions pulmonaires irréversibles. Quant à la chaleur extrême, elle accélère la déshydratation, déstabilise la régulation thermique du corps et multiplie les cas de coup de chaleur, parfois mortels. Même à l’entraînement, les recommandations deviennent plus strictes : éviter les sorties entre midi et 17h, privilégier l’ombre, surveiller sa fréquence cardiaque.
Un calendrier de plus en plus incertain
Pour les organisateurs, c’est le casse-tête. Comment garantir la tenue d’une course planifiée 6 à 12 mois à l’avance, quand le climat devient aussi imprévisible ? Faut-il multiplier les plans de repli ? Équiper les bénévoles de capteurs thermiques ? Modifier les parcours en dernière minute ? Certains festivals de trail commencent à envisager des reports automatiques, des formats nocturnes ou des courses itinérantes pour fuir les pics de chaleur.
Le trail rattrapé par le réel
Autrefois symbole de liberté et d’harmonie avec la nature, le trail running est aujourd’hui confronté à la fragilité même de son terrain de jeu. L’effondrement écologique n’est plus une abstraction : il désorganise les calendriers, met en danger les coureurs, et oblige les fédérations à revoir leurs priorités. Peut-on continuer à faire comme si de rien n’était ?
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- Cet article s’appuie sur des faits vérifiables, notamment les décisions d’annulation ou de report prises par des organisateurs de trail en France et aux États-Unis. Il vise à documenter les conséquences du dérèglement climatique sur la pratique sportive en milieu naturel.