Les chiffres font frémir:
Longueur 330km
Dénivelé positif 24000km
25 cols d’altitude
80% du temps entre 2500 et 3000m
Cet ultra est bien sûr hors norme. C’est une épreuve pour les plus préparés, endurants et expérimentés des traileurs.
Toutefois à la lutte contre soi-même d’une beauté incroyable et d’un héroïsme particulier, le fait d’aller ‘jusqu’au bout de soi même’, il faut ajouter l’environnement extérieur.
Cet environnement n’est pas ultra-alpin, nous restons dans le cadre d’une discipline de course à pied, nous ne sommes pas dans le domaine de l’alpinisme, de l’absence d’oxygène et de l’escalade; mais pourtant, multiplier la distance, les nuits dehors, le vent, la neige parfois, n’est-ce pas multiplier les risques ?
En effet plusieurs événements malheureux se sont produits sur le Tor des Géants.
En 2013, un participant Chinois 43 ans, Yang Yuan fait une chute mortelle vers 2650m d’altitude, le médecin venu très rapidement sur les lieux ne pourra le sauver.
L’hélicoptère venu hélitreuiller le corps le lendemain viendra aussi évacuer 10 participants pour cause d’hypothermie.
-15°C en Altitude, hypothermies et engelures
Le problème à ces altitudes, avec en plus le phénomène de froid ressenti s’il le vent s’en mèle, c’est qu’avec la fatigue le coureur peut avoir besoin de s’allonger pour se reposer. L’hypothermie peut venir rapidement, ainsi que les engelures.
Un traileur est beaucoup plus légèrement équipé qu’un randonneur de montagne, pour maintenir sa température corporelle il doit continuer à se mouvoir rapidement
Privation de sommeil, hallucinations, pertes cognitives
Cet Ultra réputé pour être l’un des plus dur du monde va mettre le participant à la limite de la capacité à survivre en bon état.
Comme sur les grands Ultra comme la diagonale des fous, le traileur éprouvera en fin de parcours des états seconds, du “dormir debout” aux hallucinations, et se confrontera à une dégradation de ses performances cognitives qui peuvent engendrer le cas échéant la glissade qui sera dangereuse.
Sécurité
C’est pourquoi la sécurité est un thème à gérer très sérieusement. Comme le décrit Ruggiero Isernia, « sénateur » pour avoir pris part à les quatre éditions du Tor
“La sécurité, avant encore d’avoir familiarité avec les matériaux qui te protègent, comme le vestiaire technique ou les instruments qui te disent où tu es et qui prévoient si un orage va arriver, c’est un question de tête. On doit envisager un quelconque Trail en montagne, et encore plus le Tor, avec la certitude d’avoir fait le mieux possible pour se préparer, avoir des attentes raisonnables et ne pas avoir peur de son propre orgueil dans le cas ou on se doit retirer pour un péril réel. En quatre mots : faire toujours, exagérer jamais. “
Alors la beauté étoilé des nuits sur les sentiers d’altitude vaut évidemment le défi humain. A moins que les étoiles fussent des hallucinations ??
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