Le Tor des Géants, c’est l’un des ultra-trails les plus durs et les plus mythiques au monde. Il se déroule chaque mois de septembre dans la Vallée d’Aoste, au nord de l’Italie. Cette épreuve titanesque propose 330 kilomètres pour 24 000 mètres de dénivelé positif, le tout en une seule étape, sans pause obligatoire, sur un parcours en boucle au cœur des Alpes valdôtaines.
Tor des Géants en direct 2025
L’Italien, véritable légende du Val d’Aoste, remet son titre en jeu sur l’épreuve-reine de 336 kilomètres et 26 000 mètres de dénivelé positif.
Le concept est simple : traverser les hautes vallées du Valgrisenche, du Cogne, du Valtournenche et du Lys, avec un balisage minimal et des conditions météo souvent très rudes. Le Tor, c’est une légende à part dans l’univers de l’ultra-trail : une aventure hors normes, où chaque finisher est un héros, et chaque abandon un rappel de la rudesse de la montagne.
Le coup d’envoi a été donné ce dimanche 14 septembre 2025 à 10 heures pour la première vague, suivi d’un second départ à midi. Depuis la place centrale de Courmayeur, au pied du massif du Mont-Blanc, plus de 900 traileurs se sont élancés pour affronter les trois cent trente kilomètres et vingt-quatre mille mètres de dénivelé positif du Tor des Géants. Le Val d’Aoste devient pour quelques jours le théâtre d’un ultra dantesque, traversant vingt-cinq cols de haute altitude, avec des températures proches de zéro la nuit. C’est le début d’un affrontement où la montagne décide toujours, et où chaque kilomètre se mérite.
Dix heures après le départ de Courmayeur (vague 1 à 10 h, vague 2 à 12 h), le Tor des Géants (330 km, 24 000 m D+) a déjà dessiné ses premières tendances. La tête de course file vers le premier Life Base de Valgrisenche, puis la longue liaison vers Cogne. Les écarts restent faibles chez les hommes, plus marqués mais encore mouvants chez les femmes.
Tor des Géants en direct, récit de tête – Hommes
Le départ de Courmayeur a confirmé les attentes : Franco Collé a pris rapidement la main, sans se mettre en sur-régime. Au passage de Valgrisenche OUT (48,5 km), il pointe en 7h00’13 (allure moyenne 8:39/km). À huit secondes seulement, Corneliu Buliga reste collé à sa foulée.
À 17 h précises, Collé et Buliga sont entrés ensemble dans le Life Base de Valgrisenche. Fidèles à leur stratégie, ils n’y ont presque pas marqué l’arrêt, repartant immédiatement. L’Autrichien Florian Grasel, arrivé au même moment, a choisi une pause plus longue, privilégiant la récupération et l’alimentation.
Derrière, le duo Jiaju Zhao – Richard Victor a fait son entrée peu après, confirmant leur régularité depuis La Thuile (17 km) et le Rifugio Deffeyes (36 km). Un autre groupe compact suivait de près, emmené par Martin Perrier, avec à ses côtés Simone Corsini, Kim Collison, Ryota Nakatani et Gianluca Galeati.
L’écart reste minime dans ce top 10, mais le choix des arrêts pourrait déjà peser : les stratégies divergentes entre arrêts express et pauses plus longues pourraient dessiner la dynamique des prochaines heures, jusqu’au long enchaînement vers Rhêmes et le Life Base de Cogne.
Classement provisoire hommes (Valgrisenche OUT – 48,5 km)
- Franco Collé (ITA) – 7h00’13 – 8:39/km
- Corneliu Buliga (ROU) – 7h00’21 – 8:40/km
- Jiaju Zhao (CHN) – 7h03’22 – 8:43/km
- Richard Victor (FRA) – 7h03’26 – 8:43/km
- Florian Grasel (AUT) – 7h06’43 – 8:48/km
- Martin Perrier (FRA) – 7h09’55 – 8:51/km
Récit de tête – Femmes
Lisa Borzani a pris les commandes à Valgrisenche après 8h04’31 de course (9:59/km sur le premier tronçon). Elle devance de quelques secondes Melissa Paganelli (8h03’40). Les Américaines Kaitlin Allen (8h05’18) et Kaytlyn Gerbin (8h06’28) restent dans le même tempo, à moins de deux minutes du leadership.
Plus tôt sur le parcours, Sophie Grant pointait encore au Planaval (42,7 km) en 7h29’58, mais la densité derrière le quatuor laisse présager des permutations rapides, notamment au Life Base et sur la montée vers Rhêmes-Notre-Dame.
Classement provisoire femmes
- Lisa Borzani (ITA) – Valgrisenche – 8h04’31 – 9:59/km
- Melissa Paganelli (ITA) – Valgrisenche – 8h03’40 – 9:58/km
- Kaitlin Allen (USA) – Valgrisenche – 8h05’18 – 10:01/km
- Kaytlyn Gerbin (USA) – Valgrisenche – 8h06’28 – 10:01/km
- Sophie Grant (NZL) – Planaval (42,7 km) – 7h29’58 – 10:31/km
Abandons à 10 h de course
La première vague de retraits a touché les coureurs dès La Thuile (31 km), puis dans la montée de Planaval (42–49 km). Plusieurs athlètes ont déjà quitté la course, conséquence directe de la difficulté du tracé et du rythme élevé imposé en tête. Aucun abandon n’a cependant concerné les favoris.
Météo – prochaines 24 h en altitude (≈2500–3000 m)
- Températures attendues : +2 à +4 °C le jour, proche de 0 °C la nuit sur les cols
- Vent : ouest à nord-ouest, modéré en altitude, avec effet de foehn possible dans les vallées
- Ciel : clair à peu nuageux le matin, nébulosité en hausse l’après-midi sur les reliefs nord-ouest
- Précipitations : faible risque d’averses en fin de journée
- Conséquences sportives : gestion du froid et de l’humidité lors des passages nuageux, attention aux pauses prolongées dans les Life Bases exposées
La suite immédiate
Le Life Base de Cogne sera le prochain juge de paix. Gestion du sommeil, efficacité logistique et choix d’équipement pèseront lourd avant l’entrée dans la nuit. Chez les hommes, la bagarre reste ouverte entre Collé, Buliga, Zhao et Victor. Chez les femmes, Borzani conserve une légère avance, mais Paganelli et les Américaines restent à l’affût.
Ce qu’il faut retenir
- Franco Collé passe Valgrisenche OUT (48,5 km) en tête, talonné dans la même minute par Corneliu Buliga.
- Le quatuor Collé–Buliga–Jiaju Zhao–Richard Victor s’est détaché dans la montée de la Crosatie puis sur la bascule vers Planaval.
- Chez les femmes, Lisa Borzani mène à Valgrisenche, avec Melissa Paganelli et les Américaines Kaitlin Allen et Kaytlyn Gerbin dans un mouchoir de poche.
- Quelques abandons précoces sont déjà survenus à La Thuile et dans la montée de Planaval, reflet de la difficulté du parcours, mais sans impact sur la hiérarchie des favoris.
Une édition 2025 qui commence bien… mais qui se sait attendue au tournant
Le Tor des Géants 2025 débute dans le calme et sous le soleil, mais la montagne n’a pas oublié le séisme de l’an dernier. En 2024, la course avait été complètement éclipsée par une polémique explosive entre Martin Perrier et François D’Haene. En pleine bataille pour la victoire, Perrier avait remis à D’Haene une lettre manuscrite en cours d’épreuve, l’accusant de tricherie en raison de la présence d’accompagnateurs sur certaines portions. Une accusation très lourde dans un ultra aussi exigeant. Même si l’organisation avait validé la présence de l’équipe vidéo de D’Haene, autorisée pour un documentaire, le mal était fait : soupçons, tension, réseaux sociaux en feu.
Quelques jours plus tard, Martin Perrier faisait son mea culpa, évoquant un moment d’égarement sous l’effet de la fatigue, du sentiment d’injustice et de la pression de la course. Il présentait des excuses publiques, que François D’Haene a acceptées. Mais le mal était profond : le Tor avait été abîmé, et le podium 2024 restera dans les mémoires autant pour le classement que pour le chaos.
Cette année, tout semble plus calme. Mais avec le Tor, on le sait : c’est souvent au bout de 48 heures que les masques tombent, que la lucidité s’effrite, que les émotions débordent. Et que la montagne, impitoyable, décide qui a encore sa place sur le tracé.
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- Tor des Géants en direct : sur le TOR450, Sébastien Raichon toujours devant, Luca Brambilla à 2 heures !Cet article s’inscrit dans un traitement journalistique d’intérêt général relevant du droit à l’information. Il repose sur des faits publics, sourcés et vérifiables, dans le cadre de la couverture d’un événement sportif d’envergure.
