Gautier Airiau pensait coiffer son rival sur la ligne d’arrivée du 90 km du Mont Blanc : raté.
C’est l’image qui a retourné la planète trail ce week-end. Après plus de 90 km de course, Gautier Airiau déclenche un sprint furieux dans les derniers mètres pour doubler Jean-Philippe Tschumi et monter sur le podium du Marathon du Mont-Blanc. Une manœuvre qui a fait hurler une partie de la communauté. Mais le verdict officiel est tombé : Airiau est bien classé 4e. Tschumi garde sa troisième place, pour quelques centièmes… ou pour l’éternité.
Autrement dit : ce finish ultra-discuté n’a servi à rien, si ce n’est à relancer un débat brûlant sur l’éthique du trail.
Pourquoi le sprint de Gautier Airiau dérange autant
Qu’on soit clair : le trail est une course, avec des classements, des enjeux, des primes, et parfois une médaille à aller chercher. Mais quand tu as 92 km, 6300 m de D+ et plus de 11 heures pour faire la différence, pourquoi attendre les 10 derniers mètres pour passer devant ?
C’est bien là que le bât blesse : si tu peux encore sprinter après tout ça, c’est que tu ne t’es pas donné à fond avant. Tu as économisé tes forces, tu as temporisé… et tu viens cueillir un adversaire qui, lui, a tout donné. Cette stratégie est-elle légitime ? Certains diront oui. Nous, on pense que non. En trail, ça s’appelle manquer de respect à la course. Et à l’effort des autres.
Et pour couronner le tout : ça n’a même pas marché


Le plus ironique, c’est que Gautier Airiau n’a même pas gagné la place qu’il convoitait. Sur la ligne, la photo-finish est déclenchée. Et c’est Tschumi qui reste 3e, pour une poignée de centièmes. Résultat final validé par l’organisation :
-
Jean-Philippe Tschumi : 11:01:12.240
-
Gautier Airiau : 11:01:13.000
Une seconde. Un battement de cil. Mais un écart suffisant pour transformer ce sprint en geste vain. Et pour beaucoup, inutilement provocateur.
La communauté se déchire
👉 « On ne fait pas ça en trail. »
👉 « Le mec marche, savoure, et l’autre vient le doubler à l’arrachée ? Quelle honte. »
👉 « Ce n’est pas fairplay. Ce n’est pas le trail. »
Mais d’autres défendent le geste :
👉 « Une place, ça se joue jusqu’à la ligne. »
👉 « Il n’a rien volé, il a juste couru plus vite à la fin. »
👉 « Ce n’est pas du tourisme, c’est une course. »
Et si le débat est aussi tendu, c’est parce qu’il touche à l’âme même de ce sport. Le trail a toujours marché sur un fil : entre performance et aventure, compétition et respect. Ce genre d’épisode nous rappelle à quel point cet équilibre est fragile.
Sur le fond, Gautier Airiau n’a rien enfreint. Il a joué, il a tenté… et il a perdu. Mais sur la forme, ce genre de finish laisse un goût amer. Parce que le trail, ce n’est pas un sprint. C’est un long chemin, une construction de l’effort. Et parce que ce geste, même s’il était réglementaire, n’avait peut-être pas sa place là, à cet instant, après tant d’heures de combat partagé.
Et quand en plus ça ne sert à rien… ça devient juste triste.
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