Sébastien Speheler : sa dernière victoire au Munster Trail qu’il a couru à la place des Templiers ne laisse pas tout le monde indifférent.
Sébastien Spehler : un traileur polyvalent.
Capable de faire un podium sur route (il a fini troisième au marathon de Namur en 2019 en 2h22), champion de canicross (France, Europe et Monde), champion de France de trail long (2013), vainqueur de grands trails (6000D, Lavaredo, MaxiRace, Trail des forts de Besaçon, Templiers, Crêtes Vosgiennes…), il avait participé à la grande Traversée du team Salomon pendant l’été. Aussi, a priori, on pensait avoir fait le tour du bonhomme et on se disait qu’il n’arriverait plus à nous surprendre. Et pourtant…
Sébastien Spehler : personne à sa hauteur au Munster Trail
Ce week-end, on peut dire qu’il nous en fait une belle ! Il a pris le départ du format long (80km) du Munster’trail. Et comme on dit vulgairement, il n’était pas venu pour faire de la figuration. A l’inverse des français sur le Tour de France ou à Rolland Garros, il a été à la hauteur des attentes sur ses épaules et a juste explosé la concurrence ! Alors j’entends déjà des voix dire qu’il n’avait pas de concurrent à sa hauteur, d’autres dire qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, et autres poncifs du genre… Je suis désolé, mais ce sont des couillonnades, comme on dit chez moi. Finir un 80km en 6h42, ça reste une performance dingue, et ce quelle que soit la concurrence présente. J’irais même jusqu’à dire que sans concurrence, c’est bien plus difficile de faire une performance pareille. Car quand on est son propre adversaire, c’est beaucoup plus difficile d’aller se faire mal. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a été aussi admiratifs et dithyrambiques (et qu’on l’est toujours, d’ailleurs) face au numéro de soliste de Pau Capell sur l’UTMB en 2019.
Sébastien Spehler gagne avec 2 kgs de patates et du lardon dans le colon
Bref, Sébastien Spehler a bu la concurrence quasiment dès le début de la course et avait déjà pris quelques hectomètres aux autres rien que dans les 200 premiers mètres.
L’humiliation était telle que Sébastien Spehler a eu le temps, au CP de la ferme-auberge du Tanet, de se faire une assiette de Roïgabrageldi. Derrière ce nom absolument exotique se cache une recette aussi légère que sa prononciation, à savoir patates, oignons, lardons, lard, beurre, riesling…
Je ne comprends même pas comment il a pu repartir après ça… Perso, pendant le marathon de la bière, j’ai juste bu une Leffe et mangé deux frites au ravito du 40ème et je me sentais lourd après… Alors franchement, garder toujours trois quarts d’avance sur ses poursuivants avec un tel poids, ça force l’admiration. Il doit avoir un estomac en kryptonite, ce n’est pas possible autrement !
Sébastien Spehler a profité de l’annulation des Templiers.
Après la course, Sébastien Sephler a répondu aux questions Lalsace.fr et a déclaré notamment ceci :
« Cela faisait longtemps que j’avais envie de faire cette course, mais elle tombait souvent à la même période que le Trail des Templiers, auquel mes sponsors me demandaient de participer (…) Le parcours est superbe. J’ai eu un peu de mal à la mi-course à cause du froid, presque au point de ne plus pouvoir courir. Mais j’ai mis ma veste et après, ça allait beaucoup mieux. Cette année impactée par le Covid m’embête un peu, parce que je suis en grande forme actuellement et que je ne peux pas m’exprimer au niveau international. »
Une telle influence de la part des sponsors dans le choix des courses et dans la planification des saisons me gêne toujours un peu. Ça avait déjà été le cas quand, en mai, Pau Capell avait été obligé d’annuler sa participation au Volvic XXV (bon, certes, il n’a pas eu lieu finalement…). J’aimerais qu’ils puissent avoir voix au chapitre et qu’ils n’aient pas besoin de s’appeler François d’Haene, Kilian Jornet ou Jim Walmsley pour cela.