Slipstream : il faut mieux courir à côté de quelqu’un que derrière

CORONAVIRUS : Une nouvelle étude scientifique réalisée en Belgique démontre que pour courir en toute sécurité et diminuer le risque de se faire contaminer par le Covid-19, il faut mieux courir à côté de quelqu’un que dans son “slipstream” = juste derrière!

Confinement : courir sans danger

Plus les jours passent, plus on commence à cerner les modes de contamination du covid-19. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont assez nombreux. Un optimiste dira qu’on est très précautionneux et que c’est mieux de faire ça tant qu’on ne sait pas tout dessus. Le pessimiste dira que de toute façon, on va tous crever. Le très pessimiste dira qu’on va tous crever, mais qu’il faut mieux mourir seul chez soi. Enfin, le nihiliste à tendance hédoniste dira que sachant qu’on va tous crever, autant profiter et faire ce qu’on veut.

Sont-ce pour autant les seules alternatives qui s’offrent à nous ? J’ose espérer que non. Et je suis convaincu qu’il est tout à fait possible de ménager la chèvre et le choux. Autrement dit, il est possible de courir sans trop se mettre en danger et sans trop mettre les autres en danger.

Confinement : continuer à maintenir une activité physique

Beaucoup de spécialistes ont expliqué l’importance de continuer de maintenir une activité physique, mais pas n’importe comment. Cela implique qu’il
– ne faut pas aller se mettre trop dans le rouge pour le moment
– et se limiter à des sorties « longues » en endurance fondamentales.

Si l’on est porteur sain du virus et qu’on en transmet sans être malade (si ça se trouve, ce n’est pas le cas, mais tant qu’on ne sait pas, soyons prudents), forcément, on n’est pas conscient de notre condition de malade. C’est pour ça qu’il est préférable d’éviter les moments et les endroits où il y a beaucoup de monde (c’est un peu pour ça que les restrictions horaires me font un peu bondir et que pour les restrictions géographiques, je pense qu’il serait possible d’optimiser un peu tout ça).

Il est conseillé, voire recommandé de courir seul, ça ce n’est pas nouveau, du moins en France.

Car en Belgique, on peut courir à plus qu’un, tant que c’est avec quelqu’un qui vit sous le même toit que nous. La nouveauté cependant, qui ressort d’une étude menée par la KUL (Katoliek Universiteit van Leuven) et l’université d’Eindhoven, c’est d’une part la distance sociale (on l’a déjà évoqué) et d’autre part le fait qu’il est préférable de courir à côté de quelqu’un que derrière quelqu’un.

Pour résumer en quelques mots, les chercheurs ont analysé la dispersion des goutelettes par les joggeurs sur des allures allant de 4 à 14 km/h. Et si l’on prend en compte les résultats obtenus, il faudrait maintenir une distance minimale de 3 ou 4 mètres avec la personne qui se trouve devant. En fait, il faut éviter de se trouver dans ce que les chercheurs ont nommé le « slipstream », qui est une zone de turbulance où les goutelettes qu’on génère restent en suspension.

Courez côte à côte pour éviter le « slipstream »

Ce qu’explique un des chercheurs, c’est que « la situation de deux personnes faisant du sport l’une à côté de l’autre, par temps calme, est celle où la distanciation sociale importe le moins ». En effet, selon eux, « dans cette configuration-là, les gouttelettes s’envolent derrière les deux personnes. Le risque d’être touché par les gouttelettes d’un autre sportif est également assez faible quand on se tient derrière lui à bonne distance. C’est quand on se trouve juste derrière une personne, dans son « slipstream », que le risque de contamination est plus grand ».

L’étude n’a pas encore été publiée, et donc validée. Mais a priori, elle n’est pas très difficile à mettre en application à moindre frais. Aussi, quand vous courez, préférez être à côté de quelqu’un que dans son slipstream. Ça ne vous évitera pas à 100% la contamination (de toute façon, rien ne garantit ça pour le moment), mais ça pourrait en atténuer les effets. Et je dois bien avouer qu’a priori, j’aurais pensé être plus à risque en étant à côté de quelqu’un que derrière lui.