L’une des courses les plus mythiques du trail français voit son soutien public baisser, au moment où les coûts d’organisation atteignent un niveau jamais vu.
Une lampe frontale pour la SaintéLyon
Chaque fin d’automne, une colonne de frontales fend la nuit entre Saint-Étienne et Lyon. Pour des milliers de coureurs, la SaintéLyon n’est pas une simple course : c’est un baptême, un premier ultra, parfois même un rêve de gosse.
La SaintéLyon commence à vaciller.
Pour l’édition 2025, la Ville de Lyon a décidé de réduire son aide financière : la subvention passe de 40 000 euros à 30 000 euros. 10 000 envolés, alors que le budget global approche 1 million 600 000 mille euros, que la Halle Tony Garnier coûte une fortune à monter, à chauffer, à sécuriser, et que l’événement affiche complet chaque année en à peine quelques heures.
La SaintéLyon repose en partie sur ses partenaires publics
Ce que les coureurs voient, c’est la magie. Le froid qui mord les doigts. La boue qui engloutit les chaussures. Le vent sur les crêtes. Des milliers de frontales qui tracent une ligne blanche dans la nuit.
Ce qu’ils ne voient pas, c’est tout ce qui permet à cette nuit d’exister.
La SaintéLyon n’a pas toujours eu cette dimension hors normes. En deux mille un, la course comptait trois mille participants. En deux mille dix-sept, ils étaient dix-sept mille à se masser sous les arches de départ. La jauge est désormais verrouillée à dix-sept mille dossards pour éviter les bouchons dans les singles et garantir la sécurité sur les passages exposés. La course a changé d’échelle, mais son ADN reste le même : un défi hivernal, entre villes et sentiers, où l’on bascule de la boue au bitume puis de nouveau à la boue.
Cette croissance spectaculaire a un coût. Plus de coureurs signifie plus de navettes à affréter, plus de postes de secours à installer, plus de ravitaillements à approvisionner au milieu de la nuit. La Halle Tony Garnier, immense cathédrale logistique, doit être montée, chauffée et sécurisée pendant plusieurs jours. Les équipes médicales doivent être renforcées. Les bénévoles encadrés, nourris, transportés. Les prestataires mobilisés. Tout cela représente une mécanique lourde, précise et incroyablement coûteuse.
L’organisation ne le cache pas : la vente des dossards ne finance que 60 à 65% du budget total.
Une course de cette ampleur ne tient pas uniquement grâce aux coureurs.
Le reste repose sur deux piliers essentiels : les partenaires privés… et les subventions publiques.
Sans ce soutien, la SaintéLyon n’aurait jamais atteint son statut mythique. Et c’est précisément ce soutien qui commence aujourd’hui à s’effriter.
L’organisation avait sollicité une aide de 40 000 mille euros. La Ville de Lyon n’en a accordé finalement que 30 000..
10 000 euros ne sont pas une ligne comptable abstraite. C’est un ravitaillement de moins, des navettes qu’il faut optimiser ou une partie des coûts de sécurité qu’il faut absorber autrement. Et dans une édition où la Halle Tony Garnier représente près de 200 000 euros à elle seule, chaque euro compte.
La question surgit alors : pourquoi réduire la subvention d’un événement qui remplit les hôtels en basse saison, attire des milliers de visiteurs, fait travailler des dizaines de prestataires et offre une visibilité nationale au territoire ?
Le trail a changé de dimension. Ce n’est plus un sport confidentiel. C’est une industrie.
Voici une version entièrement rédigée, plus fluide, plus narrative, toujours orientée trail et sans plagiat :
Le trail a changé de dimension. Ce n’est plus un sport confidentiel. C’est une industrie.
Pendant longtemps, le trail a été un refuge, un sport de passionnés qui se passaient les infos de course à la main, sur les forums ou au bouche-à-oreille. Aujourd’hui, l’écosystème n’a plus rien à voir. Les salons affichent complet, les stands se vendent comme ceux d’un festival musical, les marques recrutent des athlètes professionnels avec des plans médias, des managers, des équipes dédiées. Au moindre événement, les caméras sont là. Les drones filment les crêtes. Les stories Instagram remplacent les récits sur les blogs. Le trail n’est plus seulement un sport, il est devenu un produit médiatique.
Et face à cette montée en puissance, les élus s’interrogent. Pendant des années, soutenir une course était une évidence : elle faisait vivre le territoire, remplissait les hôtels, animait les restaurants. Mais désormais, une question dérange, et elle revient à chaque vote budgétaire : pourquoi financer un événement qui donne l’impression d’être rentable tout seul ?
Les collectivités n’accordent plus automatiquement leur soutien. Les organisations doivent apporter des preuves : chiffres de retombées économiques, dossiers argumentés, études de fréquentation. On ne subventionne plus parce que « c’est historique », mais parce que « cela rapporte ».
Dans ce nouveau paysage, la SaintéLyon devient un cas d’école. Si même une course mythique, ancrée depuis plus de soixante-dix éditions, voit son soutien public diminuer, que restera-t-il pour les petites courses de village, celles qui n’ont ni salon, ni influenceurs, ni caméra au départ ?
Le trail change. Et avec lui, ses règles du jeu.
La SaintéLyon ne va pas disparaître.
Mais cette baisse de subvention change la donne.
Elle rappelle que même les courses mythiques doivent désormais négocier, argumenter et prouver leur utilité.
L’époque où les subventions publiques allaient de soi est terminée.
Les frontales illumineront encore la nuit entre Saint-Étienne et Lyon… mais une question demeure : pour combien de temps, et à quel prix ?
SOURCE
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