Il s’appelle Ferdinand-Clovis Airault et il vient de signer une performance majuscule sur un ultra mythique américain
Il n’avait jamais fait parler de lui dans la presse spécialisée. Aucun sponsor connu, aucune photo finish sur les grands trails français, et pourtant, il vient de terminer 5e de l’un des ultramarathons les plus emblématiques des États-Unis. Ferdinand-Clovis Airault, un nom sorti de nulle part, s’est glissé dans le top 5 de la JFK 50 Mile 2025, juste derrière des pointures locales. Un exploit inattendu, dans une course ultra-convoitée où les coureurs américains viennent souvent chercher un chrono référence.
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Un Français dans le top 5 d’un monument américain
Créée en 1963, la JFK 50 Mile est l’une des plus anciennes courses d’ultra aux États-Unis. Un format à l’américaine : 80 kilomètres, des portions techniques sur l’Appalachian Trail, un long passage plat sur le canal C&O, puis une dernière section sur route. Une course hybride, rapide mais piégeuse, où les coureurs doivent savoir tout faire : tenir la cadence, s’adapter aux terrains, et ne pas craquer dans les derniers kilomètres.
Cette année, la météo n’a rien simplifié. Les pluies de la veille ont transformé la première section du parcours en patinoire. Les coureurs de tête ont glissé, chuté, certains se sont perdus ou ont vite explosé sur le plat interminable du canal. C’est dans ce contexte difficile que Ferdinand-Clovis Airault, jusque-là inconnu au bataillon, s’est accroché, remontant progressivement le classement avant de s’installer solidement dans le top 10. Il franchira la ligne en 5 h 34 min 50 s, à la 5e place.
Pourquoi c’est une vraie performance sur le JFK 50 Mile
D’abord parce que la JFK n’est pas une course secondaire. C’est un ultra où se sont illustrés Jim Walmsley, Hayden Hawks, Zach Miller ou David Sinclair (recordman 2024). Les Américains y viennent pour la gagne. Et y faire un top 5, sans expérience du terrain, sans réseau local, sans ravitos personnalisés ni pacers attitrés, c’est une vraie preuve de niveau.
Ensuite, parce que le style de course est très différent de ce qu’on connaît en France. Le plat du canal, c’est du faux rythme pendant 40 kilomètres, sans la moindre variation. Pas de montée pour respirer, pas de descente pour relancer. Juste des foulées métronomiques et une gestion mentale d’horloger. Très peu de coureurs français performent sur ce genre de profil. Et encore moins s’y classent aussi haut dès leur première tentative.
Enfin, parce que cette course est un tournant pour beaucoup de jeunes Américains qui veulent percer. Ils viennent ici chercher un CV pour les sélections nationales ou les grosses invitations (Western States, UTMB World Series). Qu’un coureur français vienne les battre à domicile, c’est un signal fort. Le trail hexagonal ne se résume pas à l’UTMB ou à la Diagonale.
Qui est Ferdinand-Clovis Airault ?
C’est là tout le mystère. À l’heure où nous publions cet article, aucun compte Instagram sportif public, aucun palmarès officiel visible sur la base UTMB, pas de trace sur les circuits classiques. Peut-être un coureur discret, peut-être un expatrié, peut-être un passionné resté dans l’ombre jusqu’ici. Une chose est sûre : il court vite, il gère bien, et il n’a pas eu peur de s’aligner sur une épreuve exigeante aux États-Unis.
Dans ses premiers mots à l’arrivée, relayés par le site américain iRunFar, Airault est resté humble, évoquant des « sensations correctes mais un effort constant », et soulignant « l’accueil très chaleureux de l’organisation ». Aucun triomphalisme, aucune exagération. Juste un coureur français qui vient de se faire un nom… à 6000 kilomètres de chez lui.
Portrait du traileur français Ferdinand-Clovis Airault ?
Ancien trader à Hong Kong, passé par l’INP Grenoble, Ferdinand-Clovis Airault découvre le trail sur le tard, après une vie dans la finance. En 2024, il se fait remarquer en remportant une étape de l’UT4M Challenge. Installé aujourd’hui à New York, il mêle sport, tech et projets entrepreneuriaux autour de l’outdoor. Il organise des camps de trail et rêve d’un ultra plus urbain, plus accessible. À 31 ans, il incarne une nouvelle génération de traileurs décomplexés. Sa 5e place à la JFK 50 Mile 2025 pourrait bien marquer un tournant dans son parcours.
Pourquoi la perf de Ferdinand-Clovis Airault compte pour le trail français
C’est aussi un signal intéressant pour le trail français : on peut sortir des circuits balisés, s’aligner sur des courses étrangères peu médiatisées ici, et s’y illustrer. Trop souvent, les traileurs français concentrent leur saison autour de l’UTMB ou de quelques gros rendez-vous alpins. Pourtant, à l’international, d’autres courses existent, tout aussi techniques, parfois plus rapides, avec une vraie histoire et une forte concurrence.
La JFK 50 Mile est un excellent exemple : pas de marketing à outrance, mais un parcours redoutable, un plateau solide, et une culture trail différente. Airault y a peut-être trouvé son style, son espace. Et il vient, sans faire de bruit, d’ouvrir une brèche.
En résumé, on ne sait encore presque rien de Ferdinand-Clovis Airault, si ce n’est qu’il a du talent, du courage, et qu’il vient de signer une des plus belles perfs françaises à l’étranger cette saison.
Un top 5 sur la JFK 50 Mile, ce n’est pas rien. Et c’est peut-être le début de quelque chose. Reste à savoir s’il confirmera, et où il choisira de s’aligner ensuite.
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