Le trail, c’est l’évasion. L’effort brut dans un décor qui l’est tout autant. Une quête de verticalité, de solitude et de contact direct avec les éléments. Pourtant, à mesure que les grands circuits s’étendent, une question revient avec insistance : combien de bitume peut-on encore accepter sur une course estampillée « trail » sans trahir son essence ?
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Jusqu’où peut-on bitumer l’esprit trail ?
La présence d’un peu de bitume sur un ultra est compréhensible. Relier deux sentiers, traverser une ville pour atteindre un ravitaillement, contourner une zone protégée… cela fait partie de la logistique d’un ultra. Mais lorsque ces portions deviennent longues, fréquentes, ou pires encore, centrales dans la communication vidéo, le doute s’installe. Le trailer est-il encore acteur d’un voyage hors du monde, ou devient-il figurant dans un décor urbain ?
On ne milite pas ici pour un retour aux cavernes ou une chasse aux hérésies. On pose simplement la question de la cohérence. Dans un contexte où l’on vend à prix d’or des dossards avec la promesse de paysages grandioses et d’immersion en pleine nature, montrer du bitume en plein direct suscite forcément un malaise.
Ce n’est pas le trail qui est en train de changer. Ce sont les équilibres entre authenticité et spectacle qui basculent. Et il appartient aux organisateurs de tracer une ligne claire. Celle qui dira où commence l’urbain tolérable… et où s’arrête le rêve.
Ce que dit la définition officielle du trail
Les instances officielles, comme la Fédération Internationale d’Athlétisme (World Athletics), définissent le trail comme une course se déroulant en majorité sur des sentiers naturels, avec un dénivelé significatif et un minimum de revêtement dur. En France, la FFA précise que le trail se court « en milieu naturel, en terrain varié, avec moins de 20 % de routes bitumées« . Cette limite des 20 % n’est pas un détail technique, c’est un garde-fou. Un cap à ne pas dépasser pour préserver ce qui distingue un trail d’un simple marathon déguisé.
Quand une épreuve flirte avec cette frontière, voire la dépasse, ce n’est plus une erreur de tracé : c’est un choix assumé. Et s’il est assumé, il doit être dit clairement. Car derrière ces chiffres se jouent bien plus que des questions de terrain : ce sont des questions d’identité.
Pourquoi les puristes grincent même pour 5 %
Les puristes ne supportent pas la moindre trace de goudron sur une course nature. Non par snobisme. Mais parce qu’ils défendent une certaine idée du trail, ancrée dans la montagne, la forêt, le silence et la boue. Pour eux, courir en pleine nature, c’est aussi fuir le bitume, symbole de la ville, du stress et du formatage.
Ils rejettent les tracés trop faciles, les zones urbaines aseptisées, les ponts de bitume entre deux sentiers. Ce n’est pas qu’une affaire de décor : c’est une question de ressenti. Sur le bitume, ils n’ont pas les mêmes sensations, pas les mêmes repères, pas les mêmes appuis.
Et au fond, ce que ces puristes ne disent pas toujours…
C’est que le bitume leur fait mal. Aux pieds, aux articulations, aux tendons.
Le trail, pour eux, ce n’est pas juste un terrain. C’est un équilibre. Et l’asphalte vient le rompre.
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