S’il y a bien deux questions qui intéressent un traileur avant d’acheter une montre connectée, ce sont celles-ci : est-ce que je peux suivre un parcours en montagne sans réseau et sans me perdre, et combien d’heures la batterie tiendra vraiment quand le GPS tourne ? L’Ultra 3 arrive avec des promesses très claires côté cartes hors-ligne et un gain mesuré côté batterie. Verdict, avec un prisme 100 % trail.
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Cartographie : enfin des cartes hors-ligne utiles, mais une couverture topo encore limitée
Apple propose désormais de télécharger des cartes hors-ligne directement sur la montre.
On peut créer un itinéraire, l’enregistrer, le synchroniser sur l’Ultra 3 et suivre une navigation virage par virage sans iPhone, avec les fonctions utiles pour le terrain comme les waypoints personnalisés et le Backtrack qui retrace vos pas si vous avez fait demi-tour dans le brouillard. Pour un usage trail, c’est exactement ce qu’on attendait d’une Apple Watch moderne.
Là où le bât blesse, c’est la couche carto « topographique ».
Sur le papier, l’Ultra 3 annonce des cartes topo et des centaines de randos « prêtes à suivre ». Dans les faits, la couverture topo officielle d’Apple Maps reste centrée sur les parcs nationaux et régionaux… aux États-Unis, avec une disponibilité qui varie selon les pays. En Europe, et donc en France, vous profiterez des cartes hors-ligne, de la route créée par vos soins et de la navigation, mais pas forcément du même niveau de détail topographique que dans l’écosystème Garmin. C’est un progrès énorme pour l’Ultra, mais ce n’est pas encore l’équivalent d’une carto universelle type TopoActive.
Dans la vraie vie, plusieurs testeurs pointent encore des trous dans la raquette : selon les zones, la qualité de la carte et la simplicité pour charger un tracé GPX peuvent demander des applis tierces. C’est faisable, mais pas aussi intégré qu’un « envoyer vers la montre » chez Garmin.
Autonomie : mieux au quotidien, correcte en sortie longue, juste pour l’ultra-trail
Apple annonce jusqu’à 42 h en usage « normal » et jusqu’à 72 h en mode économie. C’est mieux pour la vie de tous les jours, surtout avec la charge rapide qui redonne de quoi tenir une nuit en quinze minutes.
Sur sentier, la donnée qui compte est la tenue avec GPS actif : les premiers retours situent l’Ultra 3 autour d’une vingtaine d’heures de suivi continu, et davantage en jouant avec les profils d’économie. C’est largement assez pour un trail de 50 km ou un 80 km roulant en journée, mais trop court pour un 100 miles montagneux sans recharge.
Pour un ultra avec nuit dehors, il faudra soit accepter une recharge express au ravito avec un petit powerbank, soit basculer ponctuellement en mode basse consommation et réduire la fréquence d’échantillonnage GPS. C’est viable si vous priorisez l’écosystème iPhone et un usage « montre de tous les jours », mais ce n’est pas la tranquillité d’un modèle outdoor dédié capable de dépasser 40–50 h de GPS plein pot.
Précision et usage trail : du sérieux, mais des compromis
Le double-fréquence L1+L5 délivre un tracé propre en forêt et en paroi, et la navigation virage par virage sur carte hors-ligne fait enfin de l’Ultra 3 une montre crédible pour s’entraîner et reconnaître un parcours. Reste que l’écosystème carto n’est pas homogène selon les pays, et que certaines limites d’ergonomie subsistent si vous voulez à la fois enregistrer une activité longue, afficher une carte détaillée et jongler entre écrans personnalisés. Pour un coureur déjà ancré dans l’univers Apple qui fait du trail court à long format, c’est désormais une option solide ; pour l’ultra-trail en montagne sur deux jours, la question de la recharge restera sur la table.
Excellente « montre de trail au quotidien », encore courte pour l’ultra de 30 h
Si votre pratique, c’est surtout de l’entraînement régulier, des sorties longues jusqu’à 8–12 h et des courses d’un jour avec besoin de navigation simple et de sécurité (SOS satellite, Backtrack), l’Apple Watch Ultra 3 coche enfin les cases essentielles. Pour un 100 miles alpestre avec 30 h de course et une carto topo détaillée partout en Europe, vous devrez composer avec une recharge au milieu et, selon les secteurs, des cartes moins détaillées que chez les spécialistes outdoor. L’écart se réduit, mais il n’est pas encore comblé.
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