Quand on commence le trail, on découvre vite que les bâtons peuvent devenir des alliés précieux. Mais faut-il en acheter dès ses premières sorties, ou attendre d’avoir un certain niveau ? Et surtout, faut-il craquer pour un modèle haut de gamme avec gantelets et carbone, ou se contenter d’une paire basique en alu ? On fait le point pour t’aider à savoir quand et comment investir intelligemment.
batons de trail
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Commencer le trail sans bâtons : une bonne idée ?
Pour la majorité des débutants, il est tout à fait normal de débuter sans bâtons. Cela permet de construire une base solide : apprendre à courir en montée, à bien gérer son effort, à développer la force des jambes. En clair, mieux vaut ne pas être dépendant du matériel trop tôt.
Cependant, dès que les sorties dépassent 600 à 800 m de D+ ou que les montées deviennent longues et raides, les bâtons commencent à montrer leur utilité. À l’entraînement comme en course, ils soulagent les jambes, stabilisent sur terrain technique, et permettent de mieux répartir l’effort.
Le bon moment pour investir
Un bon repère : si tu fais des trails avec plus de 1000 m de D+, ou si tu vises des distances supérieures à 25 km, les bâtons deviennent un vrai atout. Et même à l’entraînement, dès que tu multiplies les sorties longues ou les rando-courses en montagne, tu gagneras à t’y habituer.
Mais faut-il pour autant mettre 150 € dans une paire carbone avec gantelets dès le départ ? Pas forcément. Voici les critères à prendre en compte :
Faut-il des bâtons carbone dès le début ?
Le carbone a deux avantages : il est léger, et il offre une meilleure rigidité à l’appui. Sur le papier, c’est le top. Mais il y a un gros inconvénient : la fragilité. Une mauvaise chute, une torsion en descente, un appui de travers… et c’est la casse assurée. De plus, le prix est souvent deux fois plus élevé que l’alu.
Quand on débute, on ne maîtrise pas encore parfaitement les appuis, ni les bonnes techniques de repli. Un bon alu pliable trois brins est souvent plus adapté pour se faire la main, quitte à passer au carbone plus tard.
Gantelet ou dragonne classique ?
C’est un sujet qui divise. Les modèles avec gantelets (comme chez Leki ou Raidlight) permettent d’ouvrir complètement la main sans perdre le bâton. C’est confortable, fluide, et très efficace dans les longues montées. Mais ils ont un défaut : une fois les gants mis, on ne peut plus les enlever sans tout détacher. C’est donc un choix pertinent si tu utilises tes bâtons longtemps d’un bloc… mais moins pratique si tu les ranges souvent.
Pour un usage plus ponctuel, les dragonnes classiques restent une bonne option. Elles sont simples, légères, et demandent moins d’engagement dans le geste technique.
Réglables ou fixes : la polyvalence a un prix
Un débutant qui fait à la fois de la randonnée et du trail aura intérêt à prendre un modèle réglable, même si c’est un peu plus lourd. Cela permet d’ajuster la longueur selon le type de pente, ou même de partager les bâtons entre plusieurs personnes. À l’inverse, un traileur qui veut du matos léger et compact préférera un modèle trois brins fixe, souvent plus rigide et plus fiable.
À partir de quel D+ les utiliser en course ?
Ce n’est pas tant le D+ absolu qui compte, mais le ratio entre distance et dénivelé. Sur un 15 km avec 1200 m D+, ils sont presque indispensables. Sur un 80 km avec 2000 m D+, on peut largement s’en passer sur certaines sections.
Un autre repère : au-dessus de 10 % de pente moyenne, les bâtons deviennent vraiment utiles. Et à l’entraînement, il est important de ne pas les utiliser à chaque sortie pour renforcer les jambes et rester capable de performer sans.
Faut-il acheter neuf ou d’occasion ?
Pour débuter, l’occasion peut être une très bonne solution. Il existe un vrai marché pour les bâtons de trail, et certains modèles haut de gamme (Leki carbone, Black Diamond Distance Z…) se revendent très bien. En étant réactif, on peut se faire plaisir sans exploser le budget.
Résumé
Lorsqu’on débute le trail, il est tout à fait possible de progresser sans bâtons. Mais dès que les sorties comportent un fort dénivelé ou s’allongent en distance, leur utilisation devient un vrai atout. Le choix du moment pour investir dépend donc de la pratique : inutile de viser le carbone haut de gamme avec gantelets si l’on court occasionnellement sur terrain vallonné. Une paire en aluminium avec dragonnes suffit souvent pour commencer. En revanche, sur du plus technique ou longue distance, les modèles légers et performants font réellement la différence. L’important est d’acheter au bon moment, selon ses besoins réels, sans surinvestir trop tôt.
FAQ
Est-ce que les bâtons à gantelets sont vraiment mieux que les dragonnes classiques ?
Les gantelets (comme ceux des bâtons Leki ou Raidlight) permettent une prise plus naturelle : on peut ouvrir complètement la main sans perdre le bâton, ce qui réduit la fatigue. C’est idéal pour les longues montées continues. En revanche, on doit garder les mitaines en place toute la sortie, ce qui peut être gênant si on ne les utilise que ponctuellement. Pour une pratique plus occasionnelle, la dragonne classique reste simple et efficace.
Le carbone apporte-t-il un vrai avantage ?
Le carbone est plus léger et plus rigide que l’aluminium. C’est un gain de confort sur le long terme et pour les formats longs ou techniques. Mais c’est aussi plus cher, et plus fragile en cas de choc ou torsion. Pour un traileur débutant ou lourd, l’aluminium peut être plus rassurant et suffisant.
Quelles sont les limites des bâtons réglables ?
Les modèles réglables sont polyvalents (utilisables en trail et en randonnée) et pratiques quand on débute. Mais ils sont souvent un peu plus lourds, moins rigides, et plus sensibles à l’usure. Si on vise des performances pures ou un usage compétition, mieux vaut passer sur un modèle trois brins fixe une fois bien rodé.
À partir de quel pourcentage de pente faut-il sortir les bâtons ?
Au-delà de 10 % de pente moyenne, l’apport des bâtons devient très net. Ils aident à monter plus efficacement en répartissant la charge sur le haut du corps. Cela reste vrai même pour des distances courtes, du moment que le D+ est concentré.
Est-ce que je dois utiliser les bâtons à l’entraînement ?
Oui… mais pas à chaque sortie. Il est important d’alterner les séances avec et sans bâtons pour développer la puissance des jambes et éviter une dépendance au matériel. Cela permet aussi d’être prêt au cas où une course n’autoriserait pas leur utilisation.
Peut-on acheter ses bâtons d’occasion ?
Tout à fait, et c’est même une très bonne idée. Le marché de l’occasion est actif, notamment sur les modèles Leki et Black Diamond. Il faut être réactif, car les bons modèles partent vite. C’est un excellent moyen d’accéder au haut de gamme sans exploser son budget.
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