Alors que la plupart des ultra-trails enregistrent des taux d’abandon allant de 30 % à 40 % – comme l’UTMB, la TDS ou la Diagonale des Fous – la Hardrock 100 affiche un taux d’abandons étonnamment bas : seulement 12 à 18 % selon les années. Et ce, malgré un parcours extrême de 160 km, 10 000 m D+, 13 passages au-dessus de 3 600 m et une météo souvent capricieuse. Comment expliquer ce paradoxe ? Voici cinq raisons qui, mises bout à bout, permettent de comprendre pourquoi la Hardrock conserve un taux d’abandon aussi faible.
Chaussures de trail Salomon Genesis
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Les abandons sur la Hardrock 100
1. Une sélection drastique en amont
Le premier filtre, c’est l’entrée. La Hardrock 100 ne distribue pas des dossards à la légère. Pour faire partie des 146 coureurs sélectionnés chaque année parmi plus de 3 000 candidatures, il faut avoir terminé au moins une course qualificative très difficile, puis être tiré au sort via une loterie complexe, qui favorise les anciens finishers. Résultat : le niveau moyen des participants est très élevé. Ce sont souvent des traileurs expérimentés, préparés, lucides… et surtout motivés. Aucun touriste au départ.
2. Une barrière horaire pensée pour l’endurance, pas la vitesse
La barrière de 48h permet de finir sans se cramer, en laissant une vraie marge de gestion. Contrairement à l’UTMB (46h30 pour 171 km), la Hardrock assume que certaines portions techniques doivent être passées lentement, prudemment, parfois en pleine nuit. Cela évite la pression permanente du chrono et réduit considérablement les abandons sur coup de stress, coup de chaud ou mauvaise gestion.
3. Une ambiance où la performance passe après l’engagement
La Hardrock n’a pas de prize money, pas de show, pas d’arche sponsorisée au sommet des cols. Le ton est donné : ici, le respect de la montagne prime sur le classement. Il n’y a pas de honte à ralentir, marcher, s’arrêter longuement à un ravito. Cette absence de pression sociale libère les coureurs d’une partie du poids mental qui conduit souvent à l’abandon ailleurs. On ne se bat pas pour briller, mais pour tenir.
4. Une organisation pensée pour soutenir, pas éliminer
Les bénévoles sont là pour encourager, accompagner, remotiver. Les ravitos sont souvent isolés mais bien fournis, tenus par des passionnés du coin, parfois des anciens finishers. L’organisation n’a pas pour objectif de « trier » les coureurs à chaque point de contrôle, mais de leur permettre d’aller au bout dans les meilleures conditions possibles. Même un coureur à la limite des 48h sera soutenu, jamais poussé vers la sortie.
5. Un état d’esprit unique chez les participants
Ceux qui courent la Hardrock 100 ont attendu parfois 10 ans pour avoir leur dossard. Ce n’est pas juste une course, c’est un accomplissement personnel, un rêve qu’on ne saborde pas pour une crampe ou une défaillance. Cet état d’esprit radicalement différent — plus intérieur, plus patient, plus engagé — fait que la résilience l’emporte souvent sur l’abandon. Quand on a attendu une décennie, on serre les dents, on gère, et on termine.
Ce taux d’abandon historiquement bas n’est pas un hasard. Il est le résultat d’un système globalement cohérent : sélection exigeante, barrière horaire adaptée, esprit communautaire et absence de pression médiatique. La Hardrock 100 nous rappelle que la difficulté n’a pas besoin d’être punitive pour être réelle. Elle peut être extrême, tout en restant humaine.
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