Courir loin de chez soi, vivre une course au cœur de paysages grandioses, se frotter à un ultra mythique : le trail, c’est ça. Mais pour y participer, il faut souvent traverser la France – voire plus – et affronter une autre difficulté bien moins glamour que les cols et les descentes : trouver un endroit où dormir. Car sans van aménagé ni tente, la quête de confort avant le départ relève parfois de l’épreuve… voire du parcours du combattant.
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Le trail, c’est rarement chez soi
Participer à l’UTMB, à la Diagonale des Fous, à l’Ultra-Marin ou encore au Grand Raid des Pyrénées, c’est partir loin. Très loin. La plupart des traileurs prennent le train, l’avion ou s’organisent en covoiturage pour rejoindre ces événements. Et comme les départs ont souvent lieu à l’aube — voire en pleine nuit pour les formats ultra — il est impératif d’arriver la veille. À moins d’avoir un fourgon équipé, la tente reste l’option la plus économique, mais pas la plus reposante… Pour ceux qui visent un minimum de confort, hôtels et gîtes sont rapidement pris d’assaut. Et les prix, eux, peuvent s’envoler à l’approche de l’événement.
Exemple concret : la galère de Corte pendant le Restonica Trail
Corte, en Haute-Corse, accueille chaque été le mythique Restonica Trail, une épreuve de montagne aussi exigeante que sublime. Mais pour les 3 600 coureurs attendus en 2025, se loger relève d’un vrai défi logistique. Hôtels, campings, chambres d’hôtes, locations : tout est complet dès le vendredi soir. “Il faut réserver au moins deux mois à l’avance”, souffle un habitué. D’autres s’y prennent même d’une année sur l’autre.
Résultat : certains doivent dormir loin, très loin. Comme Émeline et Nathan, qui se lèveront à 2h du matin pour parcourir une heure de route avant leur départ prévu à 4h30. D’autres renoncent à participer, faute de solution abordable. Même les chambres du CROUS, réservées en complément par les organisateurs, sont prises d’assaut bien avant la course.
Une pression croissante sur les hébergements
Cette “surchauffe” de la veille de course n’est pas propre à Corte. Partout en France, les petites communes qui accueillent des trails renommés se retrouvent dépassées par l’afflux de coureurs, de familles, d’accompagnants. Et si les professionnels du secteur tentent de contenir les prix – parfois avec l’aide des organisateurs qui négocient des tarifs pour les séjours prolongés –, certains particuliers n’hésitent pas à gonfler les tarifs.
Un enjeu aussi touristique qu’économique
La ville de Corte, comme d’autres lieux de trail, y voit à juste titre une vitrine touristique. Mais capter les retombées économiques reste difficile : les coureurs repartent très vite après leur course. L’objectif des organisateurs devient alors d’inciter les participants à arriver plus tôt et à rester plus longtemps, ce qui passe aussi par une offre d’hébergement plus vaste, plus accessible et plus anticipée.
Le trail, c’est l’art de l’endurance. Et parfois, cette endurance commence bien avant le départ officiel : quand il faut dégoter une chambre pour la veille, à prix correct, sans se retrouver à 50 km du départ. Pour de nombreux traileurs, la logistique devient un obstacle supplémentaire, presque aussi corsé que les 10 000 mètres de D+ promis par l’organisation. Et pourtant, ils reviennent. Parce qu’au fond, la vraie ligne de départ… c’est souvent le clic “réserver”.
Certaines initiatives voient le jour comme le groupe Facebook, malheureusement peu actif « je cours chez toi, je dors chez toi ».
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Résumé
Chaque été, la ville de Corte voit sa population exploser à l’occasion du Restonica Trail, avec près de 3 600 participants venus de toute la Corse et de l’étranger. Résultat : tous les hébergements (hôtels, gîtes, campings, meublés) affichent complet, notamment le vendredi soir avant les départs des courses du samedi matin. Certains coureurs, comme Émeline et Nathan, doivent se lever à 2h du matin pour faire plus d’une heure de route jusqu’à la ligne de départ. L’organisation a bien tenté d’anticiper la saturation en mobilisant 150 chambres étudiantes via le CROUS, mais elles étaient déjà toutes réservées une semaine avant l’événement. Malgré quelques efforts tarifaires des hôteliers locaux, l’offre reste largement insuffisante. L’un des enjeux à venir pour les organisateurs et la ville est de réussir à prolonger la présence des coureurs au-delà de leur course, afin de renforcer les retombées économiques locales.
FAQ
Qu’est‑ce que la crise du logement en France ?
C’est une situation de déséquilibre structurel entre une offre insuffisante (vacances importantes, frilosité de la construction) et une demande croissante (urbanisation, ménages isolés). Résultats : loyers qui flambent, logements sociaux saturés, mal-logement, impayés et expulsions
Quelles sont les principales causes de cette crise ?
- Tension sur l’offre locative : baisse de près de 10 % en trois ans, avec une hausse de 54 % de la demande
- Rareté des logements sociaux : plus de 2,2 M de demandes en attente, 64 % des communes ne respectent pas la loi SRU
- Réglementation restrictive : zonage rigide, normes coûteuses, DPE qui retire des biens du marché .
- Spéculation immobilière et montée de la vacance : accentuant les inégalités
Qui sont les plus touchés ?
- Loyers et ménages modestes : travailleurs en CDI, étudiants, jeunes couples peinent à se loger dans des conditions décentes
- Mal-logement : 4,1 millions concernés en 2024, dont 1,1 M sans logement personnel
- Zones tendues : Paris, Lyon, Marseille voient des loyers grimpants (+12–15 %) et des taux de vacance inférieurs à 3 %
Y a‑t‑il des réponses institutionnelles ?
- Logement social : volonté renforcée dans certaines villes (Rennes, bail réel solidaire…), mais HLM encore sous-
- Réformes et réglementation : loi anti-squat (2023), plan Zéro Logement Vacant, encadrement des loyers, lutte contre passoires thermiques
- Aides croissantes pour construire et financer logements sociaux, mais processus encore trop lent .
Comment la crise impacte-t-elle le monde du sport ? Trails & compétitions
- Afflux soudain de coureurs dans les zones rurales (ex : Restonica Trail à Corte) saturant campings, gîtes, hôtels plusieurs semaines à l’avance.
- Sans van ou tente, les coureurs doivent réserver 6 à 12 mois à l’avance, ou dormir très loin de la zone de départ (mise en contexte générale).
Comment la crise impacte-t-elle le monde du sport ? Grands événements sportifs (JO Paris 2024, par exemple)
- Les étudiants sont expulsés ou privés de logements CROUS réquisitionnés
- Les bénévoles n’ont aucune offre d’hébergement stable, et les hôtels étaient bondés avec des prix montants .
- Village olympique peine à se vendre : le surplus ne garantit pas solution aux besoins tout-venant
Quelles solutions spécifiques pour le sport & les événements ?
- Planification anticipée : réserver logement plusieurs mois à l’avance, voire un an
- Structures alternatives : partenariats avec CROUS, logements étudiants, tentes VIP, van aménagé
- Encadrement et tarification adaptée : incitations aux prestataires locaux pour maintenir prix normaux.
- Planification territoriale : intégration de l’hébergement sportif dans les stratégies locales, développement d’infrastructures adaptées.
Quels défis et enjeux pour le logement sur les compétitions sportives ?
- Relever le défi de l’offre : construire plus, mieux, plus vite (logements sociaux, encadrement Airbnb)
- Reconnaître la dimension locale et événementielle : les trails et JO sont révélateurs d’un problème plus large
- Favoriser l’anticipation et la coopération entre organisateurs, collectivités, hébergeurs
- Penser sport au-delà de la compétition : un enjeu économique, social et logistique qui ne peut plus être traité comme accessoire.