Tout est parti d’un article comparatif publié sur uTrail où nous nous demandions lequel de ces deux trails est le plus dur : UTMB ou Diagonale des Fous ? Nous ne nous attendions pas à une telle avalanche de réactions. Dans les commentaires sur Facebook… un nom est revenu en boucle : la PicaPica. Pour une grande partie de notre communauté, ce n’est ni l’UTMB, ni la Diagonale, mais bien cette épreuve née dans les Pyrénées ariégeoises qui mérite le titre de trail le plus extrême de France. Alors, pourquoi tant de passion autour de cette course confidentielle ? Voici les raisons, éprouvées sur le terrain, qui font de la PicaPica un mythe en construction.
Dates du Challenge du Montcalm 2025
L’édition 2025 du Challenge du Montcalm, dont fait partie la célèbre PicaPica, se déroulera du jeudi 14 au dimanche 17 août 2025, à Auzat en Ariège.
Le kilomètre vertical (KV du Sarrasi) aura lieu le jeudi 14 août 2025.
La PicaPica, ultra-trail de 109 km (11 500 m D+), s’élancera le vendredi 15 août 2025 à 05:00 depuis la Plaine des sports d’Auzat .
PicaPica, un ratio km/D+ complètement hors normes
109 kilomètres, 11 500 mètres de dénivelé positif. Vous avez bien lu. À ce niveau de pente, chaque pas devient un combat, chaque descente est un piège. Même les ultra-traileurs expérimentés parlent de la PicaPica avec une forme de prudence respectueuse. Guillaume Beauxis, habitué des gros formats, la qualifie de « monstre ». Le vainqueur 2024, Jean Blancheteau, allait plus loin encore : « Si on m’avait donné à choisir entre gagner l’UTMB et la PicaPica, j’aurais choisi la PicaPica. »
Ce ratio absurde – plus de 100 m de D+ par kilomètre – n’est pas un simple argument marketing. Il se ressent dans chaque muscle, surtout quand les 3 000 mètres d’altitude s’invitent au milieu de la nuit, que le froid mord les doigts et que l’on titube entre des blocs de granit instables.
Une montagne sauvage et sans artifices
Contrairement aux épreuves désormais ultra-standardisées des grands circuits internationaux, la PicaPica se déroule dans une Ariège brute, minérale, parfois hostile, et toujours exigeante. Guillaume Beauxis, qui découvrait les lieux cette année, en est tombé amoureux : « Tout ce que j’aime : du sauvage, du technique, de beaux sommets. J’ai été impressionné. »
Loin des stations de trail et des arches surdimensionnées, ici on grimpe dans un silence absolu, on redescend à l’instinct, et on lutte avec les éléments. Le balisage est minimaliste, les ravitaillements sont portés à dos d’homme. On est à mille lieues du trail « événementiel », et cela plaît à ceux qui recherchent une authenticité perdue ailleurs.
Un défi mental autant que physique
Les chiffres sont clairs : sur 164 partants, 75 abandons en 2024. Et cela malgré une météo clémente. Des coureurs qui ont dompté les pentes du Grand Raid ou de la CCC jettent l’éponge ici. Pourquoi ? Parce que la PicaPica ne pardonne aucune faiblesse. On y grimpe lentement, on y descend encore plus lentement, et chaque ravitaillement semble à des heures-lumière.
C’est aussi une épreuve d’endurance mentale. Des passages à 3 000 m à 2h du matin, des descentes où l’on glisse plus qu’on ne court, des hallucinations parfois. « C’est plus une aventure qu’une course », disait encore Jean Blancheteau. Une phrase qui résume tout.
Un format volontairement élitiste et confidentiel
Avec moins de 300 participants sur la grande course, pas de couverture télé, pas de live tracking grand public (hormis pour les accompagnants sur un écran dans un barnum en vallée !), la PicaPica cultive sa discrétion. C’est un défi qu’on se transmet entre initiés, un peu comme la Barkley, mais version pyrénéenne. C’est ce silence médiatique qui renforce son aura. Ceux qui l’ont faite n’ont rien à prouver ensuite. Parce que ceux qui savent… savent.
Résumé, ce qu’il faut retenir sur la PicaPica
La PicaPica, ultra-trail de 109 km et 11 500 m de D+ dans les Pyrénées ariégeoises, a été désignée par de nombreux lecteurs de uTrail comme la course la plus exigeante de France, devant l’UTMB ou la Diagonale des Fous. Ce statut culte s’explique par plusieurs facteurs : un parcours sauvage et minéral, des ratios km/dénivelé extrêmes, une sélection rigoureuse à l’entrée, et une ambiance plus proche de l’expédition que du trail organisé.
Créée en 2018 par Nahuel Passerat, la course attire chaque année des montagnards chevronnés, à l’image de Guillaume Beauxis ou Jean Blancheteau. Son taux d’abandon élevé, ses passages à plus de 3 000 m d’altitude, et son isolement en font une aventure hors-norme qui fait vibrer les puristes du trail. Les records sont rares, les finishers encore plus. Et c’est justement cette radicalité qui en fait un mythe en devenir.
FAQ
1. Comment la PicaPica est-elle née ?
La PicaPica a été imaginée en 2018 par Nahuel Passerat, ultratraileur andorran et double vainqueur de l’Euforia. Il a dessiné un parcours unique en reliant ses itinéraires d’entraînement dans les montagnes de Haute-Ariège, en créant une boucle technique reliant plusieurs sommets emblématiques, avec passages exposés nécessitant parfois des cordes de sécurité.
2. Quel est le profil de course ?
Il s’agit d’un ultra trail de 109 km avec 11 500 m de dénivelé positif, organisé “par des montagnards pour des montagnards”. Le parcours inclut quatre sommets au-dessus de 3 000 m, parmi lesquels le Montcalm et la Pique d’Estats.
3. Depuis quand la course existe-t-elle ?
L’épreuve a fait ses débuts en 2018, dans le cadre du Challenge du Montcalm, un week-end de trails d’altitude organisé autour d’Auzat.
4. Quelles sont les éditions et champions récents ?
• 2019
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Victoires : Florian Becker (hommes) et Silvia Trigueros Garrote (femmes).
• 2022
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Une édition marquée par la persévérance : Jérémy Haid et Didier Cataldo, les derniers finishers, franchissent la ligne après plus de 53 heures d’effort, incarnant l’esprit d’aventure de la PicaPica.
• 2023
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Record du parcours : Martin Kern (France) s’impose en 24:18:49, à une moyenne impressionnante de 6,58 km/h, reléguant le 2ᵉ à plus de 2 heures d’écart.
• 2024
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Nouvelle victoire : Jonatan Tejada Ocejo (Espagne) remporte la PicaPica en 24:41:58.
5. Quels sont les records officiels du trail ?
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Record hommes : Martin Kern – 24:18:49 (2023)
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Record femmes : Silvia Trigueros Garrote – 29:58:30 (2019)
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Total de 433 finishers depuis 2019.
6. À quoi doit-on s’attendre si l’on participe ?
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Sélection rigoureuse : il faut avoir déjà validé un ultra exigeant (≥ 8 000 m D+) ou démontrer une solide expérience en montagne.
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Ravitaillements rares – 10 points, dont 4 refuges très rudimentaires.
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Barrières horaires strictes : 14 h pour le premier passage à Soulcem, 31 h pour le second, 42 h à L’Artigue, avec un temps maximum fixé à 55 h.
Sources
Les informations de cet article sont issues du site officiel du Challenge du Montcalm, des articles de La Dépêche du Midi sur l’édition 2022, l’édition 2023 ainsi que des données de classement disponibles sur UTMB World pour l’édition 2024. Des éléments complémentaires proviennent du site Ultres Catalunya et d’un reportage de France 3 Régions.
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