Courir en hiver, c’est souvent une affaire de volonté.
Il fait nuit, il fait froid, parfois très froid. On enfile une veste, on hésite sur les gants, et on pense à tout… sauf à ce qu’on a dans l’estomac. Pourtant, c’est là que se joue une partie cruciale de la sortie : par temps froid, votre corps a besoin de beaucoup plus d’énergie. Et si vous ne mangez pas assez, vous vous exposez à une défaillance… voire à une hypothermie.
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Parce que le froid fait exploser votre dépense énergétique
Courir à zéro degré ou en dessous, ce n’est pas la même chose que courir au printemps. Votre organisme doit maintenir sa température interne à 37°C, tout en assurant l’effort musculaire. Cela signifie deux sources de dépense énergétique : l’activité physique et la thermorégulation. Résultat : vous brûlez bien plus de calories qu’en temps normal, même à allure modérée.
Et ce n’est pas une théorie : plusieurs études ont montré que le métabolisme de base augmente significativement par temps froid, surtout en cas d’exposition au vent ou à l’humidité. Et quand on transpire dans le froid, on se refroidit encore plus vite, surtout si les vêtements sont humides.
Parce que votre corps lâche vite s’il manque de carburant
Courir sans avoir mangé, c’est risquer une chute de glycémie amplifiée par le froid. Cette baisse brutale du taux de sucre peut provoquer une sensation soudaine de faiblesse, des troubles moteurs ou de la concentration, et même les premiers signes d’hypothermie : frissons, maladresse, difficulté à parler.
Parce que manger, c’est déjà se réchauffer
La digestion génère de la chaleur : c’est ce qu’on appelle la thermogenèse post-prandiale. En ingérant des aliments caloriques, vous aidez votre corps à produire cette chaleur intérieure. Les graisses et les sucres complexes sont vos meilleurs alliés, car ils diffusent leur énergie lentement et durablement.
À l’inverse, courir à jeun ou se contenter d’un gel provoque une montée de sucre rapide, suivie d’une chute brutale. Mieux vaut miser sur un vrai petit-déjeuner avant de sortir : flocons d’avoine, fruits secs, beurre de cacahuète, pain complet. Et pendant l’effort, des encas solides toutes les 30 à 40 minutes.
Parce que le froid masque la soif… mais pas les risques de déshydratation
Par temps froid, on a tendance à oublier de boire. Pourtant, l’hypohydratation accentue la sensation de froid. Elle réduit la circulation sanguine et limite la capacité du corps à réchauffer les extrémités. Une bonne hydratation est donc cruciale pour éviter les engelures… et les coups de mou.
Parce qu’il ne faut pas attendre d’avoir froid pour manger
Anticiper, c’est la clé. Si vous attendez les premiers frissons pour manger, c’est trop tard. En hiver, même les sorties de moins d’une heure peuvent nécessiter un petit apport énergétique.
Exemples concrets à emporter :
– Une poignée d’amandes ou de noix toutes les 30 minutes
– Une pâte de fruit ou un carré de chocolat noir en montée
– Un mini sandwich salé quand le vent souffle de face
Parce que les pauses sont les pires ennemies du corps refroidi
C’est au ravitaillement que le froid frappe le plus fort. Le corps, trempé de sueur, s’immobilise. Chaque minute sans mouvement fait chuter la température corporelle. En trail, l’arrêt prolongé est une erreur.
Il vaut mieux marcher en mangeant que rester planté devant la table. Pensez à vous changer rapidement si vous êtes mouillé. Et emportez dans votre sac un t-shirt sec, des gants de rechange, ou même une petite polaire compressible.
Parce que manger, c’est s’équiper de l’intérieur
On parle souvent de textile technique, de gants chauffants, de vestes Gore-Tex. Mais en réalité, votre meilleure barrière contre le froid, c’est l’énergie que vous donnez à votre corps. Un traileur bien nourri, bien hydraté, bien préparé… ne craint pas le froid. Un coureur à jeun, épuisé, mal équipé, peut se retrouver en difficulté après 45 minutes.
Manger plus quand il fait froid, ce n’est pas une option : c’est une mesure de sécurité.
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Mention éditoriale
Cet article a vocation informative.
En cas de doute sur votre état de santé, ou de signe de malaise en course, consultez un professionnel ou appelez les secours






