Le cas Chepngetich, révélateur d’un système absurde
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📌 Le cadre légal antidopage aujourd’hui
World Anti‑Doping Agency (WADA) — World Anti‑Doping Code (Code mondial antidopage)
- Le Code mondial antidopage est le document central qui harmonise les politiques, règles et règlements liés au dopage dans le sport à travers le monde. Source
- Il définit les violations possibles, notamment :
- La présence d’une substance interdite ou de ses marqueurs dans un échantillon d’athlète. Source
- L’utilisation ou la tentative d’utilisation d’une méthode ou substance interdite. Source
- D’autres violations comme le refus de se soumettre aux contrôles, la manipulation d’échantillons, la possession, la complicité. Source
- Le Code prévoit également l’annulation des résultats sportifs lorsqu’une violation est avérée : selon l’article 9, « un athlète ayant commis une violation obtient la disqualification des résultats obtenus dans l’événement concerné ». Source
- Concernant les sanctions : pour les substances non spécifiées, et si l’intention est prouvée, la durée standard est de 4 ans d’inéligibilité, mais elle peut être réduite si l’athlète prouve l’absence d’intention. Source
- Le Code s’applique via plusieurs standards internationaux (laboratoires, liste des substances, procédures de contrôle) et est adopté par toutes les organisations sportives signataires. Source
En résumé : le cadre légal antidopage repose sur la détection de violations, la disqualification des résultats à partir d’un fait avéré et l’imposition de suspensions. Mais ce système ne prévoit pas l’annulation automatique des résultats antérieurs, sauf preuve directe.
Suspendue trois ans pour dopage, Ruth Chepngetich reste pourtant recordwoman du monde du marathon.
2h heures 09 minutes et 56 secondes. Un chrono hallucinant. Et une contradiction tout aussi immense : comment peut-on être sanctionnée pour triche tout en conservant la plus haute distinction du sport mondial ?
Ce paradoxe met en lumière une faille profonde dans la législation antidopage internationale. La loi protège les tricheurs mieux qu’elle ne protège le sport.
Une règle juridique qui défie la logique sportive
Le droit antidopage actuel repose sur une mécanique froide : seule la date du contrôle positif compte. Si l’athlète n’est pas pris “le jour J”, ses résultats précédents restent valides. En d’autres termes, on peut se doper pendant des mois, battre un record, être attrapé plus tard — et tout garder.
Cette lecture strictement procédurale du Code mondial antidopage est née d’une volonté d’équité juridique. Mais dans la réalité, elle crée un décalage moral : elle récompense la prudence des tricheurs bien organisés et discrédite les athlètes propres, ceux qui terminent deuxièmes sans jamais franchir la ligne rouge.
LES ARGUMENTS SUR LE DOPAGE QUI NE TIENNENT PLUS
Conserver son record, c’est encourager le dopage
Quand un athlète dopé conserve son record, le message envoyé à la génération suivante est catastrophique :
➡️ “Tu peux tricher, tant que tu ne te fais pas prendre tout de suite.”
➡️ “Même suspendu, ton nom restera dans les livres.”
C’est une prime à la dissimulation, une publicité pour le dopage intelligent, une incitation déguisée à franchir la limite sans se faire attraper. Dans une époque où la performance est devenue un produit, le dopage devient presque une option calculée — un risque acceptable pour ceux qui veulent tout gagner.
“C’est leur santé après tout ?” Non. C’est la crédibilité du sport.
Certains défendent l’idée que les athlètes dopés ne mettent en danger qu’eux-mêmes, que “chacun fait ses choix”. C’est faux.
Le dopage n’est pas un choix individuel, c’est une distorsion du jeu collectif. Chaque victoire obtenue sous influence fausse le classement, détourne des sponsors, manipule le public et détruit la confiance dans tout un sport.
C’est comme si on autorisait des voitures trafiquées sur un circuit : même si elles finissent plus vite, elles ruinent le sens de la course.
L’argument du progrès technologique ne tient plus
Les défenseurs du “tout va plus vite grâce à la science” oublient que le progrès matériel ne justifie pas le mensonge biologique. Oui, les chaussures à plaque carbone ont transformé le marathon. Oui, les méthodes d’entraînement sont devenues ultra précises. Mais ces évolutions n’expliquent pas des écarts de six minutes sur un record mondial en quelques saisons.
Les limites humaines existent. Les franchir par voie chimique, c’est bafouer la valeur même du sport.
CE QU’IL FAUT CHANGER
Rendre les records “réversibles”
Aujourd’hui, un record homologué devient une ligne sacrée, presque intouchable. Il faudrait au contraire instaurer un principe de révocabilité :
si un athlète est suspendu pour dopage, toutes ses performances des douze mois précédents devraient être automatiquement suspendues dans l’attente d’une enquête rétroactive.
Pas supprimées sans preuve, mais gelées.
Ce simple changement rétablirait la cohérence : tant qu’il existe un doute, le sport garde sa prudence.
Arrêter avec le laxisme collectif
Ne rien changer, c’est accepter que la prochaine génération d’athlètes grandisse dans un monde où la triche est rentable, où la sanction arrive trop tard pour avoir du sens.
C’est aussi mépriser les milliers de coureurs amateurs qui s’entraînent sans autre produit que leur courage et leur café du matin. Car si le sommet est corrompu, c’est toute la pyramide du sport qui s’effondre.
En résumé, conserver un record après une suspension, c’est envoyer le pire message possible : celui d’un système où la gloire survit à la faute.
Le cas Chepngetich ne doit pas être une simple polémique : il doit devenir un électrochoc.
Changer la loi sur le dopage, c’est restaurer l’équité, la crédibilité et la dignité du sport — avant qu’il ne se transforme en laboratoire d’illusions.
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