Quand votre montre vous dit que vous êtes en récupération, après un ultra avec 2 000 m de D+, il y a un problème.
Voilà le ressenti partagé par de nombreux coureurs en montagne qui utilisent une montre Garmin. Malgré les mises à jour régulières, l’algorithme semble incapable de s’adapter à la réalité du trail. Et les traileurs en ont marre d’être jugés à l’aune de données conçues pour le bitume.
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L’algorithme de Garmin est calibré pour le plat, pas pour les sentiers
Fréquence cardiaque, allure moyenne, distance : Garmin base ses métriques sur des paramètres standards issus de la course sur route. Mais en trail, ces données perdent une grande partie de leur pertinence. Un kilomètre en montée technique n’a rien à voir avec un kilomètre sur tapis roulant, même si l’effort ressenti est bien plus intense. Pourtant, pour votre montre, ce sera considéré comme un “footing tranquille”. Résultat : VO2 max en chute libre, statut d’entraînement en “récupération” et prédictions de course ridicules.
Courir 42 km en montagne vaut moins qu’un marathon sur route
C’est le constat amer de nombreux traileurs. Une course de 42 km avec 1 800 mètres de D+ et huit heures d’effort vous rapporte une charge d’entraînement de 300. Pendant ce temps, un marathon plat en 4h vous en rapporte 470. Et ce n’est pas une caricature. La montre “punit” les longues durées avec rythme lent, sans prendre en compte la technicité du terrain ou le fait que marcher en montée est un choix stratégique, pas un relâchement. Même les efforts intenses (zones anaérobies, sprints, relances) passent sous le radar si la séance n’est pas scindée.
Les traileurs en quête de reconnaissance numérique
Derrière l’humour des forums et des posts sur les réseaux, il y a une vraie frustration. Beaucoup de coureurs admettent ne plus regarder leur statut d’entraînement, ou même avoir désactivé certaines fonctions (prédiction de course, VO2 max). D’autres vont jusqu’à changer de plateforme : Coros, par exemple, ignore volontairement les sorties trail dans le calcul du VO2 max. Une façon d’éviter les mauvaises interprétations.
Pour d’autres, le problème est plus profond : Garmin n’intègre ni le dénivelé, ni la technicité du terrain, ni l’altitude, ni même les conditions météo (alors que la montre affiche pourtant ces données en temps réel). Un paradoxe qui illustre le décalage entre la richesse des informations collectées et la pauvreté du traitement algorithmique.
Le trail demande du ressenti, pas des chiffres
Au-delà de la technique, c’est une philosophie de course qui s’exprime : celle du lâcher-prise. Beaucoup de traileurs le reconnaissent : sur sentier, ils apprennent à se fier à leurs sensations, à leur respiration, à l’effort perçu. Ils débriefent leur course après coup, mais sans chercher à tout quantifier en temps réel. Certains vont jusqu’à scinder leurs séances pour tromper l’algorithme : un échauffement enregistré à part, une montée violente isolée, un retour au calme ignoré.
Un bricolage révélateur d’un système mal adapté.
En résumé, à l’heure où le trail devient de plus en plus populaire, les fabricants de montres doivent repenser leurs algorithmes : intégrer le dénivelé, la technicité, les micro-arrêts, les descentes prudentes.
Bref, comprendre que la performance ne se résume pas à une vitesse moyenne.
Garmin a su évoluer sur le plan matériel, mais reste enfermé dans un logiciel trop rigide, trop route. Et tant que les développeurs ne sortiront pas, eux aussi, de leur tapis de course, les traileurs continueront d’être mal notés par des montres qui ne comprennent rien à leur sport.
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