Poussée par le président de la Fédération nationale de chasse, la réforme du permis de chasse va, entre autres, baisser le prix du permis national de 400 à 200€, est-ce vraiment un bien pour les chasseurs et un mal pour les traileurs ?
Traileurs tremblez, non seulement ils vous tirent dessus, mais en plus au rabais ! Décidément ça ne va pas dans le bon sens … Mais est-ce si sûr ?
En passant le permis de chasse de 400 à 200€, la première intention de la Fédération Nationale de chasse est d’encourager le croissance du nombre de chasseurs. En effet celui-ci a diminué drastiquement depuis des décennies. La réduction des surfaces chassables avec l’urbanisation, la mauvaise réputation du chasseur, la diminution de la population rurale, l’essor des pratiques outdoor ont affecté une activité traditionnelle.
Le changement de génération demande aussi un changement de mentalité, en baissant le prix du permis la Fédération estime peut-être attirer une population plus jeune, dont on peut espérer (un voeux pieu ?) qu’elle soit plus ouverte, mieux formée, plus responsable afin de mieux cohabiter avec la population de non-chasseurs, et donc traileurs.
Sur la formation toutefois certains rapportent une diminution du nombre d’heures de formation. Si c’est le cas, cela ne va pas dans le bon sens. D’abord les premières victimes des accidents de chasse sont les chasseurs eux-même. Ensuite on le voit dans les analyses des accidents que dans très nombreuses de cas les consignes les plus élémentaires ne sont pas respectées : identifier le gibier et non tirer au jugé, respecter les angles, tirs fichants etc etc… Et les présidents de fédérations locales s’arrachent les cheveux en découvrant les erreurs de pratique de leurs membres.
La fédération nationale n’est-elle pas d’ailleurs en train de sanctionner les fédérations locales ? Son président, du Nord, n’a pas la même sensibilité sur la chasse au sanglier que les fédérations sudistes. Finalement avec cette réforme qui va assécher les finances des fédérations locales, les chasseurs ne se tirent-ils pas eux même une balle dans le pied ? Accident de chasse, vous nous direz…
Alors en tant que traileurs que peut-on dire ?
1/ Nous ce qui nous intéresse c’est notre sécurité, la sécurité, la sécurité (et celle de nos chiens aussi).
2/ Que les chasseurs soient bien formés, précis, respectent leur procédures de sécurité, soient modernes, sachent cohabiter, sache communiquer de façon bidirectionnelle avec les pratiquants du domaine public (annoncer les battues, les jours de pratiques, mais aussi sachent s’enquérir de la présence d’autres usagers et sachent s’écarter des sentiers pratiqués par les sportifs avec ou sans leur chien). Fini le chasseur bourru (ou bourré) qui ne dit pas bonjour et qui met en joue son prochain.
3/ Sur l’écologie, c’est pas notre domaine. Si le préfet donne aux chasseurs le soin de faire eux-mêmes les plans cynégétiques, c’est qu’il doit avoir ses raisons. Que les écologistes demandent à participer à l’élaboration de ces plans s’ils estiment que les prélèvements sont trop importants où sont des prétextes à une surchasse.
4/ Sur les dégâts faits à l’agriculture, c’est pas notre rayon non plus. Mais à vue d’oeil si on retire le pognon des fédés du sud qui abattent les sangliers, les agriculteurs du sud vont être au chômage, vont se mettre à boire, et un jour, tirer bourré sur un sanglier qui bizarrement porte un sac d’hydratation…
Au final cette réforme va peut-être augmenter un nombre de chasseurs moins bien formés dans la nature et la saison 2018-19 risque bien d’être encore pire que celle de 2017-2018, mais au mieux (il faut prier) c’est une phase de modernisation qui prend en compte les enjeux des autres usages des espaces naturels.
Au pire, c’est une bête histoire de pognon pour une fédération centrale qui veut s’en mettre plein les poches, comme on le voit dans d’autres fédérations sportives (suivez mon regard…)