Meurtre d’une joggeuse le 14 octobre : la sécurité des joggeuses remise en question
La course à pied attire un nombre croissant de pratiquantes, mais pour de nombreuses femmes, bien qu’elles prennent leurs précautions, chaque sortie est teintée d’inquiétude.
Ainsi, le drame du 14 octobre, qui a coûté la vie à une runneuse aux Etats-Unis, a ému toute l’Amérique et relancé le débat sur la sécurité des femmes qui courent seules. Les traileuses qui courent sur des chemins isolés sont encore plus concernées.
Meurtre d’une joggueuse
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Alyssa Lokits, une passionnée de course, avait choisi un sentier réputé pour sa fréquentation. Cependant, alors qu’elle courait, un homme l’a suivie, puis agressée. Des témoins ont entendu des appels à l’aide suivis de coups de feu. Elle a été transportée à l’hôpital, où elle a succombé à ses blessures. Un homme de 29 ans, Paul S. Park, a été arrêté le lendemain et inculpé pour homicide.
Le 14 octobre, alors qu’elle s’entraînait sur le Mill Creek Greenway, Alyssa Lokits a donc été violemment attaquée et tuée. D’après la police, Park l’aurait suivie, puis traînée dans une zone isolée pour tenter de la violer avant de lui tirer dessus. Un témoin a rapporté avoir entendu les cris d’Alyssa : « Au secours ! Il essaie de me violer ! », juste avant les coups de feu.
Une femme accomplie et respectée
Alyssa Lokits était bien plus qu’une simple coureuse. Diplômée en orthophonie de l’Université du Kansas et titulaire d’un doctorat en neurosciences de l’Université Vanderbilt à Nashville, elle travaillait dans le secteur de la technologie. Ses proches la décrivent comme une femme bienveillante, passionnée et profondément engagée envers sa communauté.
Grande amatrice de défis, Alyssa avait également participé à plusieurs semi-marathons, dont le St. Jude Rock ‘n’ Roll en 2022, qu’elle avait terminé en 2h11. Polyglotte et voyageuse, elle s’intéressait à divers projets, de la rénovation de maison à l’art. Ses amis et sa famille la voyaient comme une source d’inspiration, toujours prête à encourager les autres dans leurs réussites.
Pour lui rendre hommage, un compte Instagram, Run for Alyssa, a été créé, incitant les coureurs à se réunir pour des marches ou des courses en sa mémoire. La famille d’Alyssa invite également à faire des dons en son nom au Mary Parrish Center, un centre de soutien aux victimes de violences domestiques à Nashville, où elle siégeait au conseil d’administration.
Des mesures de sécurité toujours insuffisantes
La tragédie d’Alyssa relance un débat profond sur les risques encourus par les femmes lors de leurs sorties sportives en extérieur.
Bien que les agressions de ce type restent rares, nombre de coureuses prennent des précautions : elles évitent certains lieux, envoient leurs coordonnées GPS à des proches ou emportent des moyens de défense.
Si les statistiques montrent que les auteurs de violences sont souvent des proches des victimes, cela n’empêche pas les femmes de redouter l’inconnu lorsqu’elles courent seules. Beaucoup choisissent des lieux fréquentés ou courent en groupe pour se sentir plus en sécurité.
Une enquête de 2023 d’Adidas a révélé que 92 % des femmes interrogées dans neuf pays craignent pour leur sécurité lorsqu’elles courent.
Une sur deux redoute une agression physique, et plus de 60 % ont déjà été harcelées. Pour certaines, la peur est si marquée qu’elle ternit le plaisir de courir en pleine nature.
Une étude canadienne récente confirme cette insécurité, soulignant que les femmes évitent les sentiers isolés et s’inquiètent de perdre la connexion réseau. La pression de devoir se protéger devient omniprésente.
Une responsabilité collective
Il est essentiel de sensibiliser les hommes à la prévention des violences, car la solution ne peut pas reposer uniquement sur les précautions des femmes. Des drames comme celui d’Alyssa rappellent l’importance d’assurer la sécurité des coureuses sans qu’elles aient à constamment craindre pour leur intégrité. Les conseils de vigilance des groupes de coureuses ne suffisent plus, et une réflexion collective s’impose pour garantir un espace plus sûr pour les femmes dans leurs activités en extérieur.
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