Coup de coeur pour la nouvelle Maxi Race
On a (enfin, surtout les coureurs, dont on a été uniquement les porte-voix) suffisamment râlé sur les nombreux problèmes qui ont eu lieu durant la dernière Maxi Race.
On a encore tous en tête les photos des bouchons de traileurs en file indienne sur des crêtes. Après, en y regardant de plus près, il était assez aisé de se rendre compte que la responsabilité pouvait être autant (voire plus) du côté de l’irresponsabilité des coureurs (pas foutus de respecter les sas de départ) que des limites au niveau de l’organisation. En effet, entre 2018 et 2019, il y a eu une hausse de 200 coureurs, et en 2018, on avait entendu aucune polémique. Et je ne pense pas que seulement 200 personnes puissent altérer une organisation. Alors peut-être que rallonger un peu le temps entre les différents départs aurait pu aider, mais face à la connerie et à l’irresponsabilité, on a beau mettre les rustines qu’on veut, on reste bien souvent démuni.
Réforme profonde de la MaxiRace 2020
Les organisateurs ont néanmoins pris acte des problèmes, se sont remis en question et ont proposé une réforme assez profonde de l’organisation de la Maxi Race.
C’est la raison pour laquelle beaucoup de choses vont ainsi changer à l’occasion de l’édition 2020. Ainsi, sur les distances les plus longues (Maxi et Ultra), les inscrits seront limités à 1000. Afin de pouvoir néanmoins répondre à l’offre, les organisateurs ont choisi de proposer deux marathons sur deux parcours différents.
Marathon eXperience pour les amateurs
Ainsi, nous aurons le Marathon eXperience d’un côté. Il aura 2500m de dénivelé positif et évitera les sentiers trop techniques (type col de l’Encrenaz) ; il passera néanmoins par quelques lieux assez emblématiques de la région du lac d’Annecy (notamment le Mont Veyrier) et démarrera de Droussard pour arriver à Annecy. Comme son nom l’indique, cette épreuve sera parfaite pour les personnes qui décideraient de se tester sur du plus long, mais dont l’expérience est encore un peu limitée. D’ailleurs, on le voit sur les barrières horaires, qui seront calculées sur une côte ITRA de 300, donc quelque chose de relativement accessible et une bonne transition avant de passer à du plus difficile et à du plus technique, comme la Marathon Race. C’est aussi la raison pour laquelle les organisateurs ont pris le parti de ne pas faire de classements, ni de podium, mais la même médaille pour tous les finishers.
J’avoue avoir plus de mal avec l’idée de commencer une course sans classement final, mais bon, je ne suis pas seul au monde et il en faut pour tous les goûts.
Marathon Race pour les élites
D’un autre côté, nous aurons la Marathon Race. Elle aura quant à elle 3400m de dénivelé positif (forcément, le marathon eXperience peut ressembler à une promenade de santé, d’un coup…). Le tracé sera beaucoup plus technique, beaucoup plus exigeant et donc réservé à un public soit plus aguerri, soit plus compétiteur, soit les deux.
La côte ITRA minimale pour participer à cette épreuve sera de 450 (soit celle qui est conseillée pour le Marathon du Mont Blanc). Les participants démarreront au bord du lac à Talloires et auront une fin de parcours communes avec ceux du marathon eXperience.
Je trouve super intelligent de la part des organisateurs d’avoir réussi à ménager la chèvre et le chou en adaptant l’offre à la demande, mais sans l’altérer pour autant. Egalement, proposer une distance avec une philosophie axée autour de la découverte et une autre axée sur la compétition devrait permettre de canaliser quelques tensions qu’on trouve souvent sur des trails, entre les uns qui trouvent que les autres se traînent et les bloquent, et les autres qui trouvent que les uns se la pètent.