Cette première nuit a tout de suite planté le décor : la Transat Café L’Or 2025 ne fait pas de cadeaux.
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Tempête en Manche : le duo Blanchard-Colman contraint de s’arrêter
À peine le temps de larguer les amarres du Havre que l’enfer s’invite déjà à bord de l’IMOCA MSIG Europe. Dans la nuit de dimanche à lundi, Mathieu Blanchard et Conrad Colman ont affronté des conditions dantesques : des rafales dépassant les 50 nœuds, des vagues de 4 mètres, une pluie cinglante et une visibilité quasi nulle. La Manche s’est transformée en champ de bataille.
Résultat : le pilote automatique tombe en panne, le radar cesse de fonctionner, et des dégâts sont constatés sur le mât, le rail de grand-voile et une voile d’avant. Privés d’assistance électronique et d’informations météo précises, les deux marins prennent une décision aussi sage que difficile : faire escale à Roscoff, dans le Finistère.
Une pause forcée, à environ 280 milles nautiques — soit 520 kilomètres par la mer — du lieu de départ, Le Havre. À vol d’oiseau, Roscoff n’est qu’à 380 kilomètres. Mais dans ces conditions, chaque mille compte.
Une équipe technique mobilisée pour sauver la suite
Depuis lundi matin, les techniciens de MSIG Europe passent le bateau au crible. Objectif : remettre le monocoque en état de repartir au plus vite. Car la route vers la Martinique est encore longue… et l’Atlantique ne pardonnera pas davantage que la Manche.
Un bateau d’expérience… mais mis à rude épreuve
L’IMOCA MSIG Europe n’est pas un foiler dernière génération. C’est un bateau robuste, conçu pour encaisser les coups, même dans les mers les plus violentes. Dessiné en 2007 par le duo VPLP-Verdier, ce 60 pieds de 18,28 mètres pour 8 tonnes a déjà navigué sous les couleurs de Groupe Bel, Le Souffle du Nord et V and B – Mayenne.
Aujourd’hui encore, il navigue avec des dérives droites, là où les foilers modernes lèvent leur coque au-dessus des flots. Moins rapide, peut-être. Mais aussi plus stable dans le gros temps. Et ça, dans une transatlantique en double, ça peut faire toute la différence.
Mais la fiabilité ne protège pas de tout
Même les bateaux les plus solides n’échappent pas aux caprices de l’électronique. Une panne de pilote automatique, la perte du radar… et toute la stratégie s’effondre. Ce sont ces détails qui transforment une course en survie.
Combien coûte le bateau de Mathieu Blanchard ?
Selon plusieurs experts du marché de l’IMOCA, un bateau de cette génération se négocie entre 1 et 1,5 million d’euros. Ce prix dépend de l’état du bateau, des mises à jour techniques effectuées et de son historique de navigation.
Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car une campagne complète comme celle-ci coûte entre 2,5 et 3 millions d’euros par an. À cela s’ajoutent les jeux de voiles (plus de 100 000 euros), l’électronique embarquée, les salaires de l’équipe technique, la maintenance, les assurances, la logistique, et les imprévus… comme cette escale à Roscoff.
Chaque panne peut coûter des dizaines de milliers d’euros
Et chaque retard peut mettre en péril des mois de préparation. Un simple mât, par exemple, coûte plus de 300 000 euros. Quant à l’électronique, elle devient le nerf de la guerre. Pilote, radar, logiciels météo… chaque système est indispensable. Et quand l’un tombe, c’est tout l’équilibre qui vacille.
Mathieu Blanchard entre montagnes et océans
Pour les fans de trail, voir Mathieu Blanchard barrer un IMOCA à travers l’Atlantique peut sembler fou. Et pourtant, la transition a du sens. Car au fond, l’ultra-trail et la course au large partagent la même essence : gérer l’effort dans la durée, encaisser l’imprévu, garder la tête froide quand tout vacille.
Blanchard est passé de la neige glaciale du Yukon Arctic Ultra aux creux de 4 mètres au large de la Bretagne. Deux formes d’engagement total. Deux terrains de jeu où l’erreur ne pardonne pas. Deux univers où l’humain doit faire corps avec l’environnement.
Et surtout, deux mondes où l’endurance est un art de vivre.
Roscoff comme étape, pas comme abandon
Cette escale n’est pas une fin. C’est une pause pour mieux repartir. Un temps de réparation, de recalibrage. Et une preuve de plus que dans le sport d’aventure, le mental est parfois plus important que la vitesse.
Cette première nuit a rappelé à tous les marins — et aux traileurs qui le suivent — qu’en course au large comme en ultra, la frontière entre performance et abandon se joue parfois à une panne près.
Mathieu Blanchard, fidèle à son esprit d’endurance, préfère réparer avant de repartir.
Une décision sage dans une mer qui ne pardonne pas.
En résumé
Le bateau de Mathieu Blanchard a plié, mais pas rompu. L’homme non plus. À Roscoff, il apprend. Il patiente. Et bientôt, il repartira. Parce que courir, marcher ou barrer, ce qui compte vraiment, c’est d’avancer.
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Mention éditoriale : Cet article s’appuie sur des informations disponibles publiquement, notamment celles communiquées par l’équipe MSIG Europe, les organisateurs de la Transat Café L’Or et les publications publiques de Mathieu Blanchard.
La formulation du titre, qui associe son nom à l’IMOCA engagé dans la course, a pour seul but de faciliter l’identification journalistique de l’équipage auprès du grand public. Il ne s’agit ni d’affirmer que le bateau lui appartient personnellement, ni de porter atteinte à sa réputation ou à celle de ses partenaires. La rédaction décline toute intention de dénigrement ou de diffamation. Cet article relève d’un traitement journalistique indépendant, conforme au droit à l’information.






