À quelques jours de la Snowdonia 100 by UTMB, Mathieu Blanchard surprend en annonçant qu’il ne reconnaîtra pas le parcours de cette course exigeante. Un choix volontaire, réfléchi, qu’il a expliqué en détail sur LinkedIn. À rebours de l’ultra-préparation qui caractérise désormais le trail de haut niveau, il assume une part d’improvisation pour retrouver l’essence même de ce sport : l’inconnu, l’aventure, la liberté.
Mathieu Blanchard
Mathieu Blanchard, délaisse la reconnaissance terrain pour retrouver l’instinct
Dans son message, l’ultra-traileur dénonce une tendance qui s’impose à tous les niveaux : les amateurs copient les élites dans leurs moindres gestes. Repérages poussés, stratégies minutées, équipements hyper-techniques… Une obsession du contrôle qui, selon lui, bride l’esprit d’exploration du trail. Il s’interroge : est-ce que quelques minutes gagnées valent vraiment la charge mentale et l’impact écologique générés par ces repérages systématiques ?
Blanchard choisit donc de ne pas se rendre sur place avant la Snowdonia 100, alors même qu’il en aurait les moyens. Une décision assumée, presque philosophique.
Une stratégie mentale assumée : courir sans savoir
Loin d’un coup de tête, cette décision est le fruit d’une réflexion plus large sur son rapport à la performance. Pour Blanchard, ne pas savoir ce qui l’attend sur le parcours réveille quelque chose de profond : une excitation mentale, une attention nouvelle, une forme de fraîcheur. En visualisant les sentiers à travers des blogs, en imaginant les sols, il retrouve un élan qu’il avait perdu.
Il revendique ce choix comme une forme de reconnexion à l’essence du trail, et non comme une stratégie hasardeuse. Et il le précise : il ne s’interdit pas de faire des reconnaissances à l’avenir, comme ce sera le cas pour la Hardrock 100.
Moins de logistique, plus d’énergie pour la course
Blanchard met également en lumière un coût souvent oublié de la préparation : celui de la fatigue avant même le départ. Voyager, dormir à l’hôtel, rester en vigilance constante pendant les reconnaissances… tout cela use le corps et l’esprit. En restant chez lui jusqu’au dernier moment, il mise sur une économie d’énergie mentale, convaincu qu’il est plus frais et plus disponible lorsqu’il reste dans son cocon.
Une critique implicite de la société du contrôle
Au-delà du trail, ce discours résonne avec une critique plus large : celle de notre société obsédée par la planification, le contrôle et la sécurité. Que ce soit en sport, dans l’entrepreneuriat ou dans la vie quotidienne, trop préparer revient parfois à passer à côté de l’essentiel. L’inconnu, lui, stimule, oblige à rester présent et agile.
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image humoristique générée par intelligence artificielle. Elle illustre, de manière symbolique et satirique, le choix de Mathieu Blanchard de ne pas reconnaître le parcours de son prochain trail. Toute ressemblance avec une personne réelle est fortuite. L’image s’inscrit dans le droit à l’humour et à la liberté d’expression, garanti par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.
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