La FFA aime surprendre son monde, quitte à faire volt-face quelques semaines plus tard (dossier porte-dossard FFA), c’est désormais sa marque de fabrique.
Au menu du jour, la réforme institutionnelle des catégories d’âge. Le 29 mars 2019, le comité directeur de la FFA a voté la Licence Masters à 35 ans, et ce à compter du 1er novembre de cette année.
Vraie nouveauté ou faux chamboulement dans le monde du running lato sensu ?
Un ajustement institutionnel
Il convient de rappeler que le passage en MASTER à 40 ans est un peu l’exception culturelle française.
En effet, les standards internationaux – IAAF – posent à 35 ans l’âge de la « pré-retraite » sportive. En Europe, les réglementations sont largement alignées sur ce standard. En cela, il ne s’agit que d’un alignement somme toute cohérent dans un monde en quête d’uniformisation.
Par ailleurs, les championnats sur piste empruntent déjà largement à cette catégorisation. La «révolution» n’est donc pas à scruter sur le terrain structurel.
Non, la Vérité est ailleurs.
Une Révolution subjective
Ici un runner de 36 ans se fixant des objectifs à atteindre avant les 40 ans. Là un tout frais Master enfin débarrassé des bolides jeunes seniors. Enfin, un traileur pour qui Master rime avec coup de vieux, accusant le coup et abandonnant la course
PLS panoramique sur la communauté RUNNING
«Moi qui espérais cueillir tous les saucissons dominicaux de ma province natale à la rentrée prochaine grâce à mon passage chez les vieux, c’est râpé ! » peste Roger, 39 ans et demi !
« Me qualifier aux championnats de France de semi-marathon catégorie … MASTER est pour moi une victoire à la Pyrrhus … » poursuit Donovan, 36 ans et 1h16’13’’ sur semi-marathon.
Illustrations de frustration et de sidération chez les cooptés MASTER à la rentrée prochaine. Mais il y a pire. Quid des MASTERS établis devant conjuguer avec un cheptel tout neuf et arriviste ?
« A 46 ans, j’ai de plus en plus de mal à encaisser les changements d’allure, avec les JEUNES, je songe à
m’orienter vers le long et l’Ultra ! » résume GG, figure bien connu chez les traileurs.
« Quel cirque ! La FFA va sans doute devoir raboter les minimas … sympas pour les vrais MASTERS !
Merci la FFA ! » maugréé Gilles, la petite quarantaine sémillante.
Prospective
Ici, nous nous interrogeons sur les motifs de cette mesure. A l’heure où on évoque un nouveau recul de l’âge de la retraite, il est curieux de l’abaisser chez le Runner.
Difficile également de mesurer les éventuels dégâts psychologiques des 35/39 ans feignant de se croire jeune lors de l’affichage des résultats et pis encore, lors de la remise des récompenses et des podiums en clôture du saucisson du dimanche !
Filles et fils des années 80, les néo-Masters toiseront-ils les papy-masters de leur arrogance légendaire ?
Réaction en chaîne, va-t-on vers un redéfinition des catégories M2, M3 etc … des minimas … ?
Pro-actif, le runner/traileur confronté à une nouvelle concurrence « déloyale », trouvera ici l’occasion de reconsidérer ses objectifs et faire évoluer sa pratique ( du 10km au semi, du semi au marathon, de la route au trail, du trail à l’ultra …).
Les 35/40 ans, de vieux jeunes promus jeunes vieux ?