Défaite des chasseurs = victoire des trailers ?
Macron prend un peu position pour les trailers ?
Emmanuel Macron a souvent été accusé de caresser les chasseurs dans le sens du poil. A tort ou à raison, ce n’est pas ici la question, car justement, tout est question de point de vue. Il n’empêche que lorsque le président a pris la décision d’interdire la chasse à la glu, il s’est mis pas mal de chasseurs à dos, et a pu se réconcilier avec une bonne partie des amoureux de la nature. Et par un billard à trois bandes, les trailers ont pu se sentir un peu victorieux dans cette histoire. Pourquoi donc ?
Toute défaite pour les chasseurs est-elle une victoire pour les trailers ?
Entre les chasseurs et les promeneurs (le terme est volontairement utilisé pour désigner simultanément les randonneurs et les trailers), ça a toujours été une grande histoire d’amour (les chasseurs ont au moins le mérite de réconcilier trailers et randonneurs). Et quand on les écoute, on découvre le concept de mesure.
– Du point de vue des chasseurs, les randonneurs et trailers sont des bobos qui ont une vision de la nature à géométrie variable sans rien en connaître (ce qui est exagéré, mais qui n’est pas tout à fait faux).
– Du point de vue des promeneurs, les chasseurs sont des espèces de gros beaufs alcooliques et sanguinaires (ce qui est tout autant exagéré). L’idée n’est pas de les mettre dos à dos ; la seule différence est que parmi les deux camps, un est armé, l’autre pas, et ça fait une différence. Je dois bien avouer qu’à la Saintélyon en 2018, au matin, quand j’entendais tirer (même si les tirs venaient de zones privées), ça fait toujours un petit stress car même si on est visible, on n’est jamais à l’abri d’une balle perdue.
Tout ce qui raisonne comme une défaite pour les chasseurs sonnera presque naturellement comme une victoire pour les trailers.
Même pas par rapport à la nature, mais surtout pour notre propre sécurité. Ces dernières années, le lobby de la chasse étant important en France, ils ont souvent eu voix au chapitre. Entre l’allongement des périodes de chasse et l’autorisation donnée aux chasseurs de remplacer la police en Seine et Marne (fort heureusement, ça n’a pas duré), ils ont clairement eu le tapis rouge qui leur était déroulé. Aussi, quand on les entend couiner parce qu’ils ne peuvent plus mettre de la colle sur des arbres et attraper tout ce qu’ils peuvent (et même ce qu’ils ne peuvent pas).