Ravito trail : le trail est actuellement en train de se revisiter pour pouvoir continuer de proposer une aventure unique qui tient compte du contexte sanitaire. Pour cela, les organisations redoublent d’imagination. On avait par exemple évoqué en Belgique un trail qui se déroulait sur tout un week-end sur le mode d’une masterclass avec des repas gastronomiques, des conférences, et la course.
Ravito trop riche : l’idée de Megève
Une nouvelle idée est sortie du chapeau des orginisateurs du Trail Nature de Megève (qui doit se dérouler le week-end prochain). En effet, au ravitaillement, les participants ne trouveront pas ce qu’ils ont l’habitude de déguster. Et pour cause, c’est le chef Julien Gatillon (accessoirement double étoilé au Michelin et travaillant au Four Seasons de Megève) qui sera aux fourneaux pour l’occasion. Le but est de proposer, je cite, « une nourriture saine et gourmande, adaptée à une pratique sportive, sous la forme de « poke bowl », soit une base composée d’un mélange de céréales et de légumes crue avec un assaisonnement, du saumon… ».
Ravito trop riche : un risque pour la digestion ?
ça a clairement l’air bon. Après, le défi sera de proposer quelque chose de suffisamment digeste pour que les coureurs n’aient pas de problèmes gastriques. A la limite sur les petites distances, ça devrait aller, mais sur le 30, et de surcroît sur le 46km, il est toujours plus prudent d’avoir testé nos produits de ravitaillements. A voir, donc…
L’autre question que je me pose sera de savoir si les coureurs seront suffisamment en « bon état » pour savourer ce qu’ils vont avoir l’opportunité de goûter. Quand on a quelques heures dans les pattes, qu’on est au bout de sa vie, qu’on a soif, qu’on a faim, on ne fera pas les fines bouches et on prendre littéralement tout ce qu’on trouve devant nous (et on a peut-être été conditionnés à ça, car savourer un tuc, c’est clairement assez conceptuel).
Ravito trop riche : à la recherche d’un nouveau public ?
L’idée est plutôt sympa, et assez originale. Ce qui est à noter, c’est qu’à mon avis, les organisateurs cherchent à ramener les coureurs habituels dans les sas de départ, mais pas seulement. Transformer un trail en « promenade culinaire » permet de faire venir un nouveau type de public (peut-être plus aisé, ou moins compétiteur), un peu à l’image de ce qu’avait prévu de faire la Maxirace avec une course sans chrono ni podium (oui je sais, à partir de là, ce n’est plus une course). Le trail continue de s’ouvrir un peu, et en soi, je trouve que c’est plutôt une bonne idée (pour être tout à fait honnête, je n’avais pas spécialement d’idée, mais quand je vois le type de personnes qui est contre, ça me convainc du fait que c’est une bonne chose).
Ravito trop riche : un épiphénomène ?
Enfin, la dernière question à se poser sera de savoir si ce genre d’événements vont se limiter à la période de la crise sanitaire et s’éteindre d’eux-mêmes. S’agit-il d’alternatives permettant de palier à l’absence de vraie compétition ? L’avenir nous le dira. Personnellement, je ne vois pas d’inconvénient à ce que ça se stabilise dans le temps, tant que ça accompagne la vraie compétition et que ça ne s’y substitue pas. Là, je ne serais plus d’accord.