Des chiffres qui dessinent une mondialisation très inégale
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2026, l’UTMB World Series comptera 62 événements répartis sur 6 continents. Mais derrière cette expansion affichée, la répartition géographique révèle un déséquilibre net. 29 courses sont organisées en Europe, soit près de la moitié du calendrier mondial. L’Asie en accueille 14, l’Amérique du Nord 12. L’Amérique du Sud n’en compte que 5, l’Océanie 3, et l’Afrique 1 seule.
Cette photographie brute suffit à poser le cadre : malgré un discours résolument international, l’UTMB reste avant tout un circuit profondément européen.
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Un circuit encore largement centré sur l’Europe
Chamonix comme épicentre historique et symbolique
Les courses historiques, la densité de pratiquants, les infrastructures et la proximité géographique avec Chamonix expliquent largement cette concentration.
Chamonix reste le cœur du système. C’est là que se jouent les finales, que se cristallise la reconnaissance sportive, que s’ancre l’imaginaire collectif du trail mondial. Le reste du calendrier fonctionne encore largement comme une périphérie reliée à ce centre unique.
Une domination logique, mais de plus en plus visible
Tant que l’UTMB se présentait comme un événement européen à rayonnement international, cet équilibre ne posait pas question. Mais à mesure que le circuit revendique un statut pleinement mondial, cette asymétrie devient plus difficile à ignorer.
L’Asie, principal relais de croissance
Un continent en forte progression
Avec 14 courses programmées en 2026, l’Asie constitue aujourd’hui le principal moteur d’expansion de l’UTMB. Certaines épreuves, comme Chiang Mai en Thaïlande, se sont rapidement imposées comme des rendez-vous majeurs du calendrier.
Le niveau sportif y progresse rapidement, les élites locales s’affirment, et l’intérêt pour le trail connaît une croissance soutenue. L’Asie apparaît comme l’un des rares continents où le modèle UTMB semble trouver une adhésion réelle et durable.
Des contraintes spécifiques à intégrer
Cette dynamique s’accompagne toutefois de contraintes fortes : climat, logistique, diversité culturelle, accessibilité des sites. Autant de paramètres qui obligent l’organisation à adapter son modèle bien au-delà de la simple duplication du schéma européen.
L’Amérique du Nord, un terrain plus contrasté
Un écosystème déjà structuré hors UTMB
Avec 12 courses annoncées, l’Amérique du Nord représente un pilier important du calendrier, mais aussi l’un des plus complexes. Le trail nord-américain dispose de ses propres références, de ses courses mythiques et d’une histoire largement indépendante de l’UTMB.
L’intégration du label UTMB y repose souvent sur le rachat ou l’affiliation de courses existantes, avec des résultats variables selon les territoires et l’adhésion des communautés locales.
Une greffe qui ne va pas toujours de soi
Dans ce contexte, l’UTMB n’arrive pas en terrain vierge. Le label apporte visibilité et qualification vers Chamonix, mais doit composer avec des cultures de course déjà bien établies, parfois réticentes à un modèle perçu comme centralisé.
Les continents du Sud, encore en marge
Une présence symbolique plus que structurante
Les chiffres sont sans appel : 5 courses en Amérique du Sud, 3 en Océanie, 1 seule en Afrique. Ces régions restent très largement sous-représentées dans le calendrier mondial.
Cette faible densité limite mécaniquement l’accès aux running stones, la lisibilité du circuit et l’implication durable des coureurs locaux. L’UTMB y apparaît davantage comme une marque importée que comme un écosystème enraciné.
Un maillage mondial encore incomplet
À ce stade, la promesse d’un circuit réellement global reste partielle. Sans profondeur de calendrier ni continuité territoriale, l’implantation reste fragile et dépendante de quelques événements isolés.
Un modèle à convaincre au-delà de Chamonix
Une expansion qui pose la question de l’adaptation
Cette géographie inégale ne signifie pas un échec, mais elle soulève une question centrale : jusqu’où le modèle UTMB est-il transposable sans adaptation profonde ? Formats, coûts d’inscription, exigences logistiques, dépendance aux autorisations locales et aux conditions naturelles rendent chaque implantation sensible.
Plus le circuit s’étend, plus il se confronte à des réalités qui échappent au modèle alpin d’origine.
Chamonix comme référence… et comme limite
À ce stade, les chiffres montrent surtout une chose : l’UTMB a réussi à s’imposer comme référence mondiale… depuis Chamonix. Le défi, désormais, n’est plus d’étendre la carte, mais de convaincre durablement au-delà de l’Europe, par une adaptation réelle aux territoires, aux cultures et aux attentes locales.
Le reste du monde n’est pas hostile. Il n’est simplement pas encore totalement conquis.
Références trail, Courses UTMB World Series en 2026 – répartition par continent

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