Ce vendredi à 18 h tapantes, Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, s’élancera sur le Kullamannen by UTMB en Suède.
Une épreuve redoutée de 173 km et 2300 m de D+, réputée pour ses racines piégeuses, ses passages côtiers glissants et ses longues portions en autonomie.
Cette année, l’enjeu dépasse le simple ultra. Casquette Verte vise un quatrième finish pour rester en course vers la Diamond Ring, une chevalière remise aux coureurs qui bouclent l’épreuve cinq fois.
Il n’a pas le droit à l’erreur. La cheville est fragile, le terrain est traître, la météo peut virer en quelques minutes. Et tout le monde veut suivre ça en direct.
Suivre Casquette Verte en direct sur le Kullamannen by UTMB : le guide complet pour ne rien manquer
À l’heure où les frontales s’allument sur les sentiers balayés par les vents suédois, Casquette Verte s’apprête à prendre le départ d’un ultra mythique : le Kullamannen by UTMB, cent soixante-treize kilomètres de froid, de boue, de solitude, et peut-être… de panache. Si vous voulez suivre sa progression en temps réel, deux liens essentiels sont à garder sous la main.
👉 Suivi officiel en live du Kullamannen (carte, temps de passage, classement)
https://live.utmb.world/kullamannen/2025/100M
👉 Fiche personnelle de Casquette Verte, dossard numéro 3
https://live.utmb.world/kullamannen/2025/runners/3
Depuis cette plateforme, vous pourrez accéder à une carte interactive du parcours, consulter ses temps de passage actualisés à chaque point de contrôle, comparer son rythme aux autres favoris, et suivre en direct son classement provisoire ainsi que l’heure estimée de son arrivée. Un outil indispensable pour tous ceux qui veulent vivre la course de l’intérieur, à distance.
Ce soir, Casquette Verte ne court pas seulement pour finir une course. Il court pour valider un symbole, un projet qui l’occupe depuis plusieurs années : obtenir la fameuse Diamond Ring, cette distinction convoitée qu’UTMB réserve à ceux qui bouclent quatre éditions du Kullamannen. Et pour cela, il doit impérativement franchir la ligne d’arrivée, sans quoi l’aventure s’arrêterait là.
Mais fidèle à lui-même, il ne se contente pas de viser la régularité : il rêve aussi d’un coup d’éclat, d’un Top 3 ou d’un UTMB Index supérieur à 760. Une performance qui pourrait lui offrir une qualification directe pour l’UTMB 2026. Et parce qu’il ne fait jamais les choses à moitié, il a promis — devant caméra et abonnés — que s’il réussit, il ira se baigner dans la mer Baltique, quelle que soit la température.
À la veille du départ, il ne cache rien. Sa cheville le fait souffrir. Elle « couine », comme il le dit lui-même. Elle grince, elle l’inquiète, mais elle ne le freine pas. Ce n’est pas un ultra pour les chevilles parfaites, c’est un ultra pour les têtes solides. Et la sienne l’est.
Sa stratégie ? Simple, brutale, lucide :
Côté équipement, le minimalisme est roi. Il s’élancera avec un short, un t-shirt manches longues trop grand, des manchons, son gilet Salomon ADV Skin 5 litres, ses chaussures S/Lab Genesis, et à son poignet, la toute récente Suunto Race 2, sur laquelle il compte pour gérer son effort en autonomie.
Niveau alimentation, il ne laisse aucune place à l’improvisation : liquide, liquide, liquide, jusqu’au cent-vingtième kilomètre, seul point du parcours où il récupère un drop bag. En Suède, les ravitos sont réputés pour leurs petits pains secs, pas pour leur digestibilité. Pour éviter les désagréments, il mise sur une stratégie simple et efficace : boisson énergétique, gels et compotes uniquement, jusqu’au moment critique.
Et cette année, le parcours réserve une double difficulté majeure : il est plus long de treize kilomètres qu’en deux mille vingt-quatre, et surtout, il inclut une section de trente-six kilomètres sans aucun ravitaillement. Une portion sèche, sauvage, qui pourrait décider du sort de sa course.
Quelques heures avant de s’élancer, Casquette Verte reste fidèle à lui-même. Pas de surjeu. Pas de faux suspense. Il est calme, direct, franc. Il sourit à la caméra, plaisante, et promet un live de débrief sur Twitch… si l’état physique le lui permet. Car s’il franchit la ligne « trop mort », il faudra patienter.
Et tandis qu’il ajuste sa frontale pour affronter une nuit longue comme un hiver nordique, une évidence s’impose peu à peu : ce coureur n’est pas là pour faire de la figuration. Il a peut-être mal à la cheville, il part sans assistance, mais il avance avec une volonté brute, celle qu’on ne fabrique pas — celle qu’on forge dans les heures d’entraînement solitaire, dans le silence des bois, dans le feu de La Réunion.
Parce qu’il ne faut pas l’oublier…
Casquette Verte est le grand favori duKullamannen by UTMB
Il y a quelques semaines à peine, il signait un Top 10 majuscule sur la Diagonale des Fous, l’ultra probablement le plus exigeant au monde tant sur le plan climatique que mental. Ce classement n’a rien d’anecdotique, il n’est pas un simple chiffre sur une ligne de résultats : il est le reflet d’un état de forme exceptionnel, d’un mental de roc, d’un corps capable d’absorber le chaos réunionnais. Peu d’athlètes osent enchaîner une telle épreuve avec un 100 miles un mois plus tard. Rares sont ceux qui s’y présentent avec l’ambition, réelle et justifiée, de jouer la gagne.
Depuis La Réunion, Alexandre Boucheix – Casquette Verte – ne fait pas que récupérer. Il reconstruit. Il affine. Il réarme. Son fil Instagram est devenu une galerie de résilience, entre stories nocturnes et images volées de séances brumeuses, où on le voit assis dans les feuilles, frontale vissée au front, les jambes déjà tatouées par l’effort, les chaussures encore lourdes de boue. Rien n’est dit explicitement, mais tout est suggéré : le moteur est relancé, le mental est aiguisé, l’envie est là. Et elle brûle.
Il revient plus fort. Et tout le monde le voit.
Rien n’est jamais parfait dans la dernière ligne droite d’une préparation. Casquette Verte le sait. Il l’admet, avec sa franchise habituelle : la cheville n’est pas à cent pour cent. En réalité, elle n’est même pas à quatre-vingt pour cent. Lors d’une reconnaissance nocturne sur les sentiers suédois, il évoque une douleur constante, une gêne qui ne lâche jamais vraiment. Mais cette faiblesse n’est pas nouvelle. En 2024, il avait déjà pris le départ du Kullamannen avec une cheville à moitié détruite. Il avait pourtant terminé la course, et décroché la Golden Ring, récompense ultime pour ceux qui bouclent trois éditions.
Cette année, il vise une quatrième médaille. Et pas n’importe laquelle : celle qui l’autoriserait, en 2026, à courir pour la Diamond Ring, le trophée suprême. Il en parle avec une désinvolture feinte, une fausse légèreté qui masque une ambition précise. Sa stratégie ? Elle tient en une ligne, brute et sincère : « Ne pas se tordre la cheville trop fort. Ça devrait le faire pour le reste. » Tout est dit. Il sait ce qu’il lui faut : rester debout. Tant qu’il tient sur ses appuis, il peut faire basculer la course.
Cette édition 2025 du Kullamannen s’annonce comme l’une des plus ouvertes des dernières années. Le plateau est relevé, avec plusieurs athlètes capables de jouer la gagne selon le profil de la course. Tobias Dahl Fenre, le Norvégien au solide UTMB Index, connaît parfaitement les terrains glissants et les portions roulantes. Il pourrait prendre de l’avance sur les zones plus rapides. Elov Olsson, valeur sûre du trail suédois, excelle dans les longues distances humides. Jakob Åberg, quant à lui, est une vraie boule d’énergie, à la fois explosif et endurant, habitué aux variations de température et à la technicité du terrain.
Mais malgré leur talent, aucun d’eux ne possède l’intimité qu’a Casquette Verte avec ce parcours. Il ne l’a pas seulement couru. Il l’a gagné. En 2022, il triomphait. En 2023, il terminait deuxième. En 2024, il arrachait un finish héroïque malgré la douleur. En 2025, il revient pour la victoire. Ce n’est pas un coureur parmi d’autres. C’est un homme qui sait exactement ce qui se passe après le 120e kilomètre, là où les jambes trahissent, où la tête doit prendre le relais. C’est un finisseur, un survivant, un expert de ce morceau de Suède que tant d’ultras redoutent.
Sur route ou sur des trails roulants, le scénario est souvent limpide : le plus rapide gagne. Mais ici, à Kullamannen, la vitesse brute ne suffit pas. Il faut de la résistance. Du froid. De la solitude. De l’humidité qui s’infiltre partout, jusque dans le mental. Il faut surtout ne pas craquer. Et dans cette discipline-là, Casquette Verte est sans rival.
Il s’est défini un jour comme un « collectionneur d’artefacts de l’ultra ». Une formule à la fois drôle et profondément juste. Car il ne court pas seulement pour les résultats. Il court pour ce que cela représente. Pour les histoires que chaque médaille transporte. Pour les symboles. Pour cette quête de sens, presque mystique, qui transforme chaque ligne d’arrivée en un morceau de légende personnelle.
Ce soir, il ne court pas pour un chrono. Il court pour continuer cette histoire. Pour poser une nouvelle pierre dans son édifice. Pour écrire un chapitre de plus dans un livre qui en compte déjà beaucoup, mais qui ne cesse de surprendre.
Il y a parfois des équations simples dans l’ultra. Casquette Verte revient d’un Top 10 à la Diagonale. Il est mentalement armé comme jamais. Il a terminé sa préparation. Il a la rage de vaincre. Il connaît chaque virage de cette course. Il n’a plus rien à prouver, mais encore tout à écrire.
Reste une seule variable. Un doute qui tient en quelques centimètres de tendon et de cartilage. Si la cheville tient, il peut gagner. S’il vacille, il finira quand même. Parce que ce coureur-là, même blessé, même seul, même sous la pluie et le vent, ne renonce jamais.
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