Le trail a longtemps été un sport de niche, où l’humilité et la discrétion étaient des valeurs fondamentales. Mais aujourd’hui, avec la professionnalisation et l’essor des réseaux sociaux, certains coureurs deviennent des figures médiatiques à part entière. Plus ils sont visibles, plus ils attirent de critiques. François D’Haene, exemple de la discrétion respectée, échappe à ces attaques, tandis que d’autres, comme Mathieu Blanchard ou Casquette Verte (Alexandre Boucheix), sont régulièrement sous le feu des projecteurs et des haters.
Pourquoi cette surexposition médiatique provoque-t-elle un tel rejet ? Est-ce un simple effet de la jalousie ou le reflet d’une fracture plus profonde dans la communauté du trail ?
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La surmédiatisation, un poison pour l’image des coureurs ?
Le trail s’est construit sur une image de simplicité et d’humilité, en opposition aux sports plus médiatiques comme le football ou le cyclisme. À l’origine, ses figures emblématiques étaient avant tout des montagnards, des passionnés qui couraient pour le plaisir et non pour la reconnaissance.
Aujourd’hui, avec l’arrivée des réseaux sociaux, les coureurs doivent aussi gérer leur image. Les sponsors attendent d’eux qu’ils soient visibles, qu’ils partagent leurs entraînements, leurs courses et même leur quotidien. Mais cette exposition ne plaît pas à tout le monde.
Certains estiment qu’un traileur authentique doit être discret et laisser parler ses performances. Un coureur qui documente son entraînement, multiplie les partenariats ou célèbre ses résultats sur Instagram sera plus facilement critiqué qu’un athlète qui reste dans l’ombre, même si son niveau est identique.
Ce phénomène se retrouve aussi en course sur route. Eliud Kipchoge, pourtant l’un des plus grands marathoniens de l’histoire, est parfois perçu comme trop « commerçant » en raison de son implication dans des projets comme Breaking2.
Mais cette critique est-elle justifiée ou simplement ancrée dans une vision élitiste du sport ?
Le poids des traditions face à l’évolution du trail
Le trail n’est plus le sport confidentiel qu’il était il y a 20 ans. Il est désormais suivi dans le monde entier, avec des courses retransmises en direct et des coureurs qui deviennent des figures médiatiques.
Cette transformation s’accompagne de résistances. Pour certains puristes, la professionnalisation du trail et l’exposition des athlètes représentent une trahison des valeurs originelles. Ils regrettent une époque où l’on courait avant tout pour soi, sans besoin de reconnaissance.
Ces débats ne sont pas nouveaux. Kilian Jornet, en 2008, a été critiqué pour son approche novatrice et son manque « d’expérience montagnarde ». Jim Walmsley, avec son style agressif et rapide, a longtemps été vu comme un coureur qui ne respectait pas les codes de l’ultra-trail.
Cette fracture entre tradition et modernité s’observe aujourd’hui chez la nouvelle génération de coureurs.
Les traileurs face à la surexposition : admiration ou rejet ?
Kilian Jornet : de l’outsider critiqué à l’icône du trail
Lorsque Kilian Jornet a remporté l’UTMB en 2008, il a immédiatement divisé. Trop jeune, trop rapide, trop visible, il ne correspondait pas aux standards de l’ultra-trail de l’époque. Certains estimaient qu’il manquait de respect aux traditions du sport, d’autres pensaient qu’il bénéficiait d’un traitement de faveur.
Aujourd’hui, il est une légende incontestée du trail, mais son parcours montre bien comment l’innovation et la visibilité peuvent provoquer un rejet initial.
François D’Haene : l’exemple de la discrétion respectée
À l’inverse, François D’Haene a toujours cultivé une image sobre et humble. Peu actif sur les réseaux sociaux, communicant avec parcimonie et mettant en avant l’effort plutôt que le spectacle, il incarne une certaine tradition du trail.
Cela ne signifie pas qu’il n’est pas médiatisé, mais il l’est d’une manière qui correspond mieux aux valeurs historiques du sport. Cette posture lui a permis d’échapper aux critiques virulentes qui touchent d’autres coureurs plus exposés.
Mathieu Blanchard : entre starisation et méfiance des puristes
Mathieu Blanchard est l’un des traileurs les plus médiatisés de ces dernières années. Son ascension rapide, marquée par des podiums à l’UTMB (2e en 2022), a attiré l’attention du grand public. Son parcours atypique – ancien ingénieur devenu sportif professionnel – et son aisance médiatique en font une figure idéale pour les sponsors.
Cependant, cette surexposition lui a aussi valu des critiques. Certains le considèrent plus comme un « produit marketing » que comme un pur montagnard. Contrairement à Aurélien Dunand-Pallaz ou Benjamin Roubiol, qui restent plus discrets, Blanchard assume pleinement sa médiatisation, ce qui ne plaît pas à tout le monde.
Il divise donc entre ceux qui le voient comme un exemple de la nouvelle génération du trail et ceux qui estiment qu’il en fait trop.
Casquette Verte : un traileur populaire mais moqué par certains
Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, s’est construit une notoriété unique dans le trail. Contrairement à Blanchard, son succès ne repose pas uniquement sur ses performances, mais aussi sur son style décontracté et son approche accessible du sport.
Avec son humour et son interaction constante avec sa communauté, il s’est fait une place dans le monde de l’ultra-trail. Pourtant, il est régulièrement critiqué par certains puristes, qui ne le considèrent pas comme un « vrai » élite en raison de son image atypique.
Alors que Blanchard est critiqué pour être trop professionnel et trop médiatique, Casquette Verte est moqué pour son côté « coureur spectacle ». Mais dans les deux cas, la visibilité attire autant d’admiration que de rejet.
Jim Walmsley : un Américain jugé trop agressif
L’Américain Jim Walmsley est un autre exemple de traileur surexposé et controversé. Son approche basée sur la vitesse et son attitude extravertie ne correspondent pas à l’image traditionnelle de l’ultra-trail européen.
Son arrivée sur l’UTMB a suscité des réactions mitigées : certains le voyaient comme un talent exceptionnel, d’autres critiquaient son manque d’expérience en haute montagne. Après plusieurs échecs, il a finalement triomphé en 2023, prouvant que son modèle pouvait fonctionner.
Mais il incarne toujours une vision plus moderne et commerciale du trail, qui ne fait pas l’unanimité.
Camille Herron : une pionnière qui bouscule les codes
Dans le trail féminin, Camille Herron est une autre figure qui divise. Ultra performante sur route et en ultra-trail, elle a toujours assumé une approche scientifique de l’entraînement, fondée sur l’analyse des données.
Son franc-parler et sa forte présence sur les réseaux lui valent des critiques, notamment de ceux qui estiment que le trail doit rester un sport « instinctif ». Mais ses records parlent pour elle, et elle inspire une nouvelle génération de coureuses.
L’effet des réseaux sociaux sur la perception des athlètes
Plus un coureur est visible, plus il est critiqué. Un Kilian Jornet ou un Mathieu Blanchard très actifs sur Instagram attirent autant d’admiration que de haine.
Dans un monde où l’image compte presque autant que la performance, les athlètes doivent trouver un équilibre entre communication et authenticité.
Finalement, les figures les plus critiquées aujourd’hui sont souvent celles qui, demain, seront vues comme les pionnières d’une nouvelle ère du trail.
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