Une sortie très politique… et très symbolique
Vos chaussures de trail sont en vente sur i-run
LA SPORTIVA Ultra Raptor II GTX
Et si le trail finissait par entrer aux Jeux Olympiques ? Cette question, longtemps reléguée aux fantasmes des passionnés, vient de franchir un cap majeur avec la prise de parole d’Edgar Grospiron.
Edgar Grospiron, le champion olympique de ski acrobatique, aujourd’hui président du comité d’organisation des JO d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, a clairement exprimé sa volonté d’intégrer le trail running et le cyclo-cross comme disciplines additionnelles.
À Val d’Isère, ce samedi, Grospiron ne s’est pas contenté de rêver à voix haute. Il a évoqué des noms. Du lourd. Pogacar. Van Aert. Van der Poel. Des stars mondiales, capables de faire exploser l’audience d’un événement hivernal souvent boudé par le grand public hors pays nordiques. L’idée ? Redessiner le paysage des JO d’hiver pour refléter les usages de la montagne d’aujourd’hui — et surtout de demain.
Trail et cyclo-cross : deux sports d’hiver « sans neige »
La proposition est habile. À l’heure où les JO d’hiver peinent à renouveler leur modèle, intégrer des disciplines comme le trail ou le gravel permettrait d’occuper une zone laissée vacante entre 0 et 1 000 m d’altitude, souvent ignorée des sports traditionnels sur neige ou glace. Or, c’est bien dans ces espaces qu’explose la pratique du trail running.
Grospiron le résume ainsi : « Aujourd’hui, entre 1 000 et 2 500 m, on a toute la neige, toutes les stations, c’est magnifique. Mais en dessous, il n’y a rien, alors que c’est un terrain de jeu formidable. Ce serait dommage de ne pas le montrer. » Et surtout : dommage de ne pas s’en servir pour créer des formats olympiques accessibles, modernes, télégéniques, et susceptibles d’attirer un nouveau public.
Un bras de fer avec les fédérations d’hiver
Mais cette ouverture vers les sports « outdoor » n’est pas au goût de tout le monde. À commencer par les fédérations historiques des JO d’hiver, vent debout contre l’idée. Le 15 novembre, elles ont publié un communiqué commun pour s’opposer à l’intégration de sports issus des fédérations d’été comme le cyclisme ou l’athlétisme. Selon elles, cela « diluerait la marque, l’héritage et l’identité des JO d’hiver ».
Ce clash symbolique entre l’ancien monde olympique et une vision plus large, plus inclusive de la montagne moderne, pourrait être l’un des feuilletons de 2026. Car c’est en juin prochain que la commission exécutive du CIO tranchera officiellement.
Le trail aux JO : un combat à gagner maintenant
Pour les coureurs, l’enjeu va bien au-delà d’une simple médaille olympique. Intégrer le trail aux JO, même en format hivernal, ce serait une reconnaissance institutionnelle sans précédent. Ce serait l’aboutissement d’années de progression, de structuration, d’acceptation sociale… Et ce serait aussi un levier politique, financier et médiatique énorme pour les organisateurs, les marques, les territoires et les pratiquants.
Dans le sillage de l’UTMB, des Golden Trail Series ou des Mondiaux de l’ITRA, cette éventuelle reconnaissance olympique pourrait faire du trail l’un des sports les plus visibles de la décennie.
Mais tout reste à jouer.
En résumé, Edgar Grospiron a lancé un pavé dans la neige : en appelant à intégrer le trail et le cyclo-cross aux JO d’hiver, il tente de redessiner le modèle olympique autour d’une montagne plus moderne, plus accessible, plus populaire.
Si cette vision l’emporte, les Jeux de 2030 pourraient devenir le plus grand tremplin jamais offert au trail running.
Lire aussi
- Mais au fait, c’est quoi un Traileur …. ?
- GORATRAIL – Des chaussures hiver imposées aux traileurs dans certains départements à partir du 1er novembre 2023
- Les traileurs sont-ils narcissiques (et arrogants) ?






