L‘endurance fondamentale, courir doucement pour progresser loin
Acheter un livre sur l’endurance
On croit souvent que progresser en trail passe par des séances intenses, du fractionné ou des sorties à bloc. Pourtant, la clé de la régularité et de la progression à long terme, c’est l’endurance fondamentale. Cette allure basse, parfois jugée trop facile, est en réalité un pilier incontournable pour construire une vraie caisse, développer son souffle et renforcer son corps.
Qu’est-ce que l’endurance fondamentale ?
L’endurance fondamentale correspond à une intensité où l’on reste dans la filière aérobie, c’est-à-dire quand le corps produit de l’énergie grâce à l’oxygène. Concrètement, c’est l’allure où l’on peut discuter sans s’essouffler. Elle se situe en moyenne autour de 65 à 70 % de la fréquence cardiaque maximale. Contrairement au travail au seuil ou en endurance active, il n’y a pas ou très peu de production d’acide lactique. C’est le vrai terrain de fondation, là où l’on bâtit sa capacité à tenir des efforts longs.
Pourquoi est-elle indispensable en trail ?
Les bénéfices sont nombreux et directement utiles en montagne ou sur de longues distances. À allure douce, les muscles s’adaptent progressivement : le réseau de capillaires sanguins se densifie et le nombre de mitochondries – ces petites usines à énergie – augmente. Résultat : le corps devient plus efficace pour transformer l’oxygène en carburant.
Le cœur, lui aussi, se renforce. Il apprend à envoyer plus de sang à chaque battement, ce qui permet de réduire la fréquence cardiaque au repos et d’économiser l’organisme pendant l’effort. Sur un ultra-trail, cette économie fait toute la différence.
Enfin, l’endurance fondamentale habitue l’organisme à puiser dans les graisses comme source d’énergie. Quand les réserves de glycogène s’épuisent au bout de plusieurs heures de course, cette adaptation devient un atout majeur pour éviter le fameux « mur » énergétique.
Comment la pratiquer efficacement ?
Pour qu’elle soit réellement bénéfique, l’endurance fondamentale doit s’intégrer régulièrement dans l’entraînement. Ce n’est pas une séance isolée qui transforme un coureur, mais une pratique récurrente. Les sorties doivent durer au minimum 40 à 45 minutes, et souvent bien plus, surtout en trail où le terrain naturel ralentit naturellement le rythme.
Il n’est pas rare que certains traileurs trouvent ces séances trop faciles, voire inutiles. Pourtant, c’est précisément cette lenteur qui construit une base solide. L’allure n’est pas une question d’ego : courir doucement permet de courir plus longtemps, plus vite et avec moins de fatigue le jour de la course.
On peut alterner des footings tranquilles sur terrain souple, des randos-courses avec du dénivelé, ou encore des sorties longues en montagne. L’essentiel est de rester dans une zone d’effort où la respiration reste fluide et la conversation possible.
La patience paye
L’endurance fondamentale est souvent négligée car elle donne l’impression de ne pas « travailler ». Pourtant, c’est elle qui permet de durer, d’encaisser les charges d’entraînement et de performer en trail. Construire son endurance, c’est investir sur le long terme : plus de résistance, plus d’efficacité et moins de blessures.
Alors, la prochaine fois que vous partez courir en montagne, ralentissez. Écoutez votre souffle, observez les paysages et rappelez-vous que c’est dans cette allure facile que se forge la force des grands traileurs.
Lire aussi
- A quelle allure courir en endurance fondamentale ?
- On raconte qu’il faut courir lentement à l’entrainement pour être meilleur en trail
- Est-ce utile de courir lentement lors de son entrainement ?
- Comment éviter d’avoir mal aux lombaires quand on court ?
Lire encore