Une déclaration forte, un abandon amer
La veille du départ de la Western States 100, Vincent Bouillard ne parlait pas d’allure, de pacing ou de nutrition. Il parlait climat, justice sociale, défense des terres sacrées et luttes collectives. Un message politique, clair et engagé, qu’on n’a pas souvent l’habitude d’entendre dans le monde du trail. Et le lendemain, même si la course ne s’est pas déroulée comme espéré, son message, lui, reste intact — indépendant de sa performance.
Vincent Bouillard
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Vincent Bouillard, un discours hors-norme
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Dans une série de publications traduites en anglais et en français, le traileur français a pris le contrepied du storytelling classique pré-course. Au lieu de parler de ses sensations ou de son entraînement, il a alerté sur le franchissement du seuil des +1,5°C de réchauffement, dénoncé la mise en vente des terres sacrées par le gouvernement américain, évoqué l’injustice climatique, la précarité dans le monde, le droit à manifester et la perte d’accès à la nature. Une tirade politique assumée, presque militante, bien loin du récit héroïque centré sur la performance.
Faut-il que les traileurs parlent politique ?
On peut se poser la question. Est-ce le rôle d’un athlète, à la veille d’une course mythique comme la Western States, de s’exprimer sur le climat, les peuples autochtones ou la justice sociale ? Bouillard répond par les actes : oui, c’est nécessaire. Il utilise sa visibilité pour amplifier une parole engagée, quitte à dérouter ceux qui l’attendaient uniquement sur le terrain sportif. Ce positionnement rappelle celui d’un autre traileur français, Xavier Thévenard, qui avait lui aussi osé sortir du cadre strictement sportif pour défendre des causes écologiques.
Un message plus grand que sa course
Malheureusement, la course elle-même s’est mal passée. Bouillard a abandonné à Green Gate, au 128e km, épuisé, incapable de s’alimenter, victime de la chaleur et sans doute d’un effort mal adapté au terrain roulant californien. Cet abandon fait-il perdre de la légitimité à son message ? Au contraire, il l’humanise. Il rappelle que l’ultra n’est pas qu’une affaire de chrono, mais aussi de contexte, de corps, de climat. Et que courir, aujourd’hui, c’est aussi choisir de ne pas détourner les yeux.
Course ratée, message réussi ?
En fin de compte, c’est peut-être son message qui restera. Bouillard n’a pas bouclé les 100 miles. Mais il a lancé un appel. Un appel à relier ce qu’on vit sur les sentiers à ce qu’il se passe dans le monde. Un appel à penser le trail comme un engagement, pas seulement comme une échappatoire. Un appel à ne pas rester silencieux.
Résumé
Vincent Bouillard a marqué cette Western States 2025 autant par son abandon que par sa prise de parole. Dans un message fort publié avant la course, il a relié le trail à des enjeux planétaires : climat, justice, accès à la nature. Ce positionnement engagé rappelle celui de Xavier Thévenard. Et même s’il n’a pas terminé la course, il a sans doute ouvert une voie différente pour le rôle des athlètes dans l’espace public.
FAQ
Pourquoi parle-t-on de Vincent Bouillard comme d’un “traileur politique” ?
Parce qu’il a publié, à la veille de la Western States, un long message dénonçant les injustices climatiques, sociales et environnementales. Il lie son engagement sportif à des causes globales.
Est-ce comparable à Xavier Thévenard ?
Oui. Comme Thévenard, Bouillard assume un discours militant sur l’écologie et la justice. Mais là où Thévenard était plus discret, Bouillard pose clairement les mots.
Son abandon rend-il son message moins crédible ?
Non. Au contraire, cela renforce le contraste entre la difficulté d’un ultra et les défis du monde réel. Son échec sportif n’invalide en rien son engagement.
Quel impact ce type de prise de parole peut-il avoir dans le trail ?
Il peut aider à politiser positivement le sport, en montrant que courir n’est pas neutre. Le trail est profondément lié à la nature, et parler de sa préservation est une manière de redonner du sens à l’effort.
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