Quand la passion se monnaie : faut-il payer (aussi) pour courir ?
Le Semi de Paris, désormais estampillé HOKA, a fait le plein en moins de 24 heures. Quarante-huit mille dossards envolés, et un tarif qui, pour certains, a de quoi faire tourner les talons : 84 euros pour courir 21 kilomètres – et même 129 euros pour les retardataires. Le tout au rythme de 3,98 euros du kilomètre. Un tarif qui rappelle que la course à pied, autrefois simple et populaire, flirte désormais avec les codes du luxe et de l’événementiel.
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le prix du semi de paris
Certes, personne n’est obligé de s’y inscrire. Mais derrière la foule des coureurs enthousiastes se dessinent des lignes de fracture. Entre ceux qui dénoncent une inflation délirante et ceux qui acceptent les règles du jeu sans broncher. Entre les néo-coureurs bardés de matériel dernier cri, et les anciens qui couraient « pour le plaisir », sans carbone aux pieds ni sac d’hydratation dernier cri. Ce n’est plus seulement une course, c’est une vitrine. Et pour certains, une caricature.
On pourrait se contenter de dire que « tant qu’il y aura des gens pour payer », les prix continueront de grimper. Ce serait oublier une chose : cette logique commerciale exclut progressivement les pratiquants modestes, et écrase les petites courses locales qui n’ont ni les moyens, ni l’aura, ni les sponsors. Le running de masse devient une machine à cash, où la performance passe parfois au second plan, supplantée par l’image, les réseaux, et l’expérience à monétiser.
Mais faut-il pour autant tout rejeter ? Non. Car l’engouement pour ce type d’événement témoigne aussi d’une formidable vitalité du sport amateur. Reste à savoir si cette énergie sera durable, ou si elle finira par se diluer dans la lassitude de courir toujours plus cher, pour toujours moins de sens.
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Cet éditorial exprime une opinion sur l’évolution du running populaire. Il ne constitue pas une critique du Semi de Paris ni de ses organisateurs, mais une réflexion sur les tendances tarifaires et l’évolution de notre sport.
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