Le décès d’un coureur de 59 ans sur la SaintéLyon 2025 continue de susciter des réactions.
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Et parmi elles, une question revient en boucle, mi-amère, mi-provocatrice, mais légitime : le PPS était gratuit… et pourtant il y a eu des morts. Alors pourquoi faudrait-il désormais payer cinq euros ?
Cette interrogation, surgie dans les commentaires de coureurs, forums et groupes de trail, dépasse la simple polémique tarifaire. Elle pose un problème de fond : si un dispositif de prévention ne remplit pas sa mission essentielle — à savoir prévenir les accidents graves — alors à quoi bon le faire évoluer vers une version payante ?
Ce n’est pas cinq euros qui sauveront des vies
Il faut le dire sans détour : le passage du PPS de gratuit à payant n’a pas été accompagné d’une révolution de contenu. On reste sur une plateforme d’auto-évaluation, quelques vidéos pédagogiques, une validation en ligne… mais toujours sans aucun contact avec un professionnel de santé, sans examen, sans suivi, sans adaptation à la réalité physiologique du trail longue distance.
Dès lors, faire payer cinq euros ne transforme pas un outil éducatif en outil médical. Ce n’est pas une consultation. Ce n’est pas un test à l’effort. Ce n’est pas un électrocardiogramme. C’est exactement le même PPS qu’avant… mais facturé.
Et c’est précisément ce qui choque.
Une taxe symbolique malvenue dans un contexte de tension
Le décès sur la SaintéLyon n’est pas lié au PPS. Rien ne permet d’en tirer une quelconque causalité. Mais ce drame rappelle à tous que le trail est un sport exigeant, parfois risqué, et que la prévention doit être à la hauteur des enjeux.
Dans ce contexte, la transformation du PPS en “Pass Prévention Santé” payant apparaît non pas comme un renforcement, mais comme une monétisation de l’inaction.
À ce jour, aucun coureur ne peut dire que les cinq euros vont améliorer sa sécurité. Ce que les trailers perçoivent, c’est une couche administrative de plus, un paiement de plus, une charge symbolique pour pratiquer librement.
Et dans un sport où l’on parle sans cesse de liberté, de simplicité, d’autonomie… ce nouveau paiement ressemble pour beaucoup à une trahison.
Une opportunité manquée de faire mieux
Ce que les coureurs attendent, ce n’est pas de payer. C’est que leur santé soit prise au sérieux. C’est qu’on leur propose un vrai accompagnement préventif : bilans cardiaques accessibles, campagnes d’information sur les signaux d’alerte, alertes sur les pathologies silencieuses, dialogues avec les médecins du sport.
Le décès de la SaintéLyon aurait pu être l’occasion de repenser en profondeur le modèle : non pas en rendant le PPS payant, mais en le rendant plus utile, plus concret, plus connecté à la réalité du terrain.
Raté.
En résumé, le PPS gratuit n’a pas évité les drames. Le rendre payant ne les empêchera pas non plus. Ce n’est pas un tarif qui sauve des vies, c’est un système cohérent, crédible et aligné avec les risques réels.
Aujourd’hui, on demande aux coureurs de financer un dispositif qui ne les protège pas mieux. Et ça, ce n’est pas de la prévention. C’est du remplissage administratif.
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Mention éditoriale
Cet article repose sur les réactions publiques des coureurs, les données disponibles à l’heure actuelle et une analyse critique du système PPS. Il ne formule aucun lien de causalité entre un décès spécifique et les dispositifs en vigueur. Il vise à nourrir le débat sur la prévention, sans stigmatiser ni accuser.





