Garmin Fenix vs Quatix, quelle est la montre Garmin de Mathieu Blanchard sur la Transat Café l’Or ?
Alors que la majorité des navigateurs professionnels embarquent des montres marines spécialement conçues pour dialoguer avec leur bateau, Mathieu Blanchard a visiblement choisi de garder sa Garmin Fenix, une montre taillée pour la montagne, le trail, les sentiers.
Un choix surprenant, voire déroutant, dans le contexte d’une traversée aussi technique et engagée que la Transat Café L’Or.
Est-ce une simple habitude ? Un repère mental ? Ou une décision qui dit quelque chose de plus profond sur sa manière d’aborder cette aventure ?
Pourquoi ça pose question ?
Parce que Mathieu Blanchard traverse l’Atlantique avec sa montre de trail, la Garmin Fenix, alors qu’il existe chez Garmin une montre dédiée à la navigation, la Quatix, capable de dialoguer avec les instruments du bateau, d’afficher le vent, les marées, la vitesse et même de piloter le pilote automatique.
En choisissant la Fenix, il ne privilégie pas la technologie la plus marine : il choisit ses repères, sa mémoire sportive, sa continuité mentale. La Fenix n’est pas faite pour la mer, mais elle est faite pour lui.
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Sur terre comme sur mer, un traileur reste un traileur. Même quand l’océan, non sans mal, tente de le transformer en marin.
Sur un bateau de course, chaque objet embarqué a un sens. Et quand l’un d’eux se fixe au poignet, il révèle souvent plus qu’il n’en a l’air.
Mathieu Blanchard est actuellement en pleine traversée de l’Atlantique à bord de l’IMOCA MSIG Europe, engagé dans la Transat Café L’Or. Une course, certes. Mais surtout une aventure : plusieurs milliers de kilomètres dans des conditions spartiates, au rythme des quarts, sans répit ni confort. L’odeur du sel, les embruns qui giflent, la coque qui tape, la fatigue qui s’accumule nuit après nuit. À bord, le luxe est une paire de chaussettes sèches. Et pourtant, un détail étonne ceux qui suivent cette odyssée : à son poignet, le traileur porte une Garmin Fenix – la même montre que celle qu’il utilise en montagne, sur les sentiers, en ultra.
Garmin propose pourtant une alternative pensée pour la navigation en haute mer : la Quatix.
Capable de se connecter aux instruments du bateau, de dialoguer avec le pilote automatique, de lire les marées ou de marquer un point GPS en cas d’homme à la mer. Alors pourquoi Blanchard ne l’a-t-il pas choisie ? Ou plutôt : pourquoi semble-t-il avoir conservé sa Fenix malgré le changement d’univers ?
Avant de plonger dans l’analyse, précisons un point essentiel.
Sa Fenix dit qui il est
Mathieu Blanchard n’est pas un marin. Il ne prétend pas l’être. Il est traileur, coureur d’ultra, passionné d’endurance, et désormais aventurier par extension. Son identité s’est forgée dans l’effort au long cours, la gestion de l’inconfort, la capacité à rester lucide quand tout flanche. Ce qu’il apporte sur ce bateau, ce n’est pas une expertise en navigation, mais une capacité physique et mentale à tenir, encore et encore, lorsque les limites sont dépassées depuis longtemps.
Et c’est sans doute là que la Fenix trouve sa place. Car cette montre, il la connaît. Elle l’accompagne depuis des années, archive ses sorties, suit ses récupérations, mesure ses efforts, scrute son sommeil. Elle est le prolongement de son corps et de son mental. Elle ne connaît rien à la mer, peut-être. Mais elle connaît Mathieu Blanchard.
Changer de montre, dans ce contexte, ce serait se couper d’un repère. Effacer une partie de la narration qu’il entretient avec lui-même. Même au milieu de l’Atlantique, il reste ce coureur capable d’avaler cent soixante kilomètres en montagne. Et la Fenix est le témoin silencieux de cette histoire.
Pourquoi garder sa Fenix : une fidélité au corps plus qu’au bateau
Pourtant, malgré toutes ces différences, la présence de la Fenix au poignet de Blanchard – si elle se confirme – n’est pas illogique. Car sur cette traversée, il ne remplit pas le rôle du skipper. Ce n’est pas lui qui lit la météo, qui règle les voiles, qui choisit la route. Ce qu’il incarne à bord, c’est une forme d’endurance humaine brute. Ce qu’il doit gérer, c’est lui-même.
Et dans ce rôle-là, la Fenix reste redoutablement pertinente. Elle mesure la variabilité cardiaque, surveille le stress, suit les cycles de sommeil, alerte sur la récupération. Elle donne des chiffres là où tout devient flou. Dans un environnement où le mal de mer tord l’estomac, où la fatigue déforme le jugement, pouvoir se raccrocher à des indicateurs connus, fiables, familiers, peut changer la donne.
Ce n’est pas une faiblesse. C’est une stratégie mentale. La montre devient un point fixe quand tout tangue autour.
Ce que la Quatix apporte en plus : une montre qui pense comme un bateau
La Quatix, de son côté, est conçue pour tout autre chose. Elle parle le langage de la mer.
Reliée au réseau NMEA2000, elle capte les données de navigation en temps réel.
Cap, vitesse, direction du vent, profondeur, marée, distance de waypoint : tout s’affiche directement au poignet. En cas de besoin, un bouton suffit à prendre la main sur le pilote automatique. Dans une mer démontée, c’est un outil de sécurité absolu.
Elle possède aussi un mode “homme à la mer” : une simple pression, et le GPS enregistre instantanément la position. Ce n’est pas un luxe. C’est une norme de sécurité dans les milieux professionnels.
La Fenix ne propose pas cette intégration. Elle peut enregistrer une trace, certes. Mais elle ne communique pas avec le bateau. Elle ne lit pas les instruments de bord. Elle n’est pas pensée pour réagir à une urgence en milieu marin.
En somme, la Quatix fait de la montre un poste de pilotage déporté. Elle n’est pas un gadget sportif. Elle est un outil nautique.
La Quatix sur terre : possible, mais pas idéale
Et si l’on inversait la perspective ? Si Blanchard portait une Quatix, serait-ce un handicap sur terre ? Pas forcément. La montre peut suivre une trace GPX, enregistrer une sortie trail, mesurer l’altitude, l’allure, le D+… Elle n’est pas dépourvue de fonctions outdoor. Mais ce n’est pas là qu’elle excelle.
Elle reste pensée pour la mer. Son interface, son ergonomie, sa hiérarchie d’information sont optimisées pour les navigateurs. Sur un sentier, son poids peut gêner. Ses menus marins sont inutiles. Et surtout, elle ne possède pas la finesse d’analyse physiologique que la Fenix propose aux athlètes d’endurance.
Autrement dit : la Quatix peut suivre un coureur, mais ce n’est pas là qu’elle s’épanouit. La Fenix, elle, est née pour cela.
En résumé, ce que ce choix raconte vraiment
Au fond, ce débat n’est pas seulement technique. Il raconte quelque chose de plus profond. En conservant la Fenix, Blanchard ne fait pas qu’un choix de confort ou d’habitude. Il réaffirme son identité. Il ne devient pas un marin pour une traversée. Il reste un traileur qui embarque sur un bateau. Et il choisit, dans cette aventure, de ne pas tout réinitialiser.
Changer de montre, ce serait symboliquement changer de rôle. Passer d’endurant à navigateur. De coureur à capitaine. Or il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de mettre ses forces au service d’un projet plus vaste. De rester ce qu’il est, dans un environnement qui ne lui ressemble pas. Et peut-être que cette fidélité silencieuse dit bien plus que n’importe quelle technologie embarquée.
La Fenix n’est pas la montre la plus adaptée à la mer. Mais elle est peut-être la plus adaptée à lui.
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