Le World Marathon Challenge, un exploit impressionnant, mais à quel prix ?
Courir sept marathons sur sept continents en sept jours. L’idée fascine et impressionne. Pourtant, ce défi, prévu en janvier 2025, soulève une question essentielle. Peut-on encore célébrer ce genre d’initiative face à l’urgence climatique ? Derrière l’exploit se cache une empreinte écologique désastreuse.
World Marathon Challenge
World Marathon Challenge, une aventure coûteuse pour la planète
Le défi repose sur une logistique ultra-polluante. Les participants se déplacent en avion privé d’un continent à l’autre pour boucler les 42,195 km de chaque étape en moins de 168 heures. En cumulant les vols intercontinentaux et les hébergements, l’impact écologique de cette initiative atteint des sommets absurdes. À une époque où les marathons locaux tentent de réduire leur empreinte environnementale, ce genre d’événement semble déconnecté des préoccupations climatiques actuelles.
L’organisation affirme parfois compenser ses émissions, mais peut-on réellement parler de neutralité carbone lorsque des tonnes de CO2 sont générées uniquement pour satisfaire une quête d’extrême ? La compensation, souvent utilisée comme un alibi, ne saurait effacer les effets réels de ces émissions sur un climat déjà fragilisé.
Une vision élitiste du sport
Outre son impact environnemental, le World Marathon Challenge reflète une approche élitiste du sport. Avec un coût d’inscription avoisinant les 50 000 €, cet événement exclut d’emblée une majorité de coureurs. Il illustre une dérive où le sport devient un luxe réservé à quelques privilégiés. Cette réalité est en contradiction flagrante avec l’essence même du marathon, historiquement accessible et inclusif.
Un modèle sportif à réinventer
Il est peut-être temps de repenser ces défis hors-sol, qui symbolisent une fuite en avant dans la recherche de l’extraordinaire à tout prix. Le sport peut être une célébration de l’endurance et de la persévérance sans compromettre l’environnement. Des initiatives locales, écoresponsables et accessibles à tous devraient être valorisées. À titre d’exemple, les marathons organisés en circuits fermés, combinés à des mesures de transport durable, permettent de concilier performance et respect de la planète.
Courir vers un avenir durable
Le World Marathon Challenge pose une question essentielle : quelle est la place du sport dans le monde de demain ? Si l’exploit individuel et l’aventure humaine méritent d’être célébrés, il est impératif de les inscrire dans une vision respectueuse des limites de notre planète. La course à pied, intrinsèquement liée à la nature, doit être une activité qui inspire des pratiques durables, et non un symbole d’une surconsommation débridée.
L’avenir du marathon, comme celui de la planète, repose sur notre capacité à privilégier l’essentiel : la préservation de ce qui nous permet de courir.
Lire aussi
- Transgrancanaria : c’est l’événement de ce début d’année sur la “planète Trail Europe”
- L’argent et la montagne
- Kilian Jornet va ridiculiser le gagnant de l’UTMB (avec son record dans les Alpes) !
- Chaussure équivalente à la Hoka challenger
- Mon empreinte carbone est meilleure que celle de Kilian Jornet
- Une influenceuse sur le marathon des sables
- 2023 : pourquoi Kilian Jornet ne sera pas sur l’UTMB ?
Lire encore
- Inciter les traileurs à courir à l’étranger pour se qualifier et dire ça…
- À 14 ans elle court 7 marathons sur sept continents
