La course Sierre-Zinal, bientôt la fin ?

En 2025, pour la première fois depuis longtemps, Kilian Jornet ne sera pas au départ de la course Sierre-Zinal. Un fait anodin en apparence, mais qui soulève une question plus profonde : la plus emblématique des courses alpines est-elle en train de perdre son souffle ? Sans son roi, sans son aura légendaire, Sierre-Zinal peut-elle encore faire vibrer le monde du trail ?

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course Sierre-Zinal : quand une légende s’efface, c’est toute une course qui vacille

Kilian Jornet, c’est dix victoires à Sierre-Zinal. Une domination absolue. Une histoire d’amour entre un coureur et une montagne. En 2024, il signait l’un des plus beaux exploits de sa carrière en battant son propre record dans un duel épique contre le Kenyan Philemon Kiriago. Mais en 2025, il n’y aura ni retour, ni revanche. Kilian ne sera pas sur la ligne de départ.

Et cela change tout. Car au-delà du chrono, c’est l’âme même de la course qui semble s’effacer. Pendant quinze ans, Sierre-Zinal, c’était la vitrine du trail. Une course de légende. Une épreuve qu’on regardait pour voir briller Kilian. Son absence, cette année, pose une question brutale : sans lui, la course conserve-t-elle encore son prestige ?

Une concurrence féroce… mais sans incarnation

Bien sûr, il y aura du spectacle. Les Kényans seront là. Les jeunes Européens aussi. Mais aucun nom ne pèse aussi lourd que celui de Jornet. Il n’y a plus de figure centrale, plus de rivalité mythique, plus de scénario épique à raconter. Le public le ressent. L’audience le montre. Les médias peinent à trouver un angle fort.

En 2024 déjà, malgré l’exploit, l’attention s’était émoussée. Le public trail se tourne désormais vers d’autres formats : les ultras, les formats extrêmes, les aventures off, les records FKT. Sierre-Zinal, avec ses 31 km, paraît presque « trop classique » pour une discipline qui cherche sans cesse le dépassement.

Golden Trail Series : l’éclat sans l’émotion ?

La Sierre-Zinal reste un pilier du circuit Golden Trail Series, vitrine marketing bien huilée du trail moderne. Mais ce format, à force de chercher la performance pure, a-t-il vidé les courses de leur identité ? À force de produire du contenu calibré, de mettre en avant des visages interchangeables, ne court-on pas le risque de banaliser des épreuves autrefois mythiques ?

Jusqu’ici, Sierre-Zinal résistait grâce à un homme : Kilian Jornet. Désormais, il n’est plus là. Et même si les performances seront sans doute impressionnantes, elles ne raconteront peut-être rien. Une course sans histoire, c’est une course sans avenir.

Un tournant à ne pas manquer

Ce n’est pas encore la fin de Sierre-Zinal. Mais c’est un moment charnière. Il faudra se réinventer. Trouver un nouveau souffle. Créer de nouveaux héros, de nouvelles légendes. Sans quoi la course risque de tomber dans l’oubli, reléguée au rang d’épreuve parmi tant d’autres, dans un calendrier mondial sursaturé.

L’absence de Kilian, c’est plus qu’un forfait. C’est un test. Un test de résilience, d’imagination, et de narration. La Sierre-Zinal saura-t-elle se relever ? Ou faut-il déjà se préparer à la voir s’éteindre doucement ?

Résumé

La Sierre-Zinal 2025 se déroulera sans Kilian Jornet, son coureur emblématique. Cette absence marque un tournant pour l’une des plus célèbres courses de trail. Face à l’évolution du sport et à la perte de repères historiques, la Sierre-Zinal doit se réinventer pour ne pas disparaître du cœur des passionnés.

FAQ

Quel est le format de la course Sierre-Zinal ?

Sierre-Zinal est une course de montagne emblématique de 31 km pour environ 2 200 m de dénivelé positif. Elle relie la ville de Sierre à celle de Zinal, dans le Valais suisse. Elle fait partie des Golden Trail Series et se distingue par sa combinaison unique de parties roulantes, d’ascensions techniques et de descentes rapides. C’est une course rapide, explosive, très différente des ultra-trails classiques.

Pourquoi Sierre-Zinal est-elle considérée comme une course mythique ?

Créée en 1974, c’est l’une des plus anciennes courses de montagne du monde. Elle a vu passer les plus grands noms du trail, de Jonathan Wyatt à Kilian Jornet, en passant par Marco De Gasperi et Maude Mathys. Sa technicité, son profil hybride et son ambiance en font un pilier de la discipline.

Pourquoi l’absence de Kilian Jornet en 2025 est-elle un tournant ?

Kilian a remporté dix fois la course, un record absolu. En 2024, il a signé sa victoire la plus spectaculaire dans un duel intense face aux Kényans. Son absence en 2025 marque potentiellement la fin d’un cycle : sans lui, la course perd en visibilité, en dramaturgie, en émotion.

Y a-t-il eu des polémiques récentes autour de Sierre-Zinal ?

Oui. Plusieurs sujets ont fait débat dans la communauté trail :

Le format trop « élitiste » : certains reprochent à la course de favoriser uniquement les coureurs d’élite, au détriment du peloton amateur.
La domination africaine : l’arrivée massive de coureurs kenyans, sponsorisés et préparés spécifiquement pour ce type de profil, a modifié le visage du top 10. Cela a relancé les débats sur l’équité et la diversité dans le trail.
La médiatisation excessive : Sierre-Zinal est parfois accusée d’être trop formatée pour les caméras, au détriment de l’esprit montagnard et authentique du trail.

La course a-t-elle été touchée par des affaires de dopage ?

Oui. En 2022, Mark Kangogo, vainqueur de l’épreuve, a été contrôlé positif et suspendu pour dopage. Ce scandale a profondément choqué la communauté et mis en lumière les limites des contrôles sur les événements de trail, même prestigieux. Depuis, les soupçons persistent, et la question du dopage n’est plus taboue sur les grandes courses de montagne.

Sierre-Zinal est-elle en déclin ?

Pas sur le plan sportif ou logistique : la course reste extrêmement bien organisée et attire toujours un plateau de haut niveau. Mais symboliquement, elle traverse une crise d’identité : perte de figures emblématiques, polémiques récurrentes, format de plus en plus « marketé », et désintérêt progressif de certains passionnés. Le trail évolue, et Sierre-Zinal risque de se retrouver à contre-courant.