La Barkley pousse l’absurde à son paroxysme : 160 km sans balisage, des livres à retrouver dans une forêt hostile, des dénivelés insensés, et des ronces qui transforment les jambes en champs de bataille. Et pourtant, c’est précisément cette absurdité assumée qui en fait la grandeur. Comme le résume John Kelly, la Barkley est une satire. Une critique déguisée de notre besoin de trouver du sens dans des choses qui, en apparence, n’en ont aucun.
La Barkley Marathon, une absurdité assumée… et revendiquée
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Chaque année, la Barkley fait parler. Et souvent mal. Trop difficile, trop chaotique, trop « inutile ». Il faut avouer qu’une course qui vous demande de courir 160 km sans balisage, de vous frayer un chemin dans des ronces jusqu’à en ressortir les jambes en sang, simplement pour retrouver des pages de livres cachées dans la forêt, peut prêter à sourire… ou à critiquer. Pourtant, c’est justement cette absurdité qui lui donne tout son sens.
Un défi qui dépasse la performance pure
John Kelly le résume brillamment :
« Oui, c’est absurde. Mais la plupart des choses qui rendent la vie belle le sont aussi. »
En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’un défi ne sert à rien au sens utilitaire du terme qu’il est vide de sens. À l’image d’un ultra-trail, d’un sommet gravi, ou d’un morceau de musique joué pour le plaisir, la Barkley n’a de valeur que celle qu’on lui accorde.
La liberté de choisir ses propres limites
Pour Kelly, la course n’a pas besoin d’être « finissable » pour être valable. Même dans l’échec – ou plutôt grâce à lui – les participants repartent avec une meilleure connaissance d’eux-mêmes.
« Cette année, peut-être que cinq boucles étaient impossibles. Mais c’est justement ce qui m’a offert une opportunité rare : me pousser jusqu’au bout, chercher mes failles, et déjà penser à comment aller plus loin. »
Un miroir de nos contradictions modernes
Avec une bonne dose d’ironie, John Kelly rappelle que notre société entière est bâtie sur des rituels absurdes : courir 42,195 km parce qu’un messager grec l’aurait fait, faire entrer un arbre dans le salon pour Noël, ou crier de joie parce qu’un ballon franchit une ligne. Rien de tout cela n’est rationnel. Et pourtant, ce sont ces absurdités partagées qui nous construisent, nous rassemblent, nous font vibrer.
chacun sa Barkley, chacun son Everest
La Barkley Marathons n’a pas vocation à être comprise par tous. Et c’est sans doute ce qui en fait la beauté. Elle incarne une forme de quête personnelle, dans laquelle l’échec n’est pas une honte, mais une étape. Dans un monde où tout est normé, calibré, sécurisé, cette course invite à retrouver un brin de folie, de liberté et de passion brute. Comme le dit Kelly : que ce soit à travers la Barkley ou ailleurs, chacun est libre de choisir « l’activité absurde » qui donne du sens à sa vie.
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Cet article aborde une position défendue par les organisateurs et certains participants à la Barkley. Il ne s’agit ni d’une apologie de la souffrance, ni d’une injonction à participer à ce type d’épreuve extrême. À chacun de trouver ses propres défis, en accord avec ses capacités et ses envies.
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📸 Image de John Kelly utilisée dans un contexte d’actualité, conformément au droit à l’information (article 9 du Code civil).